samedi 22 novembre 2025

THE NEW GODS #12 (of 12) (Ram V / Evan Cagle, Phil Hester)


Mister Miracle réussira-t-il à vaincre Desaad ? Orion à sauver Kamal l'enfant-dieu ? L'armée Nyctari dirigée par Karok Ator envahira-t-elle notre Terre ? Et quid de Darkseid ?


La réponse la plus importante à toutes ces questions, c'est sans doute que The New Gods will return comme on peut le lire à la dernière page de cet ultime épisode de ce qui est donc une sorte de Livre 1. Ram V referme sa mini-série tout en laissant la porte ouverte, ce qui ne revient pas à dire qu'il ne résout pas quelques intrigues.
 

Evidemment, je vais rester allusif sur ces résolutions pour ne pas vous spoiler. Je vais plutôt vous faire part, comme d'habitude quand une mini-série arrive à son terme, de mon ressenti sur l'épisode en question et sur l'ensemble du projet, une forme de bilan en somme. Et qui peut se résumer par la question inévitable : est-ce satisfaisant ?


Reprendre The New Gods n'était pas une mince affaire pour Ram V. Alors que Jack Kirby avait conçu cette mythologie pour DC avec l'espoir que d'autres que lui la feraient vivre et grandir, l'échec commercial des titres qui la composaient à l'origine a transformé les ambitions du king en impasse pour son éditeur.


Le seul élément qui a résisté à cela, ce fut le personnage de Darkseid, devenu peu ou prou l'équivalent d'un Thanos chez Marvel, un méchant charismatique et qui a fini par apparaître au cinéma devant la caméra de Zack Snyder juste avec le DCEU ne s'effondre sous le poids de son sérieux grotesque et de ses ralentis risibles.

Plus récemment Tom King et Mitch Gerads avaient redonné des couleurs à la fois bariolées et dépressives à Mister Miracle dans un récit hors continuité. Ram V a synthétisé tout cela au moment où DC a mis en scène la disparition de Darkseid, ce qui a étonnamment libéré de l'espace pour le scénariste qui s'est appuyé sur ce fait spectaculaire.

The New Gods selon Ram V se constitue sur une question : que reste-t-il du Quatrième Monde de Kirby sans Darkseid ? L'auteur propose une issue : un enfant-dieu nait mais est-ce un messie ou l'héritier du maître du mal d'Apokolips ? Dans un premier temps, le récit s'est articulé autour de ces interrogations : faut-il protéger cet enfant ou l'éliminer préventivement ?

Puis on s'est rendu compte que Ram V voyait plus grand et surtout ailleurs, d'abord en ajoutant de nouveaux éléments à la mythologie de Kirby, puis en créant un ennemi commun aux Néo-Dieux d'Apokolips et New Genesis, puis en déplaçant toutes ces divinités sur Terre et en examinant comment ils seraient reçus. Menace là encore ou partenaire ?

Cette dualité a traversé les 12 épisodes. Je pense que le point faible de cette construction se situe dans son dénouement que j'aurai souhaité plus épique, moins expéditif. La façon dont le scénariste se débarrasse des Nyctari et de Karok Ator est tout de même assez désinvolte et facile. C'est comme si, en vérité, cela avait fini par l'embarrasser, qu'il préférait jouer avec autre chose.

Et cette autre chose, c'est le thème de la transmission. Transmission du pouvoir, de la charge de commander, de rassembler, de traquer. A la fin de ce premier acte, on voit bien que Ram V a voulu surtout redistribuer les rôles et préparer la suite (même s'il faudra être patient pour la lire, ayant décidé de prendre du recul sur cet univers pour des projets avec des héros plus terre-à-terre).

Les choix qu'il fait sont logiques à défaut d'être originaux. Selon ce que DC fera de Darkseid dans les mois et années à venir, il sera intéressant de voir comment Ram V s'en accommodera puisque, cette fois, The New Gods s'inscrit dans la continuité. Même si, par ailleurs, le scénariste intègre le fait que Mister Miracle et Big Barda sont parents, comme dans la mini de King et Gerads, pourtant elle hors continuité.

Je regrette aussi certains options prises, je trouve, arbitrairement, par Ram V, comme de tuer un des Néo-Dieux que j'aimai le plus (mais je ne vous dis pas qui) ou de n'avoir finalement pas fait grand-chose du Black Racer après un épisode entier centré sur lui (je pensais qu'il jouerait un rôle décisif dans ce dernier épisode mais non).

Visuellement, il est indéniable que The New Gods aura permis à beaucoup de faire connaissance avec le dessin d'Evan Cagle. Pour qui ce projet a certainement eu des airs de douloureux baptême du feu, n'ayant jamais auparavant signé de série mensuelle. On l'a vu souffrir et en conséquence être parfois suppléé un épisode entier.

Mais quand il a été là, il a produit des planches superbes, fourmillant de détails, peu avare en action et en grand spectacle, à la hauteur de ce qu'on peut attendre d'une série pareille. Les artistes invités ont tous apporté quelque chose d'assez vibrant, et Phil Hester sur ce dernier numéro, en mode full Mignola, ne dépareille pas.

Je défends Cagle parce que, c'est un peu mon cheval de bataille, j'estime que beaucoup  de critiques et de lecteurs oublient à quel point dessiner est dur, surtout dans le cadre des comics mensuels, et pour un premier galop d'essai, Cagle s'est bien défendu. Evidemment, c'était frustrant quand il ne faisait que quelques pages, mais si vous préférez lire des comics générés par lA, alors libre à vous. C'est sûr que la machine ne sera jamais en retard.

The New Gods aura eu l'immense mérite d'être plus lisible, clair, compréhensible que d'autres comics écrits par Ram V. Rien que pour ça, je ne regrette pas le voyage.

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