Alors que tout le monde va faire la bamboche ce soir pour tourner la page de 2024, je vous propose un bilan de l'année écoulée avec les comics que j'ai souhaité mettre en avant. J'ai distingué trois catégories : le première concerne des mini-séries ou séries régulières qui ont connu leur conclusion ; la deuxième concerne des mini-séries qui ont débuté cette année et qui s'achèveront en 2025 ; et enfin la troisième concerne des séries régulières sur lesquelles je mise pour les douze mois à venir. Pas de classement, d'ordre de préférence : juste ce que j'ai aimé et que, je l'espère, vous aimerez aussi, que vous soyez lecteur de vo ou de vf.
Batman / Dylan Dog a été une divine surprise. Cette mini en trois chapitres est un régal et j'espère vraiment que Urban Comics la traduira (même si j'ignore si ce sera possible étant donné que je ne sais pas qui a les droits de Dylan Dog pour la France). L'histoire mixe parfaitement l'univers des deux héros, et visuellement c'est une claque. En vo, en tout cas, c'est déjà dispo depuis Septembre dernier.
G.O.D.S. aura-t-il une suite ? Cette mini-série le mériterait, même s'il me semble qu'elle n'a pas eu le retentissement qu'elle méritait, malgré une promo intense de Marvel. Jonathan Hickman y est en grande forme dans un registre qu'il affectionne et il fait équipe à nouveau avec l'excellent Valerio Schiti, qui, depuis, se fait malheureusement discret. Panini vient de le traduire.
Helen of Wyndhorn est la dernière réussite en date de Tom King, qui renoue avec la magistrale Bilquis Evely au dessin. Cette histoire est enchanteresse en tous points. Malheureusement depuis son scénariste multiplie les faux pas (Jenny Sparks et Black Canary : Best of the Best). Mon conseil : qu'il écrive à nouveau pour cette graphiste magique ! Pas encore d'éditeur vf !
Patton Oswalt et Jordan Blum sont revenus pour un deuxième volume de Minor Threats, aussi savoureux que le premier. Mais aussi court hélas ! (quatre numéros seulement). Toutefois les deux auteurs, sans oublier l'artiste Scott Hepburn, développe l'univers de cette série en confiant des spin-off à des scénaristes côtés. Mais moi, ce que je veux, c'est surtout la suite et un volume 3 ! Et un éditeur qui se dévoue pour une vf !
DSTLRY a frappé fort d'entrée de jeu en publiant Somna, mini écrite et dessinée à quatre mains par les géniales Becky Cloonan et Tula Lotay. Sensuel, ensorcelant, ce récit est une merveille absolue qui prouve que l'éditeur a le goût des belles choses. Delcourt a traduit cette pépite sur laquelle il faut vous jeter !
The One Hand / The Six Fingers est un projet fou, mûri par Ram V, Dan Watters (scénario) et Lawrence Campbell, Sumit Kumar (dessin) : polar futuriste vertigineux, l'histoire n'a peut-être pas un dénouement à la hauteur mais c'est une expérience passionnante à lire. Par contre, la vf choisie par Urban est incompréhensible (plutôt qu'un album réunissant les deux titres, l'éditeur a préféré sortir ça en fascicules sans insister sur la complémentarité des deux séries !).
J'ai hésité à en parler mais quand même, en 2024, les fans des mutants ont dit adieu à l'ère de Krakoa avec X-Men #35 (Legacy #750). Au-delà de cet épisode copieux et réussi, c'est surtout la fin d'une aventure initiée par Jonathan Hickman qui a vraiment redonné un coup de fouet à la franchise, même si après le départ de son architecte le niveau a sensiblement baissé. Mon petit doigt me dit qu'on n'est pas prêt de revoir une telle réinvention des X-Men...
Enfin, Mariko Tamaki et Javier Rodriguez ont été bien inspirés en livrant Zatanna : Bring down the house. Esthétiquement magnifique, ce récit a été aussi surprenant que rafraîchissant - et il a fait des petits puisque le succès a été au rendez-vous : c'est désormais Jamal Campbell qui signera, scénario et dessin, une nouvelle mini en six parties sur la magicienne dès Février 2025 !
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On passe à la deuxième catégorie, celle des mini en cours et qui s'achèveront en 2025. Et, à tout seigneur, tout honneur, on commence avec la réunion tant attendue de Mark Waid et Chris Samnee pour le projet de rêve de ce dernier : Batman and Robin : Year One. C'est jubilatoire, drôle, palpitant, sublime. On voudrait que ça n'arrête jamais !
Autre duo à se reconstituer : Kelly Sue DeConnick - David Lopez. FML est un récit initiatique foutraque très prometteur. Tout ça vient juste de démarrer, mais c'est typiquement le genre de comics à recommander aux lecteurs blasés, convaincus que tout a été dit, raconté, et qui vont découvrir un objet bizarre, imprévisible et très drôle.
The Big Burn ou encore une histoire de tandem : en l'occurrence Joe Henderson et Lee Garbett, qui après Skyward et Shadecraft, remettent ça avec un polar au pitch tellement malin qu'on se demande pourquoi personne n'y a pensé avant. Peut-être pas la série du siècle, mais assurément un divertissement imparable, un chouia moins élitiste que le tout-venant de DSTLRY.
Et DSTLRY, côté chic et choc, ça donne justement The City Beneath Her Feet, projet spécialement écrit par James Tynion IV pour Elsa Charretier (qui fait donc une infidélité à Tom King et PK Colinet). Un seul épisode paru pour l'instant, mais avec là encore un démarrage canon et surtout une narration visuelle époustouflante.
Mark Millar met fin à sa meilleure saga en creator-owned avec ce cinquième volume de The Magic Order. L'écossais offre le cadeau à Matteo Buffagni dont il semble être le seul à avoir reconnu le vrai talent et on a effectivement droit, pour l'instant, aux meilleurs épisodes du titre depuis ses débuts. Cordelia Moonstone va-t-elle vraiment mourir comme promis ? Qui lira, verra...
The Moon is following us est une mini en cours que j'ai hésité à placer dans ma liste car Daniel Warren Johnson vient d'atteindre un tournant dans son récit. Autrement dit, la suite sera décisive. Mais il est formidablement accompagné par Riley Rossmo et les deux partenaires ont visiblement mis dans ce projet beaucoup d'eux-mêmes. On croise les doigts pour que ça reste bien.
The New Gods par Ram V et le prodigieux Evan Cagle, c'est le grand come back d'une des créations majeures de Jack Kirby, mais revisitée sans déférence. Le premier épisode envoie du lourd, l'ambition est immense, et si le scénariste ne se plante pas, DC devra compter avec Néo-Génésis et Apokolips comme jamais depuis très longtemps.
Suite au best-seller The Nice House on the Lake, The Nice House by the Sea est déjà plombé par les retards. Mais cela ne doit pas nous en détourner car c'est encore mieux que le premier acte. James Tynion IV a su se réinventer et Alvaro Martinez Bueno avec Jordie Bellaire fait encore feu de tout bois. Il va falloir être patient, mais c'est sans doute le prix d'une telle qualité.
The Tin Can Society ? Pour moi, c'est LA mini-série de cette fin 2024 et assurément des prochains mois de 2025. Initiée par Rick Remender, écrite par Peter Warren, cette histoire est d'une puissance émotionnelle ahurissante. Pour ne rien gâcher, Francesco Mobili confirme quel immense dessinateur il est. Déjà un chef d'oeuvre !
Time Waits, comme The Big Burn, c'est d'abord un pitch simple mais très original. DSTLRY a attiré dans ses filets Chip Zdarsky et Marcus To, auxquels s'est joint David Brothers pour ce polar SF de haut niveau, tendu, novateur, élégamment mis en images. La fin est imminente et j'espère que, comme pour Somna, Delcourt continuera à traduire les titres de cet éditeur pas comme les autres.
Un revenant qu'on n'espérait plus : James Robinson, auteur mythique de Starman, JSA : l'âge d'or, Leave it to Chance, signe Welcome to the Maynard qui suit une jeune bagagiste dans un palace uniquement réservé aux magiciens. J. Bone est plus que parfait pour donner vie à cette histoire pétillante, qui prouve que son scénariste a retrouvé son mojo.
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Et enfin, on va parler des séries régulières, les ongoing, qui m'ont accroché et sur lesquelles je compte pour 2025. Detective Comics, c'est la version de Batman qui enquête plus qu'il ne se bagarre : Tom Taylor, qui sort d'un run acclamé sur Nightwing, s'approprie ce titre historique et fait équipe avec Mikel Janin, de retour au top. L'arc en cours est très accrocheur.
Je n'attendais rien de ce titre qui fait partie de la relance de la franchise mutante, mais Eve L. Ewing et Carmen Carnero ont su proposer avec Exceptional X-Men une série différente, qui n'a rien oublié de la période Krakoa, sans verser dans la facilité. C'est sensible, étonnant, superbe visuellement (même si la colorisation manque de sobriété).
Voilà une vraie surprise ! Emballé par le prequel consacré au personnage de Duke, G.I. Joe est le navire amiral (avec Transformers et Void Rivals) de l'Energon Universe de Robert Kirkman. Il en a confié les rênes à Joshua Williamson qui nous offre un comic-book bourré d'action, que Tom Reilly dessine avec un dynamisme débridé.
Jeff Lemire revient chez DC pour ranimer la JSA, à peine délivrée de Geoff Johns. Et ce scénariste hyper prolifique trouve d'emblée la bonne recette avec une formule deux en un où les vétérans et les jeunes de l'équipe sont idéalement distribués. Diego Olortegui est une petite révélation (qui va céder - provisoirement ? - sa place à Joey Vasquez) au dessin.
Mark Waid ramène enfin la Justice League au premier plan après quasiment deux ans d'absence dans les bacs. Et là encore, l'approche est très énergique, avec un casting Unlimited. Il faudra évidemment surveiller la manière dont tout ça sera développé mais avec Dan Mora au dessin, DC tient deux auteurs difficilement égalables pour soutenir un pareil projet.
Jusqu'à présent, j'étais bien passé à côté des runs de Jed MacKay sur Moon Knight mais Fist of Khonshu se révèle très abordable et surtout secoue la série très vite et très fort. Graphiquement, le titre ne souffre même pas du départ d'Alessandro Cappuccio, bien remplacé par Domenico Carbone puis Dev Pramanik.
Comme pour Batman dans Detective Comics, ça faisait une éternité que je ne m'intéressai plus à Superman. Mais ce que fait du personnage Joshua Williamson est tout simplement irrésistible et l'arc actuel, dessiné par Dan Mora, relance la machine après Absolute Power. En attendant le film de James Gunn...
Même si j'ai décidé d'arrêter de lire cette série mensuellement pour attendre la publication en recueil des prochains numéros, The Power Fantasy brille par son intelligence et sa malice. Kieron Gillen, qui m'a souvent horripilé, tient bien son sujet, sous un angle inattendu et très riche. Quant à Caspar Wijngaard, ses planches sont d'une originalité au niveau du projet, ce qui n'est pas rien.
Geoff Johns a créé son label Ghost Machine chez Image Comics et a réussi à y attirer de sacrés pointures. Pourtant, le projet qui m'a fait de l'oeil, c'est The Rocketfellers par Peter J. Tomasi et Francis Manapul, sur une famille venue du futur et installée de nos jours dans une banlieue américaine. C'est une BD feel-good, avec un gros potentiel, mais surtout un délice à lire.
Titans vient d'être repris en main par le scénariste John Layman et le dessinateur Pete Woods, et c'est une réussite enthousiasmante. Les deux auteurs ne perdent pas de temps pour secouer les fondations de l'équipe, explorant aussi bien la dynamique du groupe qu'élaborant une intrigue accrocheuse. Encore un signe de la vitalité avec laquelle DC sait animer son nouveau statu quo.
L'autre bonne surprise de la relance X, c'est X-Factor de Mark Russell, scénariste reconnu pour son impertinence, et Bob Quinn, qui arrive à maturité au bon moment. Volontiers moqueur, le titre se distingue des autres par sa ressemblance avec la mythique Justice League International. Que Tom Brevoort ait permis ça l'excuse presque pour tout le reste de ce qu'il a fait subir aux mutants...
Enfin, X-Force est une série qui joue à se faire peur : Geoffrey Thorne a démarré fort, puis s'est rapidement enlisé, au point de me perdre... Avant que je ne lui accorde une dernière chance, qu'il a su saisir ! Ce n'est peut-être qu'un sursis, mais j'ai envie d'y croire, surtout si Marcus To revient vite au dessin (quand bien même Jim Towe ne démérite pas).
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Je vous quitte là pour cette année en vous souhaitant mes meilleurs voeux, accompagnés d'un dessin de Goran Parlov :
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