Batman, suite à la collision entre un petit bateau de plaisance et un cargo, sauve une femme qui est tombée du premier navire avant de grimper dans le second. Il trouve une quarantaine de corps morts, dont certains dans un état de décomposition avancée. Puis, à l'intérieur, des caméras et un enfant malade qui lui explique que le responsable de son état lui a promis qu'il n'aurait plus jamais peur...
Je sais que j'avais dit que je voulais arrêter la série pour désormais la lire uniquement en recueil, mais quand on m'a filé ce n° 1001, sa lecture m'a tellement plu que je suis revenu sur ma décision. Déjà, ce titre "Le courage qui tue", ça m'a intrigué. Puis les premières pages m'ont embarqué. Evidemment, après ça, Tom Taylor va devoir assurer.
Je veux dire que je n'ai rien contre la pléthore d'histoires mettant Batman en vedette : le personnage est hyper populaire, c'est normal que DC le mette autant en avant. Et puis les auteurs aiment aussi ce héros, qui les inspire de manière très différente. Toutefois, au fil des derniers mois, à la faveur de la sortie du film, Superman a repris de la place à Batman. Ce n'est donc pas si déséquilibré.
Et puis Wonder Woman, depuis la relance de sa série par Tom King, a retrouvé de la stabilité et profité d'un bon coup de projecteur, en attendant elle aussi son retour sur grand écran (devenu une priorité pour James Gunn). Si la reprise de la série Batman par Matt Fraction et Jorge Jimenez m'a laissé sur ma faim, Detective Comics par Tom Taylor et Mikel Janin voient ses deux auteurs très en forme.
Ce premier chapitre d'un nouvel arc narratif plonge le héros et le lecteur dans une intrigue flirtant avec le body horror. Quel est exactement ce virus qui ôte la peur chez ceux qu'il contamine ? Visiblement la formule n'est pas tout à fait au point quand on voit l'état des cobayes qui ont servi au savant fou qui l'a conçu...
Le fait qu'à la fin de l'épisode (petit spoiler) Batman, examiné par Mr. Terrific, soit aussi contaminé rend la suite excitante et accrocheuse : en effet le personnage n'est déjà pas connu pour avoir peur de grand-chose. Mais si l'absence de peur risque de le tuer, ça rend l'enjeu encore plus terrible. Et rien que pour ça, on peut dire que Taylor a une bonne idée.
Ce que j'aime aussi, c'est que Batman s'en remette à Mr. Terrific pour l'aider à comprendre cette affaire. C'est ce qui permet à la série d'être connectée avec la JLU alors que, parfois, on a l'impression que les séries mettant en scène les aventures d'un héros, faisant par ailleurs partie d'une équipe, se déroulent comme s'il était un solitaire, sans partenaire.
Taylor, lui, a mis en avant le fait que Batman n'est pas seul : dans le premier arc, il partageait l'affiche avec son fils, dans le deuxième avec le Pingouin et Harvey Bullock, et ici avec Mr. Terrific. Oracle est toujours présente, assurant les arrières du héros. J'aime bien ces rappels qui empêchent la caricature du lonesome Batman.
Mikel Janin assure dessin et couleurs et c'est vraiment un plus : il est maître de ses pages et surtout sa palette est vraiment maîtrisée. L'ambiance a quelque chose d'immédiatement oppressant et quand l'horreur pointe le bout de son nez, il sait éviter les effets faciles, préférant des visuels plus suggestifs. Son trait est précis, dynamique, il tient toujours aussi bien le personnage de Batman.
En outre il y a un véritable effort sur les décors : tout ce qui se passe à l'intérieur du cargo est sinistre à souhait et surtout réaliste mais sans avoir besoin d'en faire non plus trop dans le détail. Le véhicule sous-marin de Batman bénéficie aussi d'un superbe design.
Je m'en serai voulu d'attendre avant de lire ça, et d'en parler. Detective Comics est vraiment un excellent titre, entre d'excellents mains.
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