Nova a découvert qui avait organisé l'assassinat des dirigeants galactiques et déclenché ainsi une guerre. Les Skrulls ayant infiltré les rangs des Kree ont été les jouets de cette manipulation. Les Shi'ar préfèrent se retirer du conflit tandis que Black Panther, Hulk et Brawl affrontent le Super-Skrull que Flèche Noire, leader des Inhumains, les aide à vaincre. Quelles seront les conséquences de cette bataille ?
Jonathan Hickman conclut son event cosmique avec un numéro à la pagination généreuse (près de 50 pages). Il est donc temps de dresser un bilan sur ce projet qui doit relancer les comics dans ce registre chez Marvel. L'éditeur reste d'ailleurs très mesuré sur le futur et encore plus quand il s'agit de nommer l'auteur qui dirigera cette collection.
De fait on ignore l'implication de Hickman après la fin de Imperial. La logique voudrait qu'il reste la tête pensante de ces récits galactiques, mais le scénariste ne communique pas à ce sujet. On sait qu'il occupe désormais une place un peu spéciale chez Marvel, lançant des "concepts" qu'il laisse à d'autres le soin de développer, trop mécontente que la franchise X-Men lui ait échappé.
Imperial semble avoir satisfait au niveau commercial Marvel, sans pour autant être un énorme carton, ce qui confirme que l'éditeur a toujours autant de mal à pérenniser ce pan de son univers (quand DC le fait avec facilité et succès). Peut-être que si une relance sérieuse des Gardiens de la Galaxie était à l'ordre du jour, les lecteurs s'investiraient davantage mais Imperial risque bien de compromettre cette idée.
En effet, sans trop spoiler, le dénouement de cette mini-saga (si on s'est contenté de lire la série centrale, sans les tie-in) impacte notamment mais conséquemment la position de Peter Quill/Star-Lord dont Hickman fait l'héritier direct de son père, J'Son, avec lequel il a pourtant toujours eu une relation difficile. En tout cas, on ne semble pas près de revoir Star-Lord à la tête d'une équipe de pirates de l'espace.
En vérité, Imperial, par certains aspects (pas tous cependant), fait l'effet d'un pétard mouillé. On nous promettait un changement de statu quo mais ce n'est qu'à moitié vrai. A l'issue de ces quatre épisodes, la mini-série modifie certes l'échiquier politique cosmique mais pas tant que ça. Et même le retour des Inhumains sur le devant de la scène ne remplit pas toutes ses promesses.
Certaines forces en présence retournent à une forme d'isolationnisme (les Shi'ar), d'autres reprennent leur rôle de moutons noirs (les Skrulls). L'Empire du Wakanda joue la montre. Nova se fâche durablement avec Star-Lord. Hulk retourne à Sakaar. Et les Kree et les Inhumains se préparent à des lendemains difficiles.
Ce qu'effectue ce dernier épisode d'Imperial, c'est plus de préparer le terrain à de nouvelles intrigues qu'à une résolution en bonne et due forme. C'est assez malin si Marvel compte sérieusement développer ce que Hickman a proposé. Par contre, je ne suis pas certain que ça suffise à convaincre un nombre important de lecteurs d'investir dans de prochaines mini-séries ou ongoing sur ces factions.
En effet, Hulk, Black Panther sont, à mon avis, trop identifiés comme des personnages dont les histoires sont liées à la Terre (et d'ailleurs, outre le fait que Black Panther n'a plus de série régulière, le titre Hulk est actuellement écrit par Philip Kennedy Johnson sans aucune mention à sa partie cosmique). Quant aux Shi'ar, aux Kree, aux Skrulls, et même aux Inhumains, ont-ils un public prêts à les lire ?
Si Hickman écrit une série Inhumans, ce serait un argument certain pour attirer des curieux, mais rien n'a été annoncé dans ce sens. Les Gardiens de la Galaxie sont aux abonnés absents depuis le bref run de Lanzing & Kelly (en 2023) et donc le nouveau rôle de Star-Lord compromet tout relaunch, alors que ce sont les personnages les plus populaires de la branche cosmique de Marvel. Quant à Nova, Marvel a toujours rêvé d'en faire son Green Lantern, mais sans placer une équipe créative digne de ce nom dessus.
Imperial donnait envie de croire à un projet solide et à long terme, mais au bout de ses quatre épisodes et de ses tie-in, rien de convaincant, rien d'accrocheur. Ce que Hickman peut développer sur Substack avec son grand projet 3Moons.3Worlds. où il invente, avec d'autres auteurs et d'autres artistes, tout un univers de S.-F., Marvel ne peut le lui permettre.
L'autre défaut d'Imperial, c'est sa partie graphique. Contrairement à House of X/Powers of X, ici pas de Pepe Larraz et RB Silva pour soutenir graphiquement le scénario, mais Iban Coello et Federico Vicentini. Coello a un dessin plus classique et lisible, mais sans éclat. Vicentini est trop brouillon mais a de l'énergie. L'un dans l'autre, ça demeure trop moyen pour susciter l'enthousiasme.
Si Imperial était une série régulière fédérant des personnages charismatiques et d'autres moins mais avec un sérieux potentiel, avec un auteur résolu à mener tout ça sur le long terme (avec des lecteurs nombreux au rendez-vous), je serai plus optimiste. Mais là, c'est à la fois trop pour quatre numéros introductifs et pas assez pour voir plus loin.
Reste que la rumeur d'un retour de Brian Michael Bendis circule et que les pronostics vont bon train sur ce qu'il pourrait faire (Daredevil ? Avengers ? Miles Morales ?). Et si c'était justement un projet cosmique sur les bases lancées par Imperial, lui qui avait fait des Gardiens de la Galaxie un carton, inspirant les films de James Gunn ?






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