Le Quorum Quantique (le Time Trapper, le World Forger et Gorilla Grodd) explique avec Booster Gold quel futur attend la Justice League : Darkseid va revenir et gagner. Les héros ne peuvent se résoudre à une défaite annoncée et apprennent que l'ancien maître d'Apokolips a intégré l'énergie oméga au coeur de son monde pour devenir surpuissant. Batman pense qu'un champion dans leurs rangs pourrait à son tour acquérir cette puissance et défier/vaincre Darkseid...
Nous y voilà : ici débute DC K.O., cet event tant attendu, sorte de point culminant de ce que l'éditeur prépare depuis un an et la parution de DC All-In Special, one-shot qui établissait ce qu'allait être le DCU post-Absolute Power. Un an donc pour préparer un espèce de Tournoi des Champions et le retour de Darkseid pour déterminer qui serait le King Omega (K.O.).
Alors que cet event semblait promis à Joshua Williamson, son architecte, c'est à Scott Snyder qu'échoit le projet. Ce n'est pas une surprise dans la mesure où Snyder et Williamson sont deux amis, qu'ils ont travaillé de concert, mais que Snyder a quand même une plus grande renommée, encore plus importante depuis le lancement de l'univers Absolute (où il a créé sa version ultime de Batman).
Donc, DC K.O. est le fruit des efforts de deux auteurs, mais Snyder en est le rédacteur. Il a promis depuis de longs mois un event dont Superman serait le centre (comme Batman fut celui de Metal et Wonder Woman de Death Metal), avec beaucoup d'action et la promesse d'un vrai renouveau au terme de l'histoire. DC va-t-il rejouer le coup du New 52 ?
On le saura dans quatre mois puisque DC K.O. se distingue par sa brièveté - et ça, c'est déjà plus étonnant, à la fois de la part de l'éditeur (car en face, chez Marvel, One World Under Doom, qui touche à sa fin, aura duré 9 mois !) et de la part de Snyder, dont la narration est volontiers décompressée (même si son Absolute Batman est plus nerveux).
L'épisode s'ouvre par un rappel de rappel de rappel, etc. C'est un peu fastidieux si on a lu les derniers numéros de Superman et Justice League Unlimited, mais comme ce n'est pas le cas de tout le monde, il faut bien affranchir les lecteurs qui plongeront dans DC K.O. directement. Donc, nous revoilà à la Tour de Guet avec la Justice League face au Quorum Quantique.
Le Time Trapper, le World Forger, Gorilla Grood et Booster Gold résument la situation à venir : Darkseid n'est pas mort, il est même devenu plus puissant que jamais et dans sept jours, il arrivera sur Terre et vaincra tous ceux qui se dresseront devant lui. L'issue est inévitable, quoi qu'en disent les héros. Seule solution : créer un nouvel univers où les habitants de la Terre et ses champions seront à l'abri.
Mais comment Darkseid est-il devenu quasiment omnipotent ? Il a puisé dans le coeur d'Apokolips l'énergie oméga, celle qui est synonyme d'entropie, de fin de l'univers. L'autre énergie fondamentale de l'univers est l'alpha, synonyme de création, d'ordre. Intégrer l'énergie oméga est risqué car elle corrompt celui qui s'y essaie.
Malgré ce risque, les héros sont prêts à tenter le coup. Mais il y a un coût : pour cela, il leur faudra disputer un tournoi dans lequel ils s'affronteront tous, amis contre amis, et plus ils approcheront du but, plus la malfaisance de l'énergie oméga les touchera. Et rien ne dit que le vainqueur final pourra vaincre Darkseid.
Scott Snyder organise son récit comme une épopée biblique : les sept jours gagnés par le Quorum Quantique renvoient aux sept jours qu'il a fallu à Dieu pour créer le monde. On suit donc, lors d'un interlude, au milieu de l'épisode, ce qui se passe durant cette période : les héros se préparent, préparent l'évacuation des terriens, enferment les vilains, passent un dernier moment avec leurs proches, etc.
A la toute fin de l'épisode, le scénariste réserve un twist/cliffhanger épatant qui suggère que les dés sont pipés. Il y a un vrai suspense, très accrocheur, une montée en puissance, un souffle épique. La révélation de tous les participants au tournoi, sur une double page, est elle aussi pleine de surprises, parfois dictées par des impératifs commerciaux (Harley Quinn), parfois avec la volonté de dérouter.
Evidemment, on peut se dire qu'en sélectionnant, par exemple, Zatanna ou Captain Atom, ce serait vite réglé logiquement : un sortilège de l'une ou un claquement de doigts de l'autre leur assureraient la victoire. Mais il faut aussi accepter ce genre d'invraisemblance pour apprécier le spectacle (la fameuse suspension de crédulité).
Visuellement, DC a confié à Javi Fernandez le soin d'illustrer ce script. L'artiste espagnol s'est refait une santé en signant une trentaine d'épisodes de King Spawn (qui lui a aussi permis de s'enrichir comme jamais). Et si son retour chez DC, sur le titre Batman and Robin, a été plus compliqué, c'est tout de même un vrai gage de confiance.
Ses planches sont très toniques, puissantes, et donc c'est une bonne pioche. J'ai toujours apprécié son travail et je suis content qu'il soit aussi exposé, ce qui le fera mieux connaître des fans. Pour l'Interlude, composé d'une dizaine de pages, Xermanico prend le relais et il n'y a pas besoin de préciser que c'est superbe (à l'image de ce qu'il fait actuellement sur Green Lantern). Bref, on est gâtés !
DC K.O. #1 est un premier chapitre généreux (près de 50 pages), et je dois avouer que je l'ai dévoré. Je suis confiant pour la suite, et heureux que ça ne s'éternise pas (même si plusieurs séries seront impactées, à la façon de tie-in, mais je m'en passerai). Urban Comics proposera ça l'an prochain et vous pouvez déjà le noter sur votre wish-list.
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Ci-dessous, la undressed cover (signé Javi Fernandez) :







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