jeudi 23 octobre 2025

DETECTIVE COMICS #1102 (Tom Taylor / Mikel Janin)


Après avoir été examiné par Mr. Terrific, Batman apprend qu'il devra être mis en quarantaine sous 48 h.. Il veut mettre à profit ce temps pour remonter la piste du responsable des morts du cargo et grâce à Oracle il a un nom : Louis King. Celui-ci réside en Kasnia où Bruce Wayne peut compter sur la princesse Caroline pour le lui présenter...


Tom Taylor est un scénariste facile à lire. Au propre comme au figuré. D'abord parce qu'il écrit des histoires simples et efficaces où il met en valeur les personnages dans des intrigues qui se déploient tranquillement. Ensuite parce qu'il s'appuie sur une méthode dont la réussite a été établie durant son run sur Nightwing.


Ces deux points se retrouvent sur son run sur Detective Comics : comme sur Nightwing, il créé de nouveaux vilains qui souffrent évidemment de la comparaison avec les ennemis bien connus de Batman mais qui ne manquent pas d'attrait et qu'il sait rendre menaçants et dangereux rapidement. Cette fois, c'est un nommé Louis King alias le Lion.
 

Homme d'affaires très riche comme Bruce Wayne, ayant subi un traumatisme lié à Gotham comme Bruce, c'est un adversaire qui fait penser à Heartless dans Nightwing, dont les origines étaient elles aussi semblables à celles de Dick Grayson. L'épisode se clôt sur leur premier affrontement et prouve que King est un combattant à la fois intelligent et physiquement redoutable.


La question qui se pose en vérité, c'est de savoir si ces nouveaux vilains peuvent s'imposer au-delà d'un arc narratif. Si même ils peuvent devenir des vilains qui se feront une place dans l'imaginaire collectif au même titre que le Joker, le Pingouin, Double-Face, etc. Et c'est un peut là que le bât blesse. Tom Taylor essaie mais ne réussit pas.

Pour qu'un vilain inédit s'impose, il faut au moins qu'il apporte quelque chose de neuf et qu'il soit visuellement mémorable, suffisamment en tout cas pour que le lecteur lui trouve de quoi supporter la comparaison avec ses illustres devanciers. Le Lion n'a rien de tout ça et il y a fort à parier que personne en dehors de Taylor ne l'exploitera.

C'est ingrat mais indiscutable. Avec son masque qui ne cache rien de qui il est et son costume de ville blanc cassé, Louis King/le Lion n'a rien de frappant, et il ne semble pas non plus pourvu de pouvoirs ou de capacités extraordinaires à même d'en faire autre chose qu'un antagoniste éphémère. C'est dommage car, du même coup, cela ôte à la série beaucoup de son relief.

La lecture n'est pas désagréable, comme je l'ai dit Tom Taylor est un conteur habile à défaut d'être excellent, et l'histoire qu'il raconte depuis le mois dernier fait mouche, avec cette espèce de virus qui ôte à ceux qu'il touche toute peur. Mais au fond, le même argument avec l'Epouvantail à la place de Louis King serait plus direct.

J'ignore si Mikel Janin a reçu des indications précises du scénariste pour designer le Lion. S'il a eu carte blanche, on ne peut pas dire qu'il ait forcé son talent. Si, par contre, c'est la volonté de Taylor de ne pas aller vers un look trop super vilain, c'est regrettable parce que ça lui donne juste un côté méchant en costume de ville qui le rend insipide.

Janin, par ailleurs, produit de superbes planches et on peut dire que Taylor a de la chance de disposer d'un artiste de son niveau, qui, en plus, maîtrise toute la partie graphique puisqu'il s'occupe aussi de ses propres couleurs - un registre dans lequel Janin, contre toute attente, affiche de très belles dispositions, soignant les ambiances (nombreuses dans cet épisode).

Je vais paraître bien sévère, j'en ai conscience, en critiquant ainsi ce numéro. Mais les ficelles de Tom Taylor sont un peu trop voyantes. Elles ne rendent pas l'ensemble désagréable, mais un peu paresseux. Et on est en droit d'attendre plus sur un titre historique comme Detective Comics. Pas sûr que j'aille au-delà de cet arc, qui ne vaut pas plus (ni moins) que les deux précédents.

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