jeudi 26 décembre 2024

JUSTICE LEAGUE UNLIMITED #2 (Mark Waid / Dan Mora)


Monteverde, Costa Rica. Superman, Wonder Woman, Dr. Occult, Mary Marvel, Black Lightning, Star Sapphire et le Limier Martien arrivent pour sauver Batman et Blue Beetle III d'un nid de pardémons sur le point d'éclore dans une forêt. Batman réapparaît vite et dirige les troupes... Cependant, dans la Tour de Guet, Mr. Terrific, Stargirl et Red Tornado enquêtent sur l'organisation Inferno...


Dire que ce deuxième épisode est meilleur que le premier relève de l'euphémisme. Non pas que Justice League Unlimited avait mal démarré, mais je crois pouvoir parler pour pas mal de lecteurs en affirmant que le compte n'y était pas tout à fait. Tout y était précipité, comme si Mark Waid voulait à tout prix en mettre plein la vue dès le départ.


On avait donc droit à deux récits en parallèle, également frustrants : celui qui se passait en Afrique du Sud introduisait l'organisation Inferno de manière brouillonne, et celui au Costa Rica n'était qu'une mise en bouche pour ce deuxième numéro qui a pour principale vertu d'être plus précis sur sa cible. La formule Unlimited de la Justice League a besoin d'encore un peu d'huile pour fonctionner.
 

L'essentiel de l'action se situe donc dans la forêt de Monteverde où Batman et Blue Beetle ont découvert un nid de paradémons prêt à éclore. Ces créatures à l'esprit de ruche très élémentaire sont la chair à canon de Darkseid, lequel a disparu (mais n'est pas mort puisqu'il a créé une nouvelle Terre, qui abrite la collection des séries Absolute).


Waid fait deux pas de côté dans cet épisode : le premier en montrant comment à Singapour Atom Smasher avec l'aide des deux Atom (Ray Palmer et Ryan Choi, qui seront les héros, avec Captain Atom de la mini-série dérivée de celle-ci, Project Atom, dans laquelle ils vont s'employer à rendre leurs pouvoirs aux héros) récupère sa capacité à changer de taille.

C'est sympathique, mais j'espère qu'on n'aura pas droit à ce genre d'aparté chaque mois, car je trouve que ça ralentit le rythme, même si je salue l'effort pour montrer comment, à la suite de ce qui s'est produit lors du dénouement de Absolute Power, est développé. Mais un épisode de 20 pages ne suffit tout simplement pas pour raconter tout ça, et ce n'est pas l'objet de cette série.

Ensuite, et là c'est moins accessoire, Waid met en scène, lors d'une brève scène d'une page, Mr. Terrific, Stargirl et Red Tornado en train de cogiter sur l'organisation Inferno, à l'origine des troubles survenus le mois dernier en Afrique du Sud. L'assurance affichée par ces vilains mais aussi le mystère total qui les entoure donne du fil à retordre aux héros. Mais on voit surtout qu'ils sont épiés, à leur insu, par quelqu'un dont on sait depuis le précédent numéro qu'il est un traitre dans les rangs de la JLU...

Ceci étant posé, l'histoire principal au Costa Rica montre bien ce que la série veut faire tout en exploitant des personnages attractifs. Waid met encore en avant des héros tels que Superma, Batman, Wonder Woman, il réutilise Black Lightning et Star Sapphire (même s'ils font de la figuration cette fois), et il emploie Mary Marvel, le Limier Martien et, surprise, Dr. Occult.

Waid a expliqué en interview qu'il avait pris un grand plaisir à sortir des oubliettes de détective de l'occulte, et il lui donne de bons moments, en particulier aux côtés de J'onn J'onzz (qui va avoir droit à un subplot prometteur). D'un côté en tout cas, le scénariste s'appuie sur des vedettes, sans doute pour s'amuser et rassurer les fans, mais il semble ne pas vouloir s'en contenter. 

A voir jusqu'où il ira ainsi - aura-t-on par exemple un jour un épisode avec rien que des héros méconnus, sans la trinité Supes-Bats-WW ? C'est improbable, mais ce serait rafraîchissant qu'au bout d'un moment la série puisse se passer de ses trois têtes d'affiche, quitte à les remplacer par d'autres "Leaguers" populaires (ce qui ne manque pas) en renfort de membres moins connus. C'était ce qui se passait dans le cartoon JLU et j'aimerai que ça se reproduise ici.

Dan Mora en tout cas est à l'aise avec tout ce beau monde, quel qu'il soit. L'action étant plus resserré, sa narration graphique est plus maîtrisée. Mora a encore ce tempérament chien fou qui veut prouver qu'il peut tout dessiner, mais son énergie a besoin d'être canalisée et ça passe par un découpage plus clair, plus sobre.

Ce dynamisme n'est jamais mieux mis en valeur chez lui que quand il doit montrer les personnages en petit groupe et à la recherche de quelque chose. C'est ce que prouve les scènes entre Dr. Occult et le Limier Martien, avec une belle intensité et de la fluidité dans les compositions, les enchaînements de vignettes. Idem quand il doit faire surgir dans la page une équipe, un exercice où il excelle.

Par contre, on voit bien que le fait qu'il dessine deux séries simultanément (JLU et Superman actuellement) nuit à une scène comme celle où J'onn J'onzz perd ses nerfs. Le trait se fait plus grossier, il y a un effet de zoom qui révèle l'encrage numérique et le rend gras, ce n'est pas très beau alors que Mora est capable de bien mieux. Mais ce mieux est quand même manifeste entre cet épisode et le premier où ça se bousculait un peu trop.

Justice League Unlimited est une série qui est en rodage. A l'image de la Ligue de Justice de retour en fonction après une longue vacance, c'est encore un peu grippé, un peu hésitant, le scénario tire dans beaucoup de directions et les dessins se doivent d'être plus maîtrisés. Mais quand ça va décoller pour de bon, alors là, ça va péter le feu. Et ça ne saurait tarder...

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