Le précédent recueil s'achevait sur un cliffhanger qui montrait les Gardiens enrôlés de force par le Nova Corps. Déjà dans le FCBD 2017, il avait été arrêtés mais s'étaient évadés puis dans l'épisode 5 (celui avec Star-Lord, dessiné par Chris Samnee), un certain Commandant Scott Adsit tentait d'appréhender Peter Quill qui venait de voler un gyroscope pour Rocket Raccoon. On découvre donc pourquoi les Gardiens étaient véritablement traqués par les Nova depuis le départ.
Adsit a hérité de la tâche délicate de reformer le Corps des Nova mis en déroute depuis des lustres (à la fin de la saga Annihilation de Dan Abnett et Andy Lanning). Ayant mené son enquête avec les quelques soldats qu'il a pu rassembler, il a compris que, déjà, avant cette déroute, des espions et des renégats avaient infiltré l'organisation et l'avaient miné de l'intérieur.
Aujourd'hui, donc, il embarque les Gardiens pour l'aider à faire le ménage, c'est-à-dire démasquer et capturer les traîtres et retrouver les hommes dont il est sans nouvelles. Gerry Duggan souligne, un peu mais trop finalement (alors qu'on pouvait s'attendre de sa part à quelque chose de franchement plus drôle), le décalage entre le fait que des pirates comme les Gardiens deviennent des "fixers" et l'organisation stricte des Novas.
Et il faut bien le reconnaître, c'est quand même un peu décevant que Duggan ait soudain choisi d'être si modéré après un début de run pétaradant. Visiblement, le scénariste n'a pas/plus eu les coudées aussi franches à l'approche d'Infinity Wars car on sait que, pour les events, chez Marvel, les editors sont par nature très interventionnistes et n'hésitent pas exiger des réécritures pour que tous les tie-in soient sur la même ligne que la saga centrale.
Donc, en vérité, à part le fait de suivre Rocket très zélé dans sa mission, on ne rigole pas autant qu'espéré. Je dirai même qu'on s'ennuie franchement parfois : Duggan sépare les Gardiens en leur assignant des missions dont l'intérêt est très relatif, comme s'il s'agissait surtout de gagner du temps. Seul Star-Lord qui renoue pour l'occasion avec Richard Ryder/Nova a réellement du pain sur la planche car il découvre l'emplacement de la Pierre du Pouvoir et décide de ne pas le communiquer, ni à ses amis Gardiens (et donc à Gamora), ni aux autres Novas (par crainte qu'un espion des Raptors ne le signale).
Tout ça se conclut par une belle bataille entre les Raptors et les Novas dans leur QG, mais ce n'est guère palpitant, en dehors d'un joli morceau de bravoure tout à la gloire de Scott Lang/Ant-Man. Ce que cela révèle surtout, et ça n'a pas changé depuis, c'est qu'aucun auteur ayant succédé à Bendis et son long run n'a réussi à développer une série avec les Gardiens de la Galaxie digne de ce nom. Marvel tient à la fois une marque forte, grâce au succès de la trilogie adaptée au cinéma par James Gunn, mais en même temps ne semble plus savoir quoi en faire, sinon la confier à ses scénaristes en vue qui ne paraissent pas avoir de plan sur le long terme.
Après Duggan, ce sera au tour de Donny Cates. Résultat : une dizaine d'épisodes et puis s'en va. Al Ewing en produira une quinzaine, mais visiblement débordé par son travail sur S.W.O.R.D. puis X-Men Red, il s'en tiendra là. Dernière tentative en date : le tandem Jackson Lanzing - Collin Kelly qui ont bouclé leur run en dix chapitres. Pas de nouvelle annonce pour l'heure, en tout cas pas avant Septembre, mais j'ai l'impression que Marvel n'est pas pressé de ranimer les Gardiens avant au moins 2025. Qui saura rendre à ces personnages un run consistant et de qualité ?
Marcus To dessine la quasi intégralité des épisodes et effectue un boulot plus qu'honorable. Certes, pour gagner du temps, il zappe volontiers les décors, mais sur l'ensemble, il s'acquitte de sa tâche avec efficacité, alternant scènes mouvementées très satisfaisantes et plages plus calmes bien dosées. C'est un artiste que j'apprécie, qui n'a pas la reconnaissance qu'il mérite alors qu'il est toujours très pro, ne bâcle jamais son ouvrage.
Aaron Kuder signe quelques ultimes pages sur le n°150, à la pagination plus conséquente, sans briller particulièrement, et il est devenu le cover-artist de la série sur sa fin.
Tout ça manque de tonus, d'entrain. C'est regrettable, ça avait bien commencé mais ça s'achève mollement.
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