C'est l'anniversaire de Marc Spector et ses amis organisent une fête à cette occasion dans ce qu'il reste de la Midnight Mission. Une invitée d'honneur suit, au cours de la journée, les proches du héros : Reese, Soldier, Eightball, Tigra, Hunter's Moon... Mais qui est-elle ? Et où est Moon Knight pendant ce temps ?
Les dix premiers épisodes de Moon Knight : Fist of Khonshu ont formé une seule grande saga avec dans le rôle du méchant, l'asgardien Achilles Fairchild. Jed MacKay, après le précédent numéro qui consistait avec l'épisode 250, a voulu accorder une respiration à ses personnages comme au lecteur avec un chapitre où ce sont les seconds rôles qui sont mis en avant.
Pour ce faire, le scénariste a imaginé que les amis de Moon Knight préparaient une fête pour son anniversaire. Reese s'occupe de nettoyer la Midnight Mission, Soldier sort faire des courses, Eightball conduit l'invitée d'honner chez Tigra qui l'emmène à la Mission, Hunter's Moon se tient à l'écart en attendant Marc Spector...
MacKay a écrit son script d'une manière amusante puisque les personnages s'adressent "face caméra" à quelqu'un qu'on ne voit pas. C'est assez troublant pour croire au début qu'ils brisent le quatrième mur, mais on découvrira avant la fin à qui ils parlent et qui est cette mystérieuse invitée d'honneur. Cela permet en tout cas d'intriguer le lecteur et de faire tomber le pression.
C'est donc un épisode à part : vous ne trouverez pas ici d'indices sur le futur ennemi de Moon Knight (même si, le mois dernier, on a pu apercevoir le retour d'un méchant familier). C'est, en somme, le temps du repos, le repos du guerrier et de sa bande. Mais MacKay se montre suffisamment malin pour ne pas donner que ça à lire.
La mise en scène donne à voir comment les amis de Moon Knight le considèrent et font le point sur ce qu'ils viennent de traverser, tous ensemble, depuis dix épisodes. On se rend compte alors que MacKay a fait de la série un vrai team book, avec un important supporting cast, étonnamment cohérent, soudé, et qui reste pourtant dans la ligne de ce qu'on peut attendre d'une série Moon Knight.
Au début, par exemple, il est dit que Marc Spector, malgré ses troubles mentaux, est quelqu'un capable de sympathie et d'empathie, mais que, lorsqu'il revêt son costume de super héros, il devient littéralement autre chose. Et alors il est comme investi par une force qui paraît le dépasser mais à laquelle il se soumet pour faire le Bien.
On saisit alors, progressivement, que Moon Knight est à la fois le chef, l'ami, l'amant, le frère, le mentor, de ses amis. Et MacKay de rappeler qu'il est aussi un père, rôle qu'il s'en veut de négliger mais dont ne lui tient pas rigueur sa progéniture. Et cette paternité s'affirme de manière tendre et fantastique puisque, petit spoiler, il va ressusciter la Midnight Mission (grâce à l'épée Ginnarr).
Au dessin, Domenico Carbone réussit une excellente prestation. Bien entendu, il n'a pas cette virtuosité débridée dont est capable Devamlya Pramanik mais on apprécie de voir que la série reste en les mains d'un artiste compétent, solide, dont le niveau supporte la comparaison avec le titulaire du poste, sans chercher à lui ressembler.
Qui plus est Carbone s'emploie, comme Pramanik, à jouer avec le découpage de façon inventive et dynamique, variant la forme des cases, leur disposition, leur enchaînement, ce qui rend la lecture très agréable. Ce n'est pas un simple fill-in artist qui vient là pour combler l'absence de Pramanik avec désinvolture.
On peut juger ce genre de numéro un peu superflu parce qu'on a envie que la série reste dans cette intensité grisante dont elle sait preuve. Mais je sais surtout gré à Jed MacKay de savoir accorder un break aux héros et au lecteur, pour qu'ils savourent mieux ce qui les attend.





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