dimanche 9 juin 2024

ALL-NEW GUARDIANS OF THE GALAXY, VOLUME 1 : COMMUNICATION BREAKDOWN (Gerry Duggan / Aaron Kuder & Marcus To)

 

Les Gardiens de la Galaxie viennent d'être arrêtés par le Corps des Nova. Mais grâce à Rocket Raccoon ils réussissent à s'évader, libérant tous les autres prisonniers détenus dans le vaisseau qui les a embarqués. Ils en profitent pour dérober un appareil que Star-Lord rebaptise aussitôt le Milano. Mais l'agent du Corps des Nova doit rendre des comptes à un mystérieux individu ensuite...



L'équipe descend sur ka planète Citopia en se dissimulant dans une réplique de Galactus. Après avoir volé un coffret, ils dépêchent de filer alors que la police locale les poursuit. Ils rejoignent leur commanditaire qui n'est autre que le Grand Maître, un des doyens de l'univers, avec lequel Gamora avait contracté. Satisfait de l'efficacité de la bande, il lui confie une nouvelle mission...


... Et celle-ci s'avère bien plus délicate et dangereuse puisqu'il leur faut pénétrer sans être remarqués dans le musée du Collectionneur, frère du Grand Maître. Heureusement, ils trouvent vite ce qu'ils sont venus chercher, un oeuf de monarque hujaahdarien. Toutefois, de son côté, Gamora est frustrée car elle pensait dénicher là autre chose. Mais le Collectionneur surprend les intrus...


L'équipe réussit néanmoins encore une fois à s'en tirer, Gamora négociant avec le Collectionneur. Tandis que les Gardiens de la Galaxie retournent livrer le Grand Maître, Gamora révèle ce qu'elle cache à ses partenaires. Avant d'être interrompue par les Raptors qui abordent le vaisseau de l'équipe.
 

Dans la bataille qui s'ensuit, Rocket est gravement blessé et Star-Lord doit affronter le commandant Talonar qui a dérobé quelque chose dans le vaisseau des Gardiens...


Comme je l'ai fait avec le run de Chip Zdarsky sur Daredevil récemment, je vous propose une rétrospective sur le run de Gerry Duggan sur la série All-New Guardians of the Galaxy, un de ses meilleurs travaux à mes yeux. Récemment, le titre a connu une dernière itération par les auteurs Collin Kelly & Jackson Lanzing et le dessinateur Kev Walker, qui n'a duré que 10 épisodes et on ignore encore si et quand la série reviendra (et avec qui aux commandes).


Gerry Duggan arrive en 2017 sur le titre. Avant lui, Brian Michael Bendis a écrit Les Gardiens de la Galaxie de 2013 à 2017et près de cinquante épisodes. Il en fait une série populaire qui largement servi de guide aux trois films réalisés par James Gunn (même si d'autres fans préfèrent le run de Andy Lanning et Dan Abnett qui a eu succès commercial moindre).


Pour la peine, Marvel rebaptise le titre All-New Guardians of the Galaxy, histoire de bien souligner le changement d'auteur. Pourtant Duggan s'inscrit dans la même ligne que Bendis : il conserve le casting de l'équipe (Star-Lord, Gamora, Drax, Rocket Raccoon, Groot), le ton léger contrastant avec le plein d'action.

Le scénariste fait ses débuts à l'occasion du Free Comic Book Day de 2017 avec quelques pages donnant le "la". Puis il embraye avec un premier arc qui est collecté dans ce volume 1 intitulé Communication Breakdown (référence à la chanson de Led Zeppelin, figurant dans une des playlists de Star-Lord). Mais comme son dessinateur n'est pas capable d'enchaîner plus de deux épisodes d'affilée, il va ponctuer son récit avec des one-shots qui seront tous rassemblés dans le volume 2 (Riders in the Sky, d'après le morceau de The Shadows).

Toutefois, cela ne nuit pas au plaisir de la lecture, ces one-shots se déroulant en marge de l'arc narratif, dans le passé pour souvent justifier l'évolution des personnages depuis le run de Bendis. En effet, on remarque des modifications d'ordre cosmétique (Star-Lord est barbu, Groot est minuscule), d'autre moral (Drax est devenu un adepte de la non-violence, Gamora dissimule un secret étonnant). Tout cela est expliqué dans ces one-shots.

Communication Breakdown souligne le rôle de pirates de l'espace des Gardiens. Gamora a offert ses services au Grand Maître, un des doyens de l'univers, en échange de quelque chose de précieux pour elle (je ne vais pas vous spoiler). L'équipe doit donc voler au Collectionneur, le frère du Grand Maître, un drôle d'oeuf énorme. Mais entre les deux frangins, tout n'est que jeu et en vérité, au bout du compte, les Gardiens vont comprendre que ce qu'a réclamé Gamora va les entraîner dans une aventure bien plus vaste en relation avec des perturbations considérables enregistrés par les doyens dans l'univers.

Duggan est un auteur inégal mais qui brille souvent sur des séries un peu en marge des blockbusters de Marvel : il a signé un court mais très bon run sur Hulk, un plus long sur Deadpool, il a relancé Uncanny Avengers après Rick Remender... Les Gardiens étaient faits pour lui et on sent qu'il s'amuse énormément, ne manque pas d'idées (d'ailleurs il conclura son run par un event, Infinity Wars). Surtout il soigne ses personnages et la dynamique du groupe en les confrontant à eux-mêmes d'abord puis à diverses péripéties qui ponctuent le récit (comme l'attaque des Raptors qui voit le retour de deux artefacts mythiques).

Il est accompagné au dessin par Aaron Kuder qui est un artiste méticuleux mais très lent. Ainsi, ce recueil collecte les n°1-2, 4, 6, 8 et 10. Mais même en bénéficiant de pauses, Kuder doit quand même être remplacé sur le #8 par Marcus To, que j'aime beaucoup même s'il n'a pas la reconnaissance qu'il mérite (il finira d'ailleurs le run de Duggan en illustrant le troisième et dernier tome).

Kuder n'hésite pas à forcer un peu le trait pour souligner l'expressivité de ses personnages, un peu à la manière de Kevin Maguire. Son trait est précis, fin, incroyablement détaillé quand il s'agit de représenter les décors, les véhicules, les accessoires. On peut quasiment, dans les plans rapprochés, sentir la fourrure de Rocket ou les écailles du poisson à l'intérieur duquel le Grand Maître reçoit l'équipe. Par ailleurs, le découpage ne manque pas d'inventivité, avec des références explicites au pop-art (quand le Grand Maître fait comprendre à Star-Lord ce qui organise le cosmos et le perturbe depuis peu).

To est plus sage, mais pas moins efficace. La bagarre entre Star-Lord et le commandant des Raptors a une énergie remarquable par exemple. Comme Kuder, il s'encre lui-même avec talent. Ive Svorcina met le travail des deux artistes en valeur avec des couleurs nuancées et délicates.

Voilà un départ sur le chapeaux de roues, qui prouve que ce run a bien vieilli. A suivre donc...

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