Après avoir découvert un nouveau cadavre, Riley et son père, plutôt que d'aller prévenir directement la police, l'avertit anonymement avec un téléphone portable jetable. Cependant, Patricia et ses amies découvrent que Susan n'est pas celle qu'elle prétend. Ce qui est inquiétant, c'est qu'elle est on ne sait où avec Lilith...
Je mentirai si je prétendais que le plaisir de la lecture de FML reste intact. Après son interruption et depuis sa reprise, c'est comme si le charme de cette mini-série s'était quelque peu évaporé. C'est certes toujours délicat de replonger dans une histoire, surtout aussi foutraque, après plusieurs mois sans nouveau numéro, mais même en faisant un effort, c'est, disons, compliqué.
Kelly Sue DeConnick raconte je ne sais plus trop quoi et la perspective d'avoir encore deux épisodes avant la conclusion, alors que ce numéro-ci se conclut sur la promesse d'un dénouement imminent, rend tout cela périlleux. Je crains qu'il y ait un chapitre de trop et qu'on ne soit guère avancé. C'est ce qui s'appelle être perdu.
Récapitulons : au départ, FML ressemblait à une coming-of-age story, celle de Riley qui, après avoir participé avec les membres de son groupe de heavy metal, à une sorte de messe noire, se réveille le lendemain changé en monstre. Sauf que sa métamorphose passe complètement inaperçue, ou plutôt personne ne s'en formalise. Loufoque donc.
Puis là-dessus, le scénario emprunte une autre direction et met en avant la mère de Riley, Patricia, elle-même ancienne chanteuse dans un groupe de rock amateur, devenue romancière en panne d'inspiration. Elle est hantée par la mort suspecte de sa meilleure amie au lycée et avec d'autres détectives amateurs soupçonne Cort Sumner, un autre écrivain, de l'avoir assassinée. Plus dramatique cette fois.
Le père de Riley et mari de Patricia rentre à la maison (lui non plus ne s'étonne pas du nouvel aspect de son fils) tandis que Susan s'immisce dans le groupe d'enquêtrices de Patricia. Riley et sa bande sont soupçonnés du meurtre de Cort Sumner. Puis, dernièrement, Riley et son père découvrent un nouveau cadavre dans une rue. La piste policière domine complètement.
FML serait donc moins un récit initiatique comme on le supposait initialement mais plutôt un polar zinzin. Mais alors pourquoi avoir fait de Riley une sorte de yéti, reléguant cette partie au second plan, tout comme son groupe de heavy metal ? On n'est pas à une loufoquerie près, sauf qu'on a l'impression que l'intrigue a complètement changé entre le début et aujourd'hui.
Que ça n'ait ni queue ni tête, pourquoi pas ? Mais ce qui m'embête, sans vouloir être trop rationnel, c'est que veut dire DeConnick ? La dernière page de cet épisode renvoie à l'histoire de monstres, donc la scénariste compte relier le tout ? Ou est-ce encore une excentricité dans une série qui en comporte déjà beaucoup (trop) ?
Et la réponse au mystère du crime de Kat, l'amie de Patricia, semble déjà dévoilée, via le personnage de Susan et les découvertes faites à son sujet par Thiresa. C'est étrange d'offrir la solution ainsi. Mais surtout à force d'étrange, de bizarre, de loufoque, d'excentrique, comme je le disais plus haut, FML peine désormais à séduire encore par effet de trop-plein.
Le sentiment qui domine, c'est que cette série semble écrite en totale improvisation. DeConnick va dans tellement de sens, veut tellement nous surprendre, tellement nous sidérer, qu'on a vraiment la sensation qu'elle invente tout ça au fur et à mesure. Il se peut qu'elle retombe sur ses pattes avec grâce finalement. Mais il se peut aussi qu'elle lasse avant et se vautre à force de dingueries.
David Lopez illustre lui-même tout ça sans avoir trop l'air de savoir où il va. Il donne le change parce qu'il est un très bon dessinateur, expérimenté, qui a déjà pratiqué Kelly Sue DeConnick auparavant (quoique sur quelque chose de beaucoup plus calibré). Mais la fantaisie à laquelle il doit donner le change semble produire des pages aux effets trop prononcés et forcés.
Il eût été incomparablement plus sage de lire ça d'un bloc, une fois fini. Mais je ne suis pas certain du tout que ça aurait atténué l'aspect un peu épuisant de l'ensemble. Peut-être vais-je quand même attendre la conclusion et rédiger une seule critique pour les deux derniers épisodes, pour éviter d'être trop sévère.





 
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