Batgirl a découvert la vérité sur la captivité d'amazones par le 9ème Jour mais, après avoir été jetée dans une cellule, elle a réussi à s'en échapper avant d'être à nouveau piégée. Ses amies des Birds of Prey décident, sans nouvelles d'elle, de partir à sa recherche...
Bon, je vais être direct : ce n'est pas mauvais, c'est très mauvais. C'est même carrément nul. J'ai rarement lu un épisode d'une telle médiocrité, où le scénario se vautre dans le n'importe quoi comme un cochon dans la fange. La seule bonne nouvelle à tirer de ce désastre, c'est que l'histoire en cours s'achève le mois prochain. Et j'en aurai également fini avec cette série.
Rétrospectivement, la relance de Birds of Prey par Kelly Thompson n'aura fait illusion que le temps de son premier arc narratif, mais je crois que le mérite en revient surtout à la prestation de Leonardo Romero, qui a dû accepter de dessiner ces cinq premiers épisodes que par par amitié pour Kelly Thompson, avec laquelle il collabora sur Hawkeye (il y a déjà huit ans).
Mais ça, c'était avant. Comme j'ai déjà eu l'occasion de l'expliquer, Kelly Thompson m'a toujours semblé empêchée chez Marvel par son désir de faire un team book et elle s'évertuait à transformer les séries qu'on lui confiait en ce des histoires d'équipes, principalement féminines - Hawkeye donc, mais aussi Captain Marvel et Black Widow. La fraîcheur de son écriture et son propre enthousiasme emportaient le morceau plus que ses intrigues décousues et inégales.
En passant à la Distinguée Concurrence, elle a enfin pu concrétiser son rêve et qui plus est avec un titre emblématique, Birds of Prey. Elle avait à sa disposition un casting d'héroïnes, dont deux étaient très populaires (Black Canary et Oracle) et on peut lui accorder d'avoir formé un duo Big Barda-Batgirl vraiment fun.
Mais sorti de ça, que reste-t-il ? Pas grand-chose objectivement. Les intrigues justement ont souvent viré au WTF bordélique, le pire ayant été atteint avec l'arc précédent celui qui est actuellement publié. C'est comme si, en dehors de ses personnages précités, Thompson n'avait rien à raconter de valable. Elle se repose complètement sur ces Oiseaux de Proie sans leur inventer des histoires dignes de ce nom.
Voyez cet arc : il y est question d'amazones kidnappées, on ne sait comment, par une entreprise bizarre pour en faire des super soldats. Thompson s'appuie sur la situation installée par Tom King dans Wonder Woman (les amazones persona non grata sur le sol américain suite aux meurtres commis par l'une d'elles), mais elle n'en fait rien. Wonder Woman est notoirement absente de son récit, c'est dire.
On aurait pu penser que le projet du 9ème Jour consisterait en un conditionnement mental, un lavage de cerveau. Mais Thompson a préféré une piste plus proche de ce qu'elle aime (des monstres, qui peuplent régulièrement ses séries, souvent pour un motif comique) et le résultat est grotesque, pathétique. C'est d'une bêtise invraisemblable dont ni elle ni la série ne peuvent sortir grandies.
En outre, le scénario est laborieusement décompressé au point que les réactions des héroïnes deviennent incompréhensibles. Black Canary diffère pour des raisons inexplicables le sauvetage de Batgirl alors que tout indique qu'elle est dans le pétrin. Et quand enfin elle se décide à intervenir, il est évidemment trop tard. La dernière page est d'un ridicule embarrassant - et le texte de sollicitation du prochain épisode veut même nous faire croire à la mort d'un personnage... Dont la série en solo vient juste de démarrer ! On nous prend vraiment pour des buses !
Enfin, la série n'a jamais, depuis Romero, retrouvé son lustre. Elle a vu passer Javier Pina, le meilleur des successeurs mais que DC n'a pas retenu (tout aussi inexplicablement que chez Marvel, cet excellent artiste semble condamné à jouer les intérimaires). J'ai cru que Sami Basri allait relever le niveau mais ses planches manquent cruellement de caractère, comme si lui non plus ne croyait pas que son bail allait s'éterniser - il a raison : Juann Cabal le remplace au n°18, mais pour combien de temps ?
Bref, c'est la débâcle. Une scénariste qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, sans doute plus motivée par Absolute Wonder Woman (dont les chiffres de vente sont aussi plus importants). Un énième dessinateur sans saveur. Un récit stupide. Tant pis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire