Black Cat est la prisonnière de Tombstone qui ne croit pas en sa reconversion héroïque mais ne peut la laisser libre car elle compromet ses plans. Elle comprend que celui qui se fait passer pour Spider-Man extorque de l'argent à Tombstone et elle doit s'échapper pour les neutraliser tous les deux...
Si je me fie aux sollicitations de Janvier et Février pour Marvel, il semble bien que l'éditeur ait prolongé Black Cat pour en faire a minima une maxi-série au-delà des cinq épisodes initialement prévus. La série doit bien se vendre, mais gardons-nous de tout enthousiasme excessif : C.B. Cebulski, le rédacteur-en-chef de Marvel, a désormais l'habitude de faire signer ses auteurs pour dix épisodes et d'aviser ensuite.
G. Willow Wilson peut quand même rêver de reproduire le coup qu'elle a réussi chez DC avec Poison Ivy. Mais pour cela donc, il lui faudra tenir sur la distance avec une équipe éditoriale bien moins aventureuse que chez la Distinguée Concurrence. Alors croisons les doigts (ou plutôt les griffes en l'occurrence) car Black Cat mérite de durer.
Sous la direction de la scénariste, cette série se savoure comme une friandise avant tout. C'est à la fois sa force, car c'est très divertissant, et sa limite, car, pour l'instant, il manque la ligne très originale que Wilson a su insuffler à Poison Ivy qui, comme Black Cat, était une espèce de vilaine ambiguë à la recherche d'une mission rédemptrice.
Black Cat, ici, reste ambivalente, et c'est heureux, mais veut-elle réellement s'imposer comme une héroïne, du bon côté des choses, ou juste faire bouger les lignes du grand banditisme new yorkais en en écartant les pires éléments. Quelle que soit l'objectif de G. Willow Wilson, il y a de la matière à creuser et nul doute que cette scénariste est la plus indiquée pour le faire.
Dans ce quatrième épisode, la chance semble avoir tourné pour Black Cat, désormais prisonnière de Tombstone. Mais elle met à profit cetta déveine passagère pour en apprendre plus qu'elle ne le pensait. La série peut se lire comme un complément de programme à Amazing Spider-Man sans avoir pour autant besoin de lire cette dernière.
Wilson fait un travail remarquable pour ne pas perdre les lecteurs qui ne sont pas au fait de ce qui se joue actuellement dans la série du tisseur. En gros, quelqu'un a endossé le costume de l'araignée et extorque de l'argent à Tombstone (Peter Parker est, lui, dans l'espace). Je ne vais pas vous spoiler l'identité de l'imposteur mais je ne serai pas surpris que Wilson la dévoile bientôt.
Pour sortir Black Cat de sa prison, Wilson reprend un des personnages qu'elle a introduit dans un épisode précédent, le comte Razumorvsky, un vampire qui estime que Felicia Hardy lui a porté préjudice et qui réclame réparation. La manière dont elle se sert de lui pour s'évader tout en promettant de le rembourser est délectable.
L'épisode se conclut sur un cliffhanger bien senti et qui donne envie de lire la suite. C'est donc non seulement plaisant à lire mais efficace. Pour ne rien gâcher, Gleb Melnikov s'amuse comme un petit fou : ce jeune dessinateur sait qu'il tient là une belle main pour se faire remarquer et il a du talent. Un découpage inventif, des compositions bien équilibrées, un vrai sens de la narration...
... Et surtout un trait expressif, presque semi-réaliste, qui détonne chez Marvel, où, actuellement, à part Humberto Ramos, ce n'est pas la norme. Melnikov croque Black Cat avec un mélange bien dosé d'innocence et de séduction, mais ce n'est ni niais ni racoleur. On sent qu'il a de la marge et que, s'il reste en place sur le titre et que le titre continue assez longtemps, il exploitera son potentiel.
C'est une petite série amusante, mais très bien foutue (comme son héroïne), et qui est franchement rafraîchissante de la part d'un éditeur qui ne propose plus grand-chose d'excitant.





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