C'est Noël. Peter et Mary Jane reçoivent la mère et la soeur de cette dernière. Ben Parker et J.J. Jameson se joignent à eux. L'ambiance est tendue entre les Watson. Gwen Stacy tente de joindre à plusieurs reprises MJ qui ne répond pas pour régler ses différends avec sa famille. Jusqu'à ce qu'elle et Peter s'isolent pour savoir ce que veut Gwen...
Je vais être parfaitement honnête avec vous : lorsque j'ai acheté ce douzième numéro de Ultimate Spider-Man, je pensais annoncer dans la critique que j'allais rédiger à son sujet que j'arrêtai de suivre la série. La déception de Ultimate Universe : One Year In me pesait et m'avait aussi fait réfléchir sur mes sentiments sur la série écrite par Jonathan Hickman.
La preview que Marvel avait communiquée sur cet épisode ne m'excitait guère par ailleurs : une soirée de Noël tendue entre MJ Watson, sa soeur et sa mère... Je sentais venir un nouveau numéro dialogué, sans action, ce dont je me suis lassé sur ce titre. Bref, je n'étais pas très motivé ni pour le lire, ni pour en parler, ni pour poursuivre l'aventure.
Je ne prétends pas que c'est un retour de flamme durable mais, disons, que j'en suis sorti remonté. Effectivement, cet épisode contient bien des choses que j'appréhendai : il s'agit essentiellement d'un de ces chapitres qui reposent sur des échanges entre les personnages, où on a le sentiment que rien n'avance, bref tout ce qui peut éloigner un lecteur d'une série Spider-Man.
Je sais bien que Stan Lee disait que Spider-Man passait en vérité après Peter Parker, qu'il s'agissait d'un "héros à problèmes" et que ses problèmes étaient d'abord ceux de Parker, que les comics Marvel reposaient là-dessus, sur cet équilibre fragile entre le super et le héros. Mais je crois aussi qu'on lit des comics comme Spider-Man pour l'action, pour Spidey lui-même, contre ses ennemis, et donc que Parker doit leur faire de la place.
L'introduction de la mère et de la soeur de MJ ne sont pas très passionnants : ceux qui espèrent que ces nouveaux visages apportent un peu de piment à la série en seront pour leurs frais. La frangine est désagréable mais moins parce qu'elle est vraiment antipathique que parce qu'elle est malheureuse : son mari la trompe, elle va divorcer, et le couple que MJ forme avec Peter qu'elle jugeait si ennuyeux, si indigne de sa soeur, la renvoie à son infortune actuelle.
La mère est tout aussi désagréable : Hickman en fait une daronne dont on peut deviner qu'elle a élevé ses filles en exigeant beaucoup d'elles, et qu'elle est déçue du résultat. Elle lorgne aussi sur Ben Parker, veuf comme elle, bien que ce soit Jameson qui aimerait l'inviter à dîner. Franchement, j'ignore ce que Hickman compte faire avec elle et ses filles mais je suis pour le moins perplexe.
Bon, à ce stade, vous devez vous demander pourquoi je suis revenu, même temporairement, sur ma décision d'arrêter les frais. Je vais vous le dire : tout tient dans les dernières pages de l'épisode. Rassurez-vous : je ne vais pas spoiler, mais simplement vous dire que Hickman réserve une surprise impossible à anticiper, un tour de passe-passe renversant et flippant.
Ce n'est non plus un twist narratif qui viendrait remettre en question tout ce que vous avez pu lire, mais plutôt une astuce diabolique pour introduire le prochain arc (qui sera axé sur Kraven). En gros donc, Hickman nous a bien endormis pendant cet épisode pour préparer son cliffhanger, effectivement très accrocheur.
On aurait pu parier que cet épisode reviendrait à David Messina pour les dessins, mais, surprise, c'est bien Marco Checchetto qui s'en charge. J'espère quand même que l'italien va produire l'arc avec Kraven sans céder sa place parce que ce serait vraiment frustrant qu'il ne le signe pas. C'est néanmoins un régal de voir Checchetto dans l'exercice habituellement dévolu à son remplaçant.
Parce que l'artiste sait divinement dessiner les femmes et que sa MJ est superbe, sans avoir à l'hypersexualiser, que Gayle (la soeur) a cette froideur puis ce côté touchant sans forcer, et que la mère Watson n'a rien d'une vieille sorcière (c'est une élégante sénior, une bourgeoise hautaine parfaitement campée). Comme d'hab', Ben Parker et Jameson forment un couple comique épatant (Jameson est savoureux en grand-père bis qui donne des conseils au petit-fils de son ami).
Bon, après tout ça, au risque de me répéter, je souhaite que la série, pour sa deuxième année de publication, appuie sur la pédale de l'accélérateur : Hickman est un excellent scénariste qui peut, qui doit faire mieux que jouer la montre en attendant la libération du Créateur. Il faut donc que Ultimate Spider-Man se réveille et entame sa mue pour devenir un acteur plus décisif en vue de cette échéance. Et ça commence par des affrontements plus engagés contre les Sinister Six, le Caïd, etc.
Bref, il faut que Ultimate Spider-Man renoue avec l'essence de son héros : fini le jeu des différences entre l'univers Ultimate et l'univers classique, place aux choses sérieuses. Hickman et Checchetto sont une trop belle équipe pour en rester là.
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