lundi 10 juin 2024

ALL-NEW GUARDIANS OF THE GALAXY, VOLUME 2 : RIDERS IN THE SKY (Gerry Duggan / Frazer Irving, Chris Samnee, Greg Smallwood, Mike Hawthorne, Roland Boschi & Rod Reis)


Quel secret dissimule Gamora aux autres Gardiens de la Galaxie et qui est lié à la Pierre de l'Âme ?


Pourquoi Star-Lord n'hésite pas à remonter le temps jusqu'en 1980 alors qu'un recruteur du Corps des Nova tente de lui mettre la main dessus ?


Quelle est la raison qui a poussé Drax à devenir non violent après avoir été depuis toujours le Destructeur tant redouté ?


Depuis quand Groot ne peut croître ? Et quelle est la responsabilité de Rocket Raccoon dans cette curiosité ?


Qu'est devenu le frère de Richard Ryder / Nova, comme lui membre du Corps ? Et quel jeu jouent les Raptors là-dedans ?


En enfin, comment Ant-Man va-t-il rejoindre les Gardiens de la Galaxie après que ces derniers aient abordés plusieurs héros pour les renforcer ?



Comme je l'expliquai dans la critique concernant le premier tome de All-New Guardians of the Galaxy par Gerry Duggan, en confiant les dessins de la série à Aaron Kuder, le scénariste et l'éditeur savaient pertinemment qu'il n'arriverait pas à enchaîner les épisodes mensuellement.

D'habitude, dans ce cas de figure, la logique veut qu'un artiste fill-in vienne ponctuellement remplacer le dessinateur titulaire afin qu'il souffle et puisse avancer dans son travail. Gerry Duggan a préféré procédé différemment en écrivant des épisodes autonomes à intervalles réguliers avec à chaque fois un dessinateur différent.

Mais à bien lire ces one-shots, on se rend compte qu'il ne s'agit pas que d'intermèdes : en vérité, Duggan en profite pour éclaircir des points de son intrigue principale en se concentrant sur chacun des membres des Gardiens de la Galaxie et d'autres personnages gravitant dans leur orbite (comme Nova ici). Du coup, le plaisir est double : on peut apprécier ces numéros en tant que tel mais également comme complément d'information.

Pour être bien clair, ce tome rassemble donc les épisodes 3, 5, 7, 9 et 11-12.

On découvre d'abord pourquoi Gamora attache tant d'importance à récupérer la Pierre de l'Âme, une des pierres d'infinité. Je ne ferai aucun spoiler, donc vous pourrez apprécier les révélations en lisant ces épisodes. Celui-ci se passe quasiment intégralement dans la tête de la fille adoptive de Thanos et à l'intérieur de la Pierre de l'Âme, proposant un voyage (ou plutôt un trip) assez vertigineux dans la psyché de la "femme la plus dangereuse de l'univers". Frazer Irving se charge des illustrations, pratiquement uniquement en pleines pages et sans décor. Utilisant les ressources du dessin numérique, le résultat est à la fois beau et désincarné, étrange et un peu confus - le texte sert vraiment de béquille à des images hallucinées.

C'est ensuite au tour de Star-Lord d'être mis en avant. Il vient de dérober un gyroscope pour Rocket Raccoon (qui servira à la réplique de Galactus à l'intérieur de laquelle les Gardiens attaqueront Citopia, dans le n°1 de cette série). Mais dans l'opération, un de ses cassettes stéréo fétiches sur laquelle il enregistre des playlists de chansons de la Terre, a été endommagée. Il effectue un voyage dans le temps pour obtenir un nouvel enregistrement de qualité. Duggan signe un récit léger que Chris Samnee dessine avec son style si bondissant et épuré, collant parfaitement au propos et à Peter Quill, l'archétype du charmant voyou.

Vient alors l'épisode le plus abouti du lot qui va expliquer ce qui a poussé Drax à devenir pacifiste, en total contradiction avec sa vocation et sa réputation de Destructeur. Duggan trouve une justification simple et poignante à cette orientation radicale et déroutante, qui est vraiment magistralement mise en oeuvre. Surtout que pour ne rien gâcher, le scénariste s'est attaché les services de Greg Smallwood au dessin (Duggan a été l'un des rares auteurs, avec Jeff Lemire, chez Marvel, à savoir exploiter le génie de l'artiste depuis parti chez DC). Et Smallwood livre des planches extraordinaires, dont il assume aussi la  colorisation.  

Attention ! Je vais dire du bien de Mike Hawthorne qui m'a tellement gâché le plaisir sur le Daredevil de Chip Zdarsky. L'artiste illustre le chapitre suivant qui vient révéler les circonstances dans lesquelles Groot a failli mourir et ne peut plus grandir depuis. Bien aidé par l'encrage de Terry Pallot (qui lui convient bien mieux), Hawthorne surprend très agréablement en animant Rocket Raccoon et Groot tandis que Gerry Duggan développe un subplot déjà présent dans le premier tome.

Nova a été un des personnages favoris durant le run de Dan Abnett et Andy Lanning sur Les Gardiens de la Galaxie (et les diverses sagas qu'ils ont traversées, comme Annihilation). Pourtant, Marvel ne sait toujours pas quoi faire de ce personnage créé en réponse au Green Lantern de chez DC. Duggan l'intègre à sa série avec visiblement un plan en tête (comme plus tard le fera Al Ewing). On croise à nouveau les sinistres Raptors avant qu'ils attaquent le vaisseau des Gardiens (cf. tome 1). Roland Boschi prête son coup de crayon ténébreux à cet épisode mouvementé.

Enfin, après tous ces flashbacks, le sixième et dernier chapitre fait le joint avec les événements actuels et la quête de la Pierre de l'Âme par Gamora et ses partenaires. Les Gardiens, séparément, sollicitent l'aide de plusieurs héros (Dr. Strange, Cable, mais aussi Man-Thing) quand d'autres essaient de s'incruster (comme Deadpool et Ant-Man). La formation va donc s'enrichir d'un nouveau membre avant un cliffhanger qui est l'aboutissement de plusieurs scènes depuis l'épisode du FCBD 2017 jusqu'à celui avec Star-Lord dans ce recueil... L'épatant Rod Reis s'occupe des dessins dans son style inspiré de Sienkiewicz (en plus lisible) et c'est un régal.

Si la disposition des épisodes peut a priori dérouter, elle s'avère finalement très plaisante et intelligente. On peut enchaîner avec le troisième et dernier tome en étant au point sur chaque protagoniste et l'histoire en général. A suivre donc...

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