vendredi 22 août 2025

BATMAN AND ROBIN : YEAR ONE #10 (of 12) (Mark Waid / Chris Samnee)


Le projet Gemini est lancé. Et Batman et Robin vont en découvrir l'ampleur terrifiante. Traqués par la police de Gotham, ils se font passer pour morts. Mais de retour au manoir, Bruce Wayne est arrêté pour escroquerie et Dick emmené par les services sociaux...


Quel épisode ! On s'approche de la fin (ce sera terminé en Octobre, snif !) et on peut dire qu'avec de dixième épisode, Mark Waid met le paquet. La situation prend un tour dramatique pour le dynamic duo qui est littéralement pris au dépourvu de toutes parts. Voilà qui rebat sérieusement les cartes et invite à reconsidérer la série depuis le début.


Car, oui, j'estimai que Batman and Robin : Year One manquait peut-être d'un vilain à la hauteur, plus excitant, plus dangereux que ce général Grimaldi. Mais avec ce qui s'est produit à la fin du précédent numéro (mais que je ne vais pas spoiler), les cartes sont rebattues et l'intrigue rebondit d'une manière spectaculaire qui m'oblige à réviser mon opinion.


Jusqu'à présent, la lecture de cette histoire reposait, fort agréablement, sur la caractérisation savoureuse de la relation entre Bruce Wayne/Batman et Dick Grayson/Robin dans leur première année d'activité commune. Waid excellait à animer les deux personnages expérimentant leur collaboration, lui le justicier masqué encore en début de carrière, et son sidekick sautillant.


Mais c'était si bien campé qu'au fond je me fichai un peu de l'antagoniste inédit, créé pour l'occasion, que le scénariste leur avait collé dans les capes. Un peu comme Batman : Year One de Miller et Mazzucchelli, cette mini-série se suffisait à décrire ce qui se jouait entre le protecteur de Gotham et son protégé sur un ton souvent léger, parfois plus intense.

Sauf que Waid a su attendre son heure et nous mener en bateau, parce que, ce mois-ci, donc, l'heure n'est plus du tout à la rigolade et l'ennemi de Batman et Robin déclenche les hostilités. C'est inattendu et redoutablement efficace. Même en résumant l'épisode, on ne perd rien de l'effet de surprise que l'auteur réussit à provoquer.

Toujours est-il qu'à deux étapes de la fin, l'issue devient (presque) imprévisible. Bien entendu, les héros vont gagner, mais le vrai coup de génie ici, c'est qu'on est bien incapable de savoir comment. N'est-ce pas délectable de lire un comic book dont on sait qu'il finira bien sans pouvoir dire de quelle manière ? Décidément, Batman and Robin : Year One a tout d'un instant-classic.

Et Chris Samnee, co-auteur de l'intrigue faut-il le rappeler, n'est en reste pour mettre tout ça en images. Le découpage est hyper rythmé, avec une longue poursuite haletante, contre toutes les forces de l'ordre de Gotham. On mesure vraiment ce que donnerait un récit où Batman, seul ou accompagné, devrait face à une telle opposition.

Samnee communique aussi cela par l'expressivité de ses personnages. Batman doute, Robin est à la fois excité et terrifié, Alfred est dos au mur. Les couleurs de Matheus Lopes sont superbes, soulignant à la fois la beauté du trait de Samnee et l'ambiance tendue qui traverse toutes ses pages. J'ai parfois davantage parlé de mon admiration pour le graphisme de cette série, mais c'est bien dans son ensemble qu'elle est si aboutie.

Ce n'est pas si courant, mais voilà un comic book dont on peut dire qu'il est absolument parfait. Avec Absolute Martian Manhunter, c'est même la meilleure production DC de ces derniers mois.

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