Double-Face et Gueule d'argile s'apprêtent à fuir Gotham avec les codes bancaires des plus grosses fortunes de la ville. Cependant Robin a sauvé Batman d'une mort certaine, mais sera-ce suffisant pour rattraper les deux malfrats, qui, pour couvrir leur départ, ont prévu d'empoisonner l'eau potable ?
Cette fois, c'est bien fini, et je suis déjà nostalgique de ces treize mois passés à lire cette merveilleuse mini-série. Tout simplement parce que ça aurait pu facilement devenir une série régulière. Mais en même temps ces douze épisodes sont d'une telle perfection qu'il n'y a rien à regretter sérieusement. Mieux vaut s'arrêter ainsi... Même si j'aurai aimé que ça continue.
Je n'aime pas écrire la critique d'un dernier numéro, c'est si facile (et tentant) de spoiler pour partager tout ce qui m'a plu. Aussi vais-je faire autrement, ou en tout cas essayer. Tout d'abord, faîtes-moi une promesse, ceux qui liront cet article (et tous les précédents consacrés à cette série), achetez les albums, en vo (le hardcover et le softcover en vo seront dispos avec l'intégralité du récit en Décembre, et le tome 2 en vf en Février).
Pourquoi achetez cette série ? Tout simplement parce qu'elle est excellente, mais ça je l'ai déjà dit à de multiples reprises. Non, en vérité, il faut l'acheter parce que c'est déjà un classique et surtout c'est authentiquement reader's friendly, pas besoin de prérequis pour tout comprendre. Les éditeurs promettent souvent ça, mais là, c'est le cas.
Si vous ne connaissez pas Batman et Robin, vous allez faire leur connaissance et les adorer. Si vous les connaissez (ce qui est plus probable), vous lirez leur première aventure ensemble et vous aurez envie d'en lire d'autres ensuite, vous aurez comme moi envie que cette première histoire soit suivie d'autres, par la même équipe artistique. Vous allez kiffer !
Pourquoi allez-vous kiffer ? Parce que c'est Mark Waid et Chris Samnee, la meilleure équipe créative en activité. Ces deux-là font ressortir le meilleur de l'autre quand ils sont ensemble. Waid n'est plus ce scénariste empêtré dans des intrigues comme dans Justice League Unlimited. Et Samnee dispose d'un meilleur partenaire que Robert Kirkman sur Fire Power.
Waid est un type très cultivé et qui adore le golden age donc Batman and Robin : Year One est un terrain de jeu idéal pour lui. Il se s'amuse pas à réécrire le passé, il s'y glisse avec brio et le fait revivre avec rythme, humour, tendresse, tension. Il écrit Batman et Robin, pour la première fois ensemble, d'une manière extraordinaire vivante et vibrante.
C'est à la fois un récit super héroïque avec de l'action, du suspense, des péripéties, mais c'est aussi, surtout l'histoire d'un homme qui adopte un gamin et qui apprend à être un père, un mentor pour lui, tout comme le gamin lui apprend à apprécier l'existence, leur collaboration, à s'ouvrir aux autres. Ce récit jubilatoire est aussi un récit sur le plaisir de partager l'existence aux côtés d'un fils, d'un ami, d'un partenaire.
Et puis les vilains de l'histoire sont impeccablement traités, l'intrigue réserve de nombreuses surprises, vraiment inattendues, imprévisibles. Le rythme est imparable. Je ne vois vraiment aucune raison valable pour ne pas aimer cette série qui parvient à vous combler tout en ne se contentant pas de vous servir du réchauffé.
Chris Samnee est mon dessinateur préféré (depuis la retraite d'Immonen) mais c'est parce qu'il est facile à apprécier. Lire des planches de Samnee, c'est facile : le bonhomme sait découper aussi bien des scènes d'action que d'autres plus calmes, reposant avant tout sur le dialogue. Ses personnages sont expressifs, chaque case est différente de la précédente, impossible de s'ennuyer.
On est captivé par la narration de Samnee qui semble obsédé par le besoin de maintenir le lecteur en alerte mais aussi, plus pragmatiquement, de lui proposer une belle bande dessinée. Il est un maître du chiaroscuro, ses ambiances sont intenses, même quand le ton se fait plus léger. Il sait comment sublimer un script en le rendant plus efficace et plus plaisant.
Et puis dessiner Batman était son dream project, et si ça ne suffit pas à garantir la réussite de l'entreprise, Samnee a su maîtriser son excitation pour réaliser des épisodes qui lui fassent plaisir tout en faisant plaisir au lecteur. On peut lire chaque épisode en se régalant du soin avec lequel il l'a dessiné, mais aussi lire toute l'histoire d'une traite et admirer la maîtrise avec laquelle il emballe l'affaire, sans que le niveau ne baisse.
La liste des félicitations ne serait pas complète sans une mention à Matheus Lopes, le coloriste, qui a accompli un merveilleux boulot, et Giovanna Niro, qui l'a remplacé sur un épisode sans décevoir.
Ce dénouement est parfaitement à la hauteur des attentes. Et même mieux puisqu'il donne l'envie que Waid et Samnee poursuivent vite leur collaboration. Ne passez pas à côté.





 
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