Lumen a été sauvée par son grand-père, le capitaine Nemo. A bord de l'Allonatilus, il lui raconte comment Aeon, son fils, et lui se sont brouillés et, à la suite de ça, Nemo s'est réfugié sur l'île mystérieuse pendant qu'aux commandes du Nautilus, Aeon parcourait le monde. Puis ce dernier est devenu un fou terroriste...
James Robinson confirme qu'il est en très en forme et je ne suis pas le seul à m'en être rendu compte puisque sa précédente mini-série chez Dark Horse, Welcome to the Maynard, vient d'être récompensée par le Mike Wieringo Spirit Award aux Ringo Awards 2025. Et je mettrai bien déjà un billet que l'année prochaine, The Adventures of Lumen N., sera encore en lice pour un prix.
Les deux oeuvres ne sont pas très différentes : une jeune héroïne, une intrigue à tiroirs, le souffle de l'aventure, une écriture ciselée, un graphisme de toute beauté, un format court (même si ce nouveau projet ambitionne d'avoir des suites si le succès est au rendez-vous). Au fait quel éditeur français aurait la bonne idée de proposer en vf Welcome to the Maynard ?
Dans ce deuxième épisode des aventures de Lumen N., une bonne partie du récit revient sur des événements bien antérieurs à ce que vient de vivre la jeune fille. A peine a-t-elle fait connaissance avec son grand-père, le capitaine Nemo, qu'elle apprend par ce dernier que son père, Aeon, serait un terroriste et menacerait Paris !
Bien entendu, ce n'est pas si simple, mais en dire davantage spoilerait grandement votre propre lecture. Robinson raconte une histoire imprévisible et jubilatoire où le lecteur a plaisir à le suivre. Le rythme est enlevé et l'imagination permanente. Même donc ce passage explicatif, souvent un vrai piège pour un auteur, passe parfaitement, sans ralentir quoi que ce soit.
Comme il l'expliquait déjà dans la postface du premier épisode, Robinson ne marche pas dans les pas de Alan Moore. Son Nemo est différent et l'histoire dont il fait partie convoque davantage l'oeuvre de Jules Verne, tout en s'amusant à lui donner des extensions très divertissantes, parfois dramatiques, mais jamais pesantes.
Le fait que la série soit pour l'instant limitée à quatre numéros oblige le scénariste à aller à l'essentiel et le cliffhanger de cet épisode nous révèle déjà l'identité du véritable méchant. Pour qui est familier des romans de Verne, c'est encore plus délicieux, mais sinon ce n'est pas si grave. Il suffit de suivre Robinson et ce qu'il vous promet est déjà assez accrocheur.
Par ailleurs, il a trouvé en Phil Hester un partenaire de choix, qui sait adapter visuellement son script. Et les couleurs de Bill Crabtree font le reste. L'artiste emploie un découpage simple et évocateur, il ne surcharge pas ses dessins en détails qui pourraient distraire, il va à l'essentiel et ici, l'émerveillement et le suspense sont respectés.
La palette de Crabtree met en valeur le trait épurée et expressionniste de Hester, avec des ambiances travaillées, qui soulignent le dépaysement de cette aventure - mention au palais de glace et à la steam-house. Les flashbacks sont traitées de façon à ce qu'on les identifie comme tels immédiatement mais sans avoir à recourir à d'autres teintes.
Il y a quelque chose d'instantanément attrayant dans ce comic book : il filtre parfaitement ce que Jules Verne a créé de si fascinant tout en le remodelant pour la bande dessinée. C'est moins subversif que ce qu'en faisait Alan Moore, mais c'est tout aussi qualitatif. Toutes raisons pour laquelle il faut donner sa chance à The Adventures of Lumen N..





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