jeudi 2 janvier 2025

BIRDS OF PREY #17 (Kelly Thompson / Sami Basri)


Transformée en une colosse très énervée, Batgirl s'en prend à Big Barda venue avec Black Canary, Onyx Adams et Grace Choi les libérer, elle et les amazones captives du 9ème Jour...


Oui, je sais, c'est un résumé très court, mais c'est avec un mélange d'affliction et de soulagement que je rédige cette critique, qui sera la dernière sur Birds of Prey car j'ai décidé d'arrêter les frais. Si je pouvais encore avoir un doute sur mon investissement avant cet arc narratif, il s'est totalement dissipé depuis.


Il ne sert à rien d'accabler les auteurs, l'éditeur de cette nullité, le mal est fait et consommé et je ne comprends vraiment pas comment on peut défendre un produit pareil, qui est une honte pour ceux qui l'ont commis et un affront pour ceux qui dépensent de l'argent pour le lire. C'est vous dire à quel point c'est mauvais et pourquoi il ne faut surtout pas que vous fassiez la même erreur que moi.
  

J'y ai cru, à Birds of Prey. Mais j'ai eu tort. J'ai surtout eu tort de persister à y croire car, avec le recul, je me rends compte que ça n'a jamais été à la hauteur. Les premiers épisodes ont fait illusion parce que Kelly Thompson retrouvait Leonardo Romero et on pouvait rêver que ce tandem refasse des étincelles comme sur Hawkeye


Kelly Thompson a été en quelque sorte adoubée par Gail Simone, auteur d'un run mémorable sur Birds of Prey. Mais ce n'est pas un service à lui rendre, plutôt un signe de sororité particulièrement malvenue car apportée en dépit du bon sens. Et qu'on ne vienne pas m'accuser de misogynie...

Parce que, quand c'est mauvais, que ce soit un homme ou une femme qui soit coupable, ça ne fait, pour moi, aucune différence, et je le signalerai avec la même énergie. Kelly Thompson a voulu, de toutes ses forces, signer un team book et elle en a eu l'occasion, mais elle n'a pas transformé l'essai. En fin de compte, il ne faut pas toujours avoir ce dont on rêve car ça ne signifie pas qu'on a le talent pour ça.

Il n'y a rien à sauver de ces 17 épisodes, je le dis très clairement : les personnages y sont caricaturaux, sans chair, sans esprit, le casting qui ne cesse de changer (à l'exception du trio Black Canary-Big Barda-Batgirl, Oracle restant trop en retrait) est complété par des recrues qui n'ont jamais été à la hauteur des attentes (et c'est particulièrement vrai avec Onyx Adams et Grace Choi dernièrement), dans des intrigues insignifiantes, jouant trop avec le grotesque et la répétition pour satisfaire.

La valse des artistes n'aide pas non plus : Romero trop fatigué par les mois passés à oeuvrer sur le dessin animé Your Friendly Neighbourhood Spider-Man a cédé la place à des dessinateurs compétents mais qui n'ont jamais eu l'occasion d'illustrer une histoire décente. Sami Basri est le dernier de la liste à être passé sans marquer les esprits (et Juann Cabal, autre grand espoir perdu pour la cause, va lui succéder).

Le pire dans ce gâchis, c'est que Birds of Prey aurait pu être une série tellement plus enlevée, engagée, palpitante, bref réussie. Mais Kelly Thompson n'a jamais été en mesure d'être digne du poste, comme si tout ça pour elle était un job de plus (et les ventes bien plus importantes de Absolute Wonder Woman doivent la conforter dans cette direction). On se demande pourquoi il n'y a pas davantage de femmes scénaristes après ça, mais la réponse est simple...

Et s'il n'y avait pas tant de bonnes scénaristes ? C'est évident quand on parle des hommes, et ce ne serait pas juste pour les femmes ? Actuellement, Eve L. Ewing (Exceptional X-Men), Alyssa Wong (Psylocke), Kelly Sue DeConnick (FML) sortent leur épingle du jeu, mais parce qu'elles s'investissent dans ce qu'elles racontent. Gail Simone ou Thompson ont plutôt l'air de s'en moquer ou en tout cas sont bien moins inspirées, trop occupées à vouloir plaire avant d'être qualitatives. Becky Cloonan est meilleure dans ses productions indés, idem pour Stephanie Williams. Ann Nocenti ne brille plus depuis des lustres. Plus personne ne donne quoi que ce soit à Louise Somonson. Joelle Jones se concentre sur le dessin.

Entre les mains d'une scénariste avec de vraies idées, une personnalité plus vive (où sont passées Vita Alaya, Leah Williams ?), Birds of Prey aurait été certainement plus aboutie. Et on n'aurait pas attendu 17 épisodes attendre l'impossible. Un des rares gros ratages de DC depuis un an et demi.

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