samedi 28 décembre 2024

THE MOON IS FOLLOWING US #4 (of 10) (Daniel Warren Johnson / Riley Rossmo & Daniel Warren Johnson)


Alors qu'ils avaient réussi à reprendre leur fille Penny des griffes de sa grand-mère dans la dimension des rêves, Duncan et Samantha doivent être évacués face à l'arrivée de renforts de leurs adversaires. De retour dans notre monde, Tash propose aux parents une nouvelle option pour sauver la fillette mais le prix à payer pour ça est élevé...


Je ne suis pas un spécialiste de l'oeuvre de Daniel Warren Johnson puisque je n'ai lu de lui que Murder Falcon et Do a Powerbomb !. C'est un auteur avec lequel n'en suis encore à mes débuts et peut-être aurais-je l'occasion à l'avenir de rattraper mon retard sur d'autres de ses oeuvres mainstream ou indés. Toutefois, j'ai remarqué une sorte de constante dans son écriture que je retrouve ici.


Chacune de ses histoires a une espèce de "ventre mou", un moment de transition où l'auteur doit rebondir pour être sûr que le lecteur ne lâche pas l'affaire. Ce n'est pas propre à DWJ mais c'est tout de même assez régulier pour l'avoir remarqué. Souvent, cela se produit à mi-chemin du récit et c'est exactement au point où nous en sommes pour The Moon is following us.
 

Comment cela se traduit-il ? Hé bien, jusqu'à présent on a suivi Duncan et Samantha dans leurs tentatives de retrouver leur fille Penny dans une dimension parallèle et elles se sont toutes soldées par des échecs, à cause de leur impréparation, de leur fébrilité ou de la puissante résistance qu'ils ont rencontrée. Ce qu'il advient au début de cet épisode résume tout ça.


Ils ont découvert que la créature qui retient Penny dans la dimension des rêves n'est autre que la mère de Samantha. A ce sujet, DWJ joue sur un certain flou en ne disant pas clairement si la grand-mère de la petite est morte ou dans le coma, mais je pencherai plutôt pour la seconde hypothèse dans la mesure où le coma est une sorte de sommeil qui relierait donc Penny et sa grand-mère dans un même espace.

Toutefois est-il que la grand-mère retient sa petite-fille avec la conviction qu'elle est mieux là que dans notre monde, plus à l'abri. Evidemment, cette pensée est égoïste et cruelle et prive les parents de leur enfant de manière déchirante. Quoiqu'il en soit, les efforts de Sam et Duncan et de leurs amis sont vains jusqu'à présent.

Le scénario est arrivé dans une impasse narrative comme ses héros. Que faire ? C'est à la fois la question que se posent Duncan, Sam et Johnson. Et c'est donc le stade de l'histoire où il faut que l'auteur trouve un moyen de rebondir pour convaincre le lecteur de continuer sa lecture. Daniel Warren Johnson avait été confronté à une situation similaire dans Murder Falcone et Do a Powerbomb !.

Dans Murder Falcon, une fois son groupe de rock réuni, le héros devait savoir comment utiliser la musique pour dépasser l'obstacle qui se présentait à lui et cela passait par un sacrifice. Dans Do a Powerbomb !, après un combat de catch perdu, les deux héros ne devaient qu'à un twist d'espérer revoir celle qu'ils voulaient faire ressusciter.

Ici, Duncan et Samantha s'en remettent à Tash qui les entraînent dans un endroit où ils pourront rejoindre la dimension des rêves mais en payant un prix exorbitant. D'une certaine manière, c'est une surenchère parce que Johnson confronte le couple à une énième épreuve sans qu'ils puissent l'éviter puisque, sinon, ils ne reverront pas Penny.

En prenant cette direction, le récit ne peut pas revenir en arrière et épisodes restants sont obligés de divertir et d'émouvoir le lecteur encore plus que jusqu'alors. C'est très casse-gueule, surtout qu'il y a encore six numéros à venir. Et Daniel Warren Johnson ne pourra plus se contenter d'essais ratés de son couple de héros. De même, il faudra que l'histoire aille au-delà de son postulat, au-delà des retrouvailles de deux parents avec leur enfant.

J'ignore comment il va se dépatouiller avec ça, c'est un énorme challenge, mais évidemment il ne va pas improviser, il s'est engagé dans une histoire dont il a déjà la fin. Toutefois, ce pari fonctionnait très bien sur Murder Falcon alors que j'avais été moins emballé par Do a Powerbomb !. De quel côté de la balance penchera The Moon is following us ?

Riley Rossmo comme son partenaire ont depuis le départ déclaré que cette intrigue était très personnelle pour chacun d'eux. Le fait que Rossmo soit crédité comme co-auteur et que Johnson dessine quelques planches à chaque fois (les scènes dans notre monde) témoignent de leur investissement et de leur entente.

Rossmo, en tout cas, fait toujours preuve d'une maîtrise épatante et les péripéties intenses de la dimension des rêves l'inspirent comme jamais pour créer des images, des compositions spectaculaires et étranges. On ne peut simplement pas imaginer un autre dessinateur que lui pour ça tant il contribue à donner une identité esthétique unique à la série.

Cet épisode représente en tout cas un point de bascule et la suite sera un test grandeur nature pour s'assurer que Daniel Warren Johnson et Riley Rossmo auront eu raison ou non d'oser remettre leur histoire en jeu aussi vite. Mais n'est-ce pas ce qui rend de tels projets si excitants ?

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