La disparition simultanée de Serifan et de Kamal, l'enfant-dieu, prouve que le premier a trahi les néo-dieux. Orion veut se lancer à sa poursuite et affronter les survivants d'Apokolips et Maxwell Lord tandis que Mr. Terrific privilégie une stratégie plus subtile...
A deux étapes de la fin, il est maintenant certain que si The New Gods marquera les esprits par l'intelligence avec laquelle Ram V a su raviver le Quatrième Monde de Jack Kirby, son projet souffre de quelques longueurs et aurait sans doute gagné à être plus compact (avec au moins deux chapitres de moins).
Ce sentiment est souligné par la faible quantité de pages produites par Evan Cagle - 6 cette fois-ci. Mais plutôt qu'accabler ce dessinateur de grand talent, on peut s'interroger sur la pertinence de l'avoir choisi pour un projet aussi ambitieux alors qu'il n'avait jamais produit une série mensuelle aussi vaste auparavant.
L'erreur est partagée avec l'éditorial puisque si, comme d'autres séries, The New Gods avait connu une interruption d'un ou deux mois (voire plus), cela aurait justement permis à Cagle de bénéficier de plus de temps pour travailler et donc le lecteur aurait pu davantage profiter de ses superbes planches. Mais si, comme l'a laissé entendre Ram V, il y a une suite à ces 12 n°, cela sera sûrement pris en compte.
Pour rester sur l'aspect visuel, cet épisode voit le retour de Pye Parr dans le rôle de l'artiste invité. Il s'en sort mieux que bien même si ses compositions manquent d'équilibre et de dynamisme, et que son trait évoque celui de Nick Derington, un dessinateur qu'on ne voit plus nulle part, pourtant associé aux New Gods (il avait réalisé les couvertures de Mister Miracle de Tom King et Mitch Gerads).
Concernant le scénario, l'épisode démarre par un flashback sur Serifan, un des membres des Forever People, dont l'accoutrement est celui d'un cowboy. On découvre qu'il a été inspiré par les westerns vus à la télé. Mais cette lubie n'a jamais été vraiment comprise par ses amis et aujourd'hui, c'est un jeune homme qui semble complètement égaré.
Pourquoi a-t-il trahi les néo-dieux en kidnappant Kamal pour le livrer à Maxwell Lord ? Il est révélé qu'il ignorait que ce dernier collaborait avec les survivants d'Apokolips mais surtout que Lord le contrôle mentalement, investi par le force Oméga de Darkseid. Ce qui met encore plus en avant le caractère perdu de Serifan, méprisé par les siens, manipulé par Lord.
Ram V orchestre les hostilités : Orion, fidèle à lui-même, entend faire payer Serifan et les survivants d'Apokolips, mais Mister Miracle le raisonne et Mr. Terrific le convainc de choisir une stratégie plus subtile, se doutant que l'enlèvement de Kamal dissimule un projet plus inquiétant. Il a raison comme en témoigne la fin de l'épisode qui annonce un dénouement spectaculaire.
Finalement Ram V, dans ce numéro, met en scène des enfants perdus : Kamal kidnappé, Orion dans un costume de leader qu'il tente maladroitement d'assumer, Mister Miracle dans un rôle de pacificateur, Serifan dans celui d'une figure tragique de môme livré à lui-même... Ces néo-dieux ont quelque chose de très humain finalement, portant souvent des habits trop grands pour eux malgré leur puissance.
De manière troublante, on les considère sous ce jour nouveau et on se rend compte que, malgré le cadre grandiose de l'intrigue à laquelle ils sont mêlés, tous ces surhommes ont été le jouet de deux manipulateurs, Orion et Maxwell Lord. En route, ils ont perdu leurs royaumes, quelques amis, quelques illusions aussi. Mais le lecteur, lui, a gagné des héros qu'on croyait définitivement maudits.
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