dimanche 17 mars 2024

THE ONE HAND #2 (Ram V / Lawrence Campbell) - Avec The Six Fingers, 2 comics qui n'en font qu'un

 

L'inspecteur Ari Nassar doit s'occuper d'une autre affaire concernant la mort par immolation par le feu d'un jeune homme à la sortie d'une discothèque en allant interroger la femme avec qui il vivait. Cependant les médias accablent le policier à propos du retour du tueur à une main... 



Bonne nouvelle : ce deuxième épisode (sur cinq) de la mini-série écrite par Ram V est toujours aussi captivante. le scénariste suit à la trace son détective Ari Nassar après la découverte de nouveaux meurtres impliquant le tueur à une main qu'il a pourtant coincé deux fois (la deuxième concernait un copycat du premier).


Et c'est justement sur ce point que l'auteur insiste le plus, fort logiquement d'ailleurs puisque si de nouveaux meurtres ont lieu, c'est toute la crédibilité du flic qui est remise en cause. Et s'il n'avait en définitive pas arrêté les bonnes personnes, les vrais coupables de ces actes atroces ?


Nassar se voit donc livrer un subponea, une injonction à se présenter devant un tribunal pour prouver qu'il a bien arrêté deux criminels quand l'avocat du premier tueur veut en profiter pour faire réviser le procès de son client. La tournure que prennent alors les choses devient vertigineuse et on sent bien que Nassar encaisse le coup avec moins de flegme qu'il ne veut bien l'afficher.


Pour ne rien arranger, on lui colle une autre enquête sur les bras, en compagnie d'un collègue, Mac. Un jeune homme a été victime d'une immolation par le feu à la sortie d'une discothèque et a péri. C'est terrible mais Nassar a la tête ailleurs. Il se montre particulièrement détaché et même odieux avec la compagne de la victime comme le lui fait remarquer son partenaire.

Ram V enfonce le clou : Nassar découvre que la cyber prostituée qu'il fréquentait, Nemone, a été mise au rebut parce que sa programmation la rendait inexploitable désormais. Il veut pourtant mettre la main dessus et inspecte le dépôt où échouent ces robots. Et cela le renvoie au dossier du tueur à une main quand il découvre dans l'entrepôt un flyer d'une exposition d'art contemporain où trône une sculpture avec des articles de presse le concernant. 

The One Hand est donc une série noire, très noire. Les personnages évoluent dans un cadre urbain dont le futurisme reste discret mais qui est tout de même lugubre, souvent de nuit et sous un crachin permanent. La police investigue sur des crimes abominables et Nassar , déjà bien usé, voit son intégrité mise à mal. Le lecteur est pris à parti et doute lui aussi que ce policier aux états de service remarquables ait pu se tromper.

Les dessins de Lawrence Campbell participent pleinement à ce résultat volontiers cafardeux mais qui a le mérite d'aller jusqu'au bout de son idée. Son découpage est superbe (voir la scène à la galerie d'art) et sa manière de poser une atmosphère est impressionnante. Il ne faut donc pas être déprimé ni être trop sensible pour lire The One Hand. A ces conditions, vous apprécierez la maestria de ce polar hanté, superbement mis en images et écrit.

Encore une fois, c'est une production collective qui tire sa force de tous ses participants, du coloriste (Lee Loughridge) au lettreur (Aditya Bidikar) en passant par le design (Tom Muller). Ces deux derniers apportent par leur contribution une plus value extraordinaire à l'oeuvre et témoignent de l'énorme boulot fait en amont pour que le récit soit enrichi sur tous les plans.

Rendez-vous dans deux semaines pour The Six Fingers #2, l'autre face de la médaille de cette série noire fascinante dans son concept et sa construction.

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