Les Avengers débarquent en Alaska où se trouve désormais le repaire des X-Men dirigés par Cyclope. Mais ils ne sont pas là pour se bagarrer. Après avoir disputé une partie de base-ball, ils se réunissent autour d'un bon repas. L'occasion pour certains d'échanger sur les relations humains-robots-mutants. Et de l'avenir...
Alors, certes, je spoile d'entrée de jeu en révélant que ce que la couverture suggère est mensonger mais de toute façon, il m'était impossible de vous parler de cet épisode sans vous révéler l'astuce du scénario de Jed MacKay. Donc, non, ce n'est pas un nouveau volet de Avengers vs. X-Men, en référence à la saga de 2012.
Bon, ceci étant dit, pourquoi cette critique sur une série que je ne suis pas ? La réponse tient en deux mots : Valerio Schiti. En Août et Septembre dernier, l'artiste italien signait les planches intérieures des épisodes 17 et 18 et Marvel annonçait même qu'il devenait le nouveau dessinateur régulier du titre. Ce qui allait s'avérer faux puisque depuis Farid Karami qui a eu le poste et il le reprend dès le mois prochain.
Schiti, lui, est en vérité devenu le cover-artist de la série et n'intervient apparemment que sur des épisodes auto-contenus. Cette stratégie est curieuse et ne peut, à mon avis, que signifier une chose : Marvel l'occupe ainsi en attendant qu'il soit sur un autre projet régulier (G.O.D.S. 2 avec Hickman ? Autre chose ?). Il n'empêche, c'est quand même insensé de n'utiliser Schiti qu'ainsi alors que c'est un des meilleurs artistes actuels et un des plus ponctuels.
Je n'ai rien contre Farid Karami (dont le style fait beaucoup penser à celui de Phil Jimenez) mais bon, il ne boxe pas dans la même catégorie que Schiti et il perpétue plutôt cette manie de Marvel de filer à The Avengers des artistes moins côtés (après C.F. Villa, Ivan Fiorelli...). Comme si l'éditeur réservait maintenant ses dessinateurs les plus côtés à la collection X-Men (où on trouve David Marquez, Ryan Stegman, Carmen Carnero, Marcus To, Martin Coccolo...). Quand on se souvient que, encore du temps pas si lointain du run de Jason Aaron, on voyait défiler Ed McGuinness, David Marquez, Stefano Caselli, Javier Garron, Aaron Kuder...
Bref, Schiti. C'est toujours le même plaisir pour moi de lire un épisode qu'il dessine. La manière dont il dynamise la narration, dont il joue sur l'expressivité des personnages, dont son découpage tonifie le script, ses compositions toujours impeccables... C'est un régal. Et, faute de mieux, hé bien, je continuerai à acheter les n° de The Avengers où il aura l'occasion de s'exprimer.
Sur le contenu de l'épisode lui-même, Jed MacKay se montre également très à son avantage. De quoi s'interroger sur le ratage de Blood Hunt, même si, avec le recul, je me dis qu'il a subi le même sort que tous les auteurs en charge d'un event, avec certainement un editor très interventionniste, le devoir de composer avec une tonne de tie-in inutiles, etc.
J'ai beaucoup aimé ici comment il se joue en fait du lecteur et de ses attentes. Le piège était bien tendu. On pensait avoir droit à une baston - et personnellement, ça m'ennuyait déjà. Et puis, comme dans les épisodes 17-18, en lieu et place de ce qu'on avait prévu, on a droit à tout autre chose, de beaucoup plus sympa.
MacKay met en scène plusieurs scènes dialoguées avec beaucoup d'à-propos et un mélange d'humour et de gravité bien dosé. Vision qui interroge Magneto sur son nouveau projet après qu'il a compris que la guerre qu'il a si longtemps mené contre les humains lui a trop coûtée. Quentin Quire qui asticote Vision sur les robots tueurs sans avoir réfléchi au fait que l'androïde a été conçu d'après Ultron tout en se détachant de lui.
Ou encore ce moment très fort entre Tony Stark et Hank McCoy, deux amis hantés par leurs fautes passées. Puis Temper qui demande à Tornade s'il faut encore croire au rêve de Charles Xavier. Et enfin, la conversation, cruciale, entre Carol Danvers et Scott Summers sur les menaces annoncées par Kang (les fameux Tribulations Events qui ont été mises en avant dès le début du run de MacKay et qui vont certainement aboutir à un nouvel event estival...).
Tout ça sonne juste. On sent que MacKay connait bien ses personnages, dont il écrit les deux séries (ce qui n'a pas dû arriver souvent), The Avengers et X-Men, leur passé, leur relation, Ceux qui sont aussi au fait que lui apprécient. Et ceux qui ne le sont pas seront ainsi au courant.
Ah si seulement Schiti dessinait cette série tous les mois...
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