Les Titans emménagent dans une nouvelle tour, sous terre, ce qui fait râler Arsenal et met Raven sur les nerfs. Ces tensions sont interrompues par une alerte : à Manhattan, Mammoth et sa soeur Shimmer sèment le chaos et, à l'arrivée des Titans, le premier les accuse de l'état mental de sa soeur...
Plus la reprise de Titans par John Layman avance, plus le lecteur comprend à la fois les intentions et la méthode de l'auteur. Cette progression est très agréable parce qu'elle est très lisible, c'est comme s'il avait à coeur de présenter à nouveau les personnages, ce qui se trame contre eux, sans sacrifier au divertissement que doit incarner une série super-héroïque.
Ainsi, on peut remarquer que depuis trois épisodes Layman ouvre son récit par une scène où les Titans sont entre eux, confrontés au fait qu'ils sont redevenus une équipe passant après la Justice League, ayant un nouveau leader et désormais un nouveau Q.G.. Ce dernier point est justifié par des événements rapportés dans la série Nightwing (pilotée désormais par Dan Watters) et qui contraint Dick Grayson à déplacer son équipe hors de Blüdhaven.
Dans cette scène, Layman s'attache à la caractérisation et le fait de manière légère, sur un ton plus comique que ce qui suit. Roy Harper se plaint d'être obligé d'habiter dans une tour qui est souterraine alors que lui et ses amis pourraient profiter des avantages de la Tour de Guet. Donna Troy et Dick Grayson se chargent de lui rappeler la raison de cette situation. Vic Stone, lui, préfère se réfugier dans le laboratoire à sa disposition. Kory est la plus philosophe. Raven, elle, n'en peut plus des lamentations des uns et des autres, qu'elle ressent intensément à cause de ses pouvoirs empathiques.
Et la dynamique du groupe est ensuite mis en valeur dans les deux tiers suivants de l'épisode, lorsque les Titans sont plongés au coeur de l'action. Cette fois, ils affrontent Mammoth et Shimmer, d'anciens membres des Fearsome Five, qui détruisent tout sur leur passage au coeur de Manhattan. Shimmer semble particulièrement perturbée et Mammoth, son frère, accusent les héros d'être responsables de son état.
Le combat, inévitable, qui s'ensuit permet d'apprécier la puissance de ces deux vilains mais aussi le fait que les Titans sont en difficulté, non pas parce qu'ils sont incapables des les maîtriser mais en raison d'un manque de coordination. Layman illustre cela par l'attitude de Nightwing qui a du mal à laisser Donna Troy donner des ordres mais s'en excuse aussitôt. Ce n'est pas de la mauvaise volonté, mais la force des habitudes.
A côté de ça, Arsenal n'hésite pas à motiver, de manière peu scrupuleuse, Raven pour qu'elle inflige une raclée à Mammoth, ce que désapprouve encore plus vigoureusement Donna, car Roy Harper, contrairement à Nightwing, ne s'excuse pas de sa stratégie - qui, en prime, s'avère payante. Et ce, d'autant plus qu'à la fin de la bataille, Donna fait une offre inattendue à Mammoth, en pure perte - mais symbolique de la façon dont elle veut apporter des solutions différentes de celles de la JLU.
Les dernières pages de l'épisode, sans rien spoiler, confirment que le scénariste a bien un plan sur le (au moins) le moyen terme et que les futurs confrontations qu'auront à résoudre les Titans ont toutes un point commun. Cela suffit, à mes yeux, à donner envie de poursuivre la série.
D'autant qu'elle bénéficie des dessins (et couleurs) de Pete Woods. L'artiste communique beaucoup sur BlueSky sur sa manière de travailler sur la série, même s'il avoue ne pas savoir si dévoiler les coulisses ainsi est susceptible d'intéresser beaucoup de lecteurs (moi, en tout cas, ça m'intéresse, continue, Pete !).
Le souci prioritaire de Woods, c'est de constamment garder à l'esprit qu'il dessine Titans comme si c'était la première fois que le lecteur lisait la série. Il a à coeur que les personnages soient identifiables, que leurs placements dans l'image soient harmonieux, que les déplacements du groupe soient parfaitement composés.
Bien entendu, dans un monde parfait, ces préoccupations devraient occuper l'esprit de n'importe quel dessinateur de comics, mais ce n'est pas le cas et donc il faut saluer l'exigence de Woods. Qu'il s'agisse de mettre en scène une prise de bec entre les Titans ou leur combat contre des vilains, on n'est jamais perdu dans le flux de lecture.
Le mois prochain, Woods cédera sa place à Serg Acuna mais reviendra en Février pour le n°20. C'est lui-même qui a prévenu les abonnés à sa page BlueSky en expliquant qu'il ne pouvait pas faire autrement, pour des raisons familiales et cette transparence l'honore quand tant de fois on découvre des fill-in au dernier moment, sans que l'éditeur ne le justifie.
En tout cas, Titans continue de figurer en bonne place parmi mes lectures DC favorites de cette nouvelle période All-In. John Layman est inspiré et efficace, Pete Woods en grande forme. Que demander de plus ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire