jeudi 28 août 2025

ULTIMATE SPIDER-MAN #20 (Jonathan Hickman / David Messina)


Harry Osborn et Gwen Stacy ont donné rendez-vous à Peter et Mary Jane Parker dans un restaurant qu'ils ont privatisé pour avoir une discussion sur leur prochain combat. Richard est gardé par son grand-père Ben à qui il se confie au sujet de Felicia Hardy, son rôle de Spider-Man. Mary Jane s'exprime sur ses craintes concernant le futur...


Que dire de cet épisode ? Sinon qu'il n'est pas bon et, pire, que je me demande à quoi il sert. A part gagner du temps, mais d'une manière si grossière, que cela me laisse perplexe. Il ne s'y passe rien, à l'exception des ultimes pages, et encore ce n'est pas grand-chose - la réaction d'un personnage dont on se rend compte qu'il a été finalement très passif jusque-là.


J'ai souvent exprimé mon souhait ces derniers mois que Jonathan Hickman finisse par aller voir ailleurs, chez DC, pour se refaire une santé plutôt que de se contenter de lancer des concepts chez Marvel sans s'y investir davantage qu'il ne le fait. Mais il faut se rendre à l'évidence, c'est un voeu pieux, rien n'indique que l'auteur va quitter Marvel, qui le paie grassement.


Pourtant je ne reprocherai pas à Hickman de gagner beaucoup d'argent : autant qu'il en profite. Néanmoins on peut regretter le temps où ce scénariste, brillant s'il en fut, lançait autre chose que des concepts et développait des projets ambitieux sur lesquels il imprimait sa marque et donnait à son éditeur une ampleur qui lui fait désormais bien défaut.


A cet égard, Ultimate Spider-Man résume ce que sont devenus et Marvel et Hickman. En deux ans, l'éditeur et son scénariste vedette ressemblent de plus en plus à une voiture de course qui laisse la concurrence lui passer devant artistiquement et apparemment s'en contente. C'est un gâchis colossal, mais c'est aussi assez incompréhensible, surtout pour Hickman.

Ce dernier, qui a publiquement exprimé sa déception sur la tournure de son run sur X-Men, torpillé par l'editor Jordan White, plutôt que se rebeller ou donc être aller voir ailleurs, est resté, mais en semblant manifestement abdiquer, préférant encore une fois le chèque à la fin du mois que se montrer digne de ses aventures passées.

Je suis à la fois déçu et en colère parce que j'ai le sentiment de plus en plus pénible de m'être fait rouler dans la farine avec Ultimate Spider-Man. Il y a eu de fameux épisodes, des twists and turns mémorables, mais au fond que retenir de la série après 20 épisodes sinon justement cette narration trop mécanique qui, jamais, n'a été sous-tendu par une ligne directrice nette.

Tout converge désormais pour un final qui verra donc Spider-Man et le Bouffon Vert affronter frontalement le Caïd et ses alliés. Avec de la chance, on aura droit à de la baston épique. Mais deux ans de publication pour ça, c'est quand même beaucoup d'épisodes pour pas grand-chose. En tout cas pas grand-chose de neuf, d'original.

Hickman qu'on imaginait en architecte de ce nouvel univers revisité a laissé les rênes à Deniz Camp et a tout fait pour que Ultimate Spider-Man se déroule à la marge. Ayant hérité d'un projet conçu par et pour un autre (Donny Cates), Hickman a lancé la machine pour aussitôt s'en détacher et livrer sa version de Spider-Man avec quelques corrections par rapport à la version classique. Et c'est tout en somme.

Ce mois-ci, le scénariste, une nouvelle fois en l'absence de Marco Checchetto, livre, avec le dessinateur David Messina, un épisode entièrement rempli de talking heads où Peter, Mary Jane, Harry et Gwen refont le monde, ou plus exactement expliquent à MJ ce qu'ils préparent pour le futur proche. Hickman concentre son attention sur MJ.

Les inquiétudes qu'elle formule et l'attitude qu'elle adopte sont bien vues, mais c'est tout de même très paresseux. Visuellement, Messina a vraiment du mérite d'accepter d'être exploité de la sorte pour dessiner sa vingtaine de planches avec uniquement des têtes qui parlent. Le titre lui fournit certes une exposition rêvée, mais pour quel profit ? Marvel ne lui donnera jamais un titre mensuel dont il serait l'artiste titulaire.

On a aussi droit à une scène avec Richard et Ben où le garçon évoque Felicia Hardy, Spider-Man et d'autres choses... Dont on peine à s'intéresser tant elles sont périphériques. Hickman semble là encore avoir lancé une idée (le fils de Peter et MJ devenant un second Spider-Man) mais n'en a pas fait grand-chose.

L'univers Ultimate se prépare à son Endgame mais la suite est déjà programmée. Avec Hickman ? Mystère. Avec moi ? Certainement pas.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire