vendredi 19 septembre 2025

BATMAN AND ROBIN : YEAR ONE #11 (of 12) (Mark Waid / Chris Samnee)... Et pourquoi il y a moins de critiques de comics sur ce blog


Bruce Wayne rejoint Alfred Pennyworth dans une des Batcaves. Alfred a de bonnes nouvelles à propos de Dick Grayson placé dans une bonne famille d'accueil mais Batman part avant que son majordome ait pu lui donner une information au sujet de Laura Lyn des services sociaux. Batman part au secours de Jim Gordon à qui il remet un dossier dénonçant l'opération menée par le général Grimaldi...


Ce pénultième épisode de Batman and Robin : Year One est un pur régal. Mais c'est aussi un peu triste car, dans un mois, c'en sera fini. Et se pose la question de ce que je lirai avec autant de plaisir ensuite. L'occasion, pour commencer, de parler de la raréfaction des critiques de comics dans ce blog. Je vous dois en effet une explication à ce sujet.


Cela couvait depuis quelques mois mais ça a pris forme durant cet été : je ne prends plus autant de plaisir que récemment à lire des histoires de super héros. Cela a à voir avec une certaine lassitude à suivre des séries au long cours, et c'est pour cela que je désormais ma préférence va à des mini-séries comme Batman and Robin : Year One.


La perspective qu'une histoire a un vrai dénouement produit une sorte de soulagement et me renvoie à mes premières lectures de bande dessinée, quand un récit était complet en un tome et que le suivant entamait une nouvelle intrigue. Vous pourriez m'objecter que c'est pareil avec une série régulière à chaque nouvel arc narratif. C'est vrai, mais ce n'est pas exactement la même chose.


Car les ongoing fonctionnent comme des feuilletons plus que comme de strictes séries. Souvent les arcs se succèdent avec un subplot qui trouve son aboutissement au bout de plusieurs histoires ou qui préparent le terrain pour des events. Qui viennent la parasiter, voire la cannibaliser.

Et cela a eu raison de ma patience. Aujourd'hui j'en ai vraiment assez de toutes ces séries stoppées en plein élan, soit faute de ventes suffisantes, soit par la faute d'un event. Je regrette le temps où les events se déroulaient sans que les séries soient obligées d'en être les extensions. Et c'est pour cela que j'apprécie a contrario les mini séries, parfois hors continuité.

Lorsque je regarde un film et que j'écris dessus, c'est souvent deux heures de mon temps plus une heure pour rédiger une critique, et au suivant. Quand je lis une série en comics, c'est plusieurs mois de lecture. Et c'est plus appréciable quand on peut lire une histoire d'une traite que mois après mois, car chaque épisode ne fournit pas toujours de quoi faire un article.

Ce souci, je ne l'ai pas avec Batman and Robin : Year One. Mark Waid y est au meilleur de sa forme, dans cet exercice qui se déroule dans le passé, dont il a une connaissance encyclopédique, avec des personnages peu nombreux qu'il réussit à parfaitement caractériser, une intrigue tendue, des ambiances qu'il maîtrise.

Chris Samnee, lui, a abordé ce projet comme un vieux rêve puisqu'il voulait dessiner une histoire de Batman depuis longtemps. Il est donc hyper motivé et ça se sent dans ses pages magnifiquement orchestrées, au trait bondissant, avec des jeux d'ombres splendides, et un sens du rythme inégalable. C'est vraiment actuellement, en l'absence de Immonen, le meilleur dans sa partie.

Si je suis triste que ça se termine dans un mois, ça ne m'empêche pas de savourer un épisode comme celui-ci, bourré d'action, mené sur un train d'enfer, avec des rebondissements jusqu'à la dernière image. Ce numéro me fournit de la matière pour ma critique, je l'écris sans effort, et j'ai désormais la certitude (même si je l'avais en vérité depuis longtemps) que l'ensemble de l'histoire sera un futur classique.

Le seul petit problème, c'est que si j'en dis trop sur ce que ça raconte, je vais spoiler des éléments importants qui mènent au dénouement et ce serait pas chic de ma part pour vous qui me lisez et qui attendez sûrement en majorité qu'Urban Comics publie la suite et fin de la série ou alors que DC sorte le recueil complet à la fin de cette année.

Mais Batman and Robin : Year One demeure une exception dans le paysage actuel. C'est une histoire super héroïque, mais une des rares qui me procure autant de plaisir mois après mois. Je regrette que ça ne dure que 12 numéros et en même temps c'est parfait comme ça. Il n'y a pas de gras, c'est ce qu'il fallait, ça a tenu la route tout du long, et avec la manière.

J'éprouve actuellement une certaine lassitude vis-à-vis du genre super héroïque et ce n'est pas un hasard si de tout ce que j'ai lu dans ce registre, j'ai préféré soit ce qu'il y a avait de plus classique (comme Batman and Robin : Year One) ou de plus décalé (comme Absolute Martian Manhunter), qui domine de la tête et des épaules tout le reste. 

Ces deux titres procurent le meilleur de ce qu'on peut attendre du genre, chacun à leur façon, avec des équipes créatives au sommet, et une véritable audace de la part de leur éditeur, qui ont d'abord su foutre la paix aux créateurs. J'ai lu, par exemple, le premier épisode du Batman relancé par Matt Fraction et Jorge Jimenez et j'ai renoncé à en parler parce que c'est bien fait, certes, mais ça ne m'a pas fait vibrer (on est très loin de Hawkeye du même scénariste, qui le citait comme sa référence pour son Batman).

Pourquoi alors ne pas faire de ce blog la vitrine de productions indés ? Parce que je n'en lis pas assez pour ça et je ne suis pas motivé pour le faire. En ce moment, je relis Criminal dont je rédige ponctuellement des critiques, et là, oui, ça, actuellement, ça me plait énormément. C'est sans concession et très efficace, avec des personnages dont je peux partager certaines émotions.

Mais je l'avoue, Superman, Batman / Detective Comics, Justice League Unlimited, Captain America, Moon Knight... Aujourd'hui, j'ai cette impression que ça ne m'apporte plus rien. Peut-être que la passion reviendra, que ce n'est que passager. Mais je n'ai en tout cas pas envie d'écrire dessus comme si c'était un devoir, parce que ça m'ennuierait et que ça vous ennuierait de lire ce que j'écris.

Il faut écrire avec conviction pour être lu avec intérêt. Sinon, ce n'est pas la peine. Je préfère donc mettre cette énergie dans la critique de films et de quelques titres de comics, moins nombreux qu'avant, que de pisser de la copie pour alimenter un blog fourni mais sans passion. Je sais que les critiques de films font moins de vues, mais je n'écris pas pour le nombre de vues. Et ceux qui veulent des reviews de comics ont plein d'autres blogs, forums pour ça.

Je veux quand même remercier les quelques lecteurs de critiques de films et évidemment ceux qui viennent encore ici pour lire les critiques de comics, même si elles se sont raréfiées. Je suis convaincu que, vous comme moi, avons déjà tous connu ce manque d'envie envers les comics, puis des retours de flamme. Ce n'est pas grave, ça arrive, ça passe, c'est cyclique. Et ce blog en est le reflet.

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