jeudi 28 août 2025

SUPERMAN #29 (Joshua Williamson / Dan Mora)


Superman est donc obligé de faire équipe avec Superboy-Prime que le Time Trapper a mis à l'abri dans une dimension de poche car il est le seul, selon lui, à pouvoir battre la Légion de Darkseid sans que celle-ci ne soit prête. Ils rejoignent donc le XXXième siècle où ce qui reste des membres originaux de la Légion se terrent mais que Superman convainc de sauver Booster Gold...


Je voulais rédiger cette critique de Superman #29 rapidement après celle de Justice League Unlimited #10 puisque les intrigues se croisent. Il ne s'agit cependant pas d'un crossover entre les deux titres, mais la présence du Time Trapper dans les deux oblige presque à lire les deux. Et surtout tout cela prépare le terrain pour l'event DC K.O. qui débutera en Octobre prochain.


En fait qu'il s'agisse de Superman ou de Justice League Unlimited, le fil rouge de tout ça, c'est Doomsday devenu le Time Trapper, qui comme son nom l'indique voyage à travers le temps pour tenter d'en corriger des anomalies. Mais la situation est bien pire : le temps est littéralement brisé et le multivers est plongé dans un chaos dangereux. La réalité risque de s'écrouler.


Tout prend racine dans DC All-In Special #1 où Darkseid a, pour tout le monde, trouvé la mort, mais qui, en vérité, a absorbé la puissance du Spectre pour créer un univers alternatif, plus sombre et violent : l'univers Absolute. Les héros de cet univers sont des individus plus féroces, plus radicaux, qui doivent permettre à Darkseid de pouvoir revenir attaquer et dominer l'univers DC classique.


Du côté des héros de l'univers classique, la seule trace restante du passage final de Darkseid est une sorte de faille, de plaie (j'emploie le terme à dessein parce que la référence avec la plaie de l'univers Wildstorm est évidente) dans l'espace-temps, le multivers. Pour savoir où elle aboutit, Booster Gold s'est porté volontaire.

Mais non seulement il n'est pas revenu depuis, mais le temps endommagé a effacé de la mémoire collective des héros l'existence même de Booster Gold. Celui-ci a été fait prisonnier par la Légion de Darkseid donc. Mais avant d'être capturé, Booster Gold a envoyé dans notre dimension un avertissement à l'adresse de Superman.

Arrivé là, il faut, pour connaître la nature de cet avertissement, avoir lu Summer of Superman Special #1 sinon vous êtes largué. C'est la froce et la limite du dispositif : si vous n'êtes pas au fait de ce qui s'est passé dans les one-shots DC All-In Special et Summer of Superman Special, ça va être très compliqué, pour ne pas dire impossible à comprendre. Il faut espérer que Urban Comics fasse ça bien pour la vf, sinon, bonjour le sac de noeuds.

Bref, le mois dernier, le Time Trapper a sauvé les miches de Superman alors qu'il venait de faire la connaissance de quelques membres de la Légion de Darkseid. Il l'a conduit dans une dimension de poche de sa création où il gardait Superboy-Prime. Mais si, souvenez-vous, ce morveux issu de Terre-Prime, où les super-héros n'existent que dans des comics et qui atteint notre monde mais découvre, furieux, que, même doté de pouvoirs désormais, il ne sera jamais l'égal de Superman.

Il fallait bien du culot à Joshua Williamson pour nous ressortir ce diablotin de sa boîte. Et tenter de nous faire croire qu'il allait avoir droit à sa rédemption. Pourtant le scénariste a osé. C'est tellement inattendu qu'on lit presque cet épisode d'abord pour voir comment il va s'y prendre. Bon, c'est un peu décevant quand même, mais je ne vais pas spoiler cette fois (le mois prochain, je serai certainement obligé par contre).

Vous remarquerez, quand vous lirez cet épisode, que Superboy-Prime s'exprime vraiment comme un type qui parle des super-héros comme de "characters", qui mentionne des "reboots", des "twists and turns", un "redemption arc"... Bref qui parle comme un scénariste ou un lecteur de comics commentant les péripéties d'une histoire. C'est même assez métatextuel.

Vous noterez aussi que, alors que DC, créativement parlant, se porte mieux que Marvel, c'est maintenant que l'éditeur choisit pour programmer un event au nom éloquent de DC K.O. (même si K.O. ne signifie pas Knock-Out mais King Omega), soit le chaos, comme un pied-de-nez. C'est malicieux et jubilatoire.

Surtout, et enfin, on appréciera de voir que Waid et Williamson soient sur la même longueur d'ondes pour utiliser le Time Trapper comme l'élément-clé de ce corps d'histoires. On n'en est pas (pas encore) à la rencontre (prévisible) entre les univers classique et Absolute, mais c'est comme un avant-goût quand même assez prononcé puisque la création de Darkseid commence à impacter l'univers classique.

Dan Mora est comme toujours excellent sur Superman : il livre des planches dynamiques, bien construites, avec des plans iconiques bien placés. L'écriture du script semble canaliser son énergie débordante, mieux que celle de Waid. S'il continue ainsi, il deviendra mieux que cette espèce de bête de foire actuelle, qui dessine plusieurs séries à la fois : il sera un vrai bon storyteller.

Bon, après, encore une fois, pour apprécier ce qui se raconte dans Superman comme dans Justice League Unlimited, cela exige du lecteur d'être bien informé. Et je pense que dans les prochains mois (années ?), ça va être encore plus marqué. Depuis le début de l'ère DC All-In, Williamson d'un côté, Scott Snyder de l'autre, travaillent à quelque chose de très ambitieux, donc casse-gueule. 

S'ils réussissent leur coup, c'est-à-dire s'ils arrivent à ne pas perdre le lecteur dans les deux mondes qu'ils supervisent, DC frappera un grand coup. Sinon... Je préfère même pas y penser. Pour l'instant, en tout cas, si on lit ce qu'il faut, c'est diablement accrocheur et addictif.

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