jeudi 4 juillet 2024

BIRDS OF PREY #11 (Kelly Thompson / Javier Pina & Gavin Guidry & Robbi Rodriguez)


Les Birds of Prey atterrissent dans une dimension reproduisant la préhistoire et donc peuplée de dinosaures. Cependant, Meridian a appelé John Constantine pour qu'il les aide, elle et Zealot, à rejoindre l'équipe. De leur côté justement, les BoP font face à Maia Lockhart...


Bon, tout cela est très sympathique mais un peu répétitif. Kelly Thompson tourne un peu en rond et semble jouer la montre mais ce qu'elle écrit est quand même loin d'être captivant et surtout original. On a du mal à lui en vouloir vraiment car Birds of Prey est une série qui ne se prend pas la tête, reste très divertissante...
 

... Mais quelle que soit la sympathie qu'on a pour la scénariste et ses héroïnes, ça fait maintenant trois mois que l'intrigue feint d'avancer. Bringuebaler cinq filles d'une dimension farfelue à une autre, c'est amusant, mais quand elles ne comprennent le comment du pourquoi que bien après le lecteur, c'est tout de suite beaucoup plus poussif.


Car, enfin, le procédé qui consiste, comme l'intègre enfin Black Canary, à imaginer chaque nouvel endroit où elles se trouvent en fonction de ce que craignent le plus les héroïnes est devenu bien trop mécanique pour ne pas trahir un manque d'inspiration.


En comparaison avec le premier arc qui filait droit au but, avec beaucoup d'efficacité et d'humour, la série a beaucoup perdu en route. Même les interactions comiques entre Big Barda et Batgirl ont disparu, et la vengeance sans cesse différée de Maia Lockhart devient moins menaçante que lassante.

Je le dis à regret mais je sens que Kelly Thompson est en train de me perdre avec un arc laborieux. Birds of Prey va fêter sa première année de publication le mois prochain et l'anniversaire risque d'être gâché par cette contre-performance. Le pire est qu'il reste encore deux épisodes pour boucler cette histoire et c'est tout sauf encourageant.

Ou alors c'est moi qui ai un problème, ce qui n'est pas impossible. Je constate depuis peu une lassitude de ma part par rapport au genre super-héroïque. J'en ai un peu marre des aventures des masqués, a fortiori quand elles suivent une route trop balisée, avec méchant de service au mobile trop convenu. J'en ai un peu assez des productions trop normées où on sent qu'il faut tenir tant de mois avant d'arriver à la résolution d'une intrigue.

D'une certaine manière, c'est comme pour les séries télé ou en streaming : leur format a beaucoup évolué. Avant, il n'y a pas si longtemps, une saison, c'était une vingtaine d'épisodes. Aujourd'hui, la règle va davantage entre six et dix, avec l'ambition de donner un cachet plus prestigieux mais aussi de faire durer l'attente entre deux saisons. Ces derniers mois, depuis que j'ai démarré ce blog en fait, je n'ai plus suivi de séries télé ou en streaming, je ne suis pas motivé, je préfère regarder des films et apprécier si en 2h max un cinéaste peut raconter son histoire.

Il me semble que les comics ne pourront plus se dispenser de réfléchir à cette évolution dans la construction des récits car je pense que la décompression narrative est à bout de souffle, que les arcs narratifs ne fonctionnent plus aussi bien. D'ailleurs, on voit resurgir des séries mensuelles avec des épisodes done-in-one, et chez DC, maintenant, avec le Black Label ou le retour des Elseworlds, il y a une vraie alternative pour les lecteurs qui n'ont plus envie de suivre une série au long cours.

Je ne dis pas que c'est la fin des ongoing et des story arcs traditionnels, simplement que, pour ma part, actuellement, je suis moins client. Peut-être n'est-ce que provisoire, on verra. Mais quand je lis Birds of Prey, que je trouve pourtant bien, je ne suis pas comblé, je vois que c'est inutilement étiré.

Quand en plus trois dessinateurs sont crédités, je crois qu'il y a un autre problème. Ici, citer Robbi Rodriguez relève plus de la politesse que de la réalité puisqu'il ne dessine que la première page (manière de faire la transition avec l'épisode du mois dernier). Javier Pina est le véritable artiste de cet épisode et encore une fois je me pose la question de savoir pourquoi cet excellent artiste n'est pas le titulaire du poste depuis que Leonardo Romero est parti (je ne crois plus à son retour). Gavin Guidry, ça ressemble à un running gag lui aussi un peu lassant puisque le gars ne fait que deux pages à chaque fois, sans grand relief.

Je vais quand même finir cet arc, mais ensuite, il faudra que Kelly Thompson se réveille et donne un coup de fouet pour me convaincre de rester.

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