vendredi 7 juin 2024

BIRDS OF PREY #10 (Kelly Thompson / Gavin Guidry & Robbi Rodriguez)

 


Les Birds of Prey atterrissent dans une nouvelle dimension où Big Barda est immédiatement blessée. Une jeune femme, Celia, vient à leur rencontre pour leur dire que l'agresseur est sa soeur, Mia, devenue folle à la suite du meurtre de leur mère par... Les Birds of Prey !




Quand ce dixième épisode débute, on croit que Kelly Thompson va s'amuser à nous balader dans une nouvelle dimension, comme le mois dernier et peut-être le mois prochain. Et alors on sent poindre une lassitude devant un procédé aussi mécanique...


... Et puis en tournant les pages, non seulement la scénariste réussit à dissiper nos doutes en créant une ambiance bizarre et oppressante, mais surtout elle nous rassure car le récit prend forme et prodigue son lot de révélations sur qui a attaqué Big Barda et pourquoi les Birds of Prey sont toutes ciblées.


Pour bien apprécier ce qui se joue dans cet épisode, il faut se rappeler, ce qui ne demande pas un gros effort, que depuis la fin du premier arc (dont depuis l'épisode 6), on sait, comme les héroïnes, qu'un voyageur temporel en a après les Birds of Prey (révélation communiquée par Meridian, elle-même voyageuse temporelle). Mais qui leur en veut et pourquoi ?
  

Des réponses importantes sont données, même si des mystères subsistent - en particulier pourquoi dans tous les cas de figure Barbara Gordon est condamnée à mourir ? Et où se trouve-t-elle exactement actuellement ?

Ce qui surprend, mais je dois dire que c'est positif, c'est que Kelly Thompson n'ait pas cherché à jouer la montre en différant ces révélations. Sur cet arc narratif qui comptera cinq numéros, on est déjà bien informé dès le deuxième chapitre. C'est rapide et inattendu. Mais surtout ça donne au lecteur une indication précieuse : en abattant ces cartes aussi tôt dans la partie, la scénariste a prévu que les trois prochains épisodes réserveront encore surprises.

Par ailleurs, la blessure de Barda aboutit à un changement de son caractère qui met en danger réel les Birds of Prey, mais là encore, Thompson déjoue nos attentes en ne misant pas sur un long affrontement. Sans oublier qu'exposer ainsi les faiblesses de Barda, a priori le membre le plus puissant de l'équipe, l'humanise de façon bienvenue.

Les deux seuls bémols que j'émettrai concerne la situation de Barbara Gordon (toujours très nébuleuse), et l'absence de scène avec Meridian et Zealot (mais je suis certain qu'on va les revoir vite).

Visuellement, encore une fois, deux dessinateurs se relaient pour produire la vingtaine de pages de l'épisode. Après Jonathan Case, c'est au tour de Robbi Rodriguez (ex-artiste de la série Spider-Gwen) d'être invité et il se charge d'illustrer la quasi-totalité des planches, dans cette dimension parallèle. Son style vif au trait délié convient bien à ce que le scénario dicte, même si parfois j'ai pu regretter qu'il n'apporte pas plus de soin à ses compositions qui manquent d'envergure ou de clarté.

Gavin Guidry met, lui, en images le flashback durant lequel Celia revient sur sa naissance et celle de ses six soeurs jumelles puis la mort de leur mère qui va déclencher la folie de Mia. La colorisation de Jordie Bellaire confère à ces pages une densité étonnante, avec dans un cas (celui de Rodriguez) l'emploi de couleurs tramées, et dans l'autre (celui de Guidry) de surprenantes tonalités pastel.

Birds of Prey ne baisse non seulement pas en qualité mais encore moins en intensité et en capacité de surprendre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire