vendredi 15 mars 2024

BLACK WIDOW & HAWKEYE #1 (Stephanie Phillips / Paolo Villanelli)


Black Widow cherche Hawkeye. Celui-ci est en effet traqué par plusieurs tueurs à gages et les autorités américaines et russes car il désigné comme l'assassin du minsitre des affaires étrangères russe qui était en visite d'Etat aux Etats-Unis !


Cette mini-série en quatre parties n'était pas prévue dans ma liste d'achats et puis je me suis laissé tenté car j'aime ce qu'écrit Stephanie Phillips - même si je ne cache pas ma déception qu'elle n'ait pas été choisie pour écrire une des futures séries X-Men post-Krakoa (Tom Brevoort lui a préférée Eve Ewing visiblement).
 

Black Widow et Hawkeye, c'est une vieille histoire : les deux personnages sont apparus quasiment en même temps il y a soixante ans dans les pages d'Iron Man et à cette époque ils étaient tous les deux dans le camp des vilains. Puis Hawkeye s'est racheté une conduite en intégrant le "kooky quartet" des Avengers (qui succéda à la formation initiale) commandé par Captain America avant que Black Widow ne passe elle aussi une tête dans l'équipe mais plus tard. Marvel célèbre ces pimpants sexagénaires avec cette mini-série.


Stephanie Phillips ne perd pas de temps en préliminaires : elle nous plonge tout de suite dans l'enquête menée par Black Widow qui cherche Hawkeye. Celui-ci a été vu à Madripoor, traqué par plusieurs agents gouvernementaux et assassins, dont un certain Mikhail qui semble avoir eu sa peau. Natasha Romanoff disposant désormais d'un symbiote (type Venom - ne me demandez pas comment, je n'ai pas suivi cette affaire, mais ça ne nuit pas à la compréhension de l'histoire, même si ça fait bizarre), lit les pensées du tueur et localise ainsi Clint Barton puis le sauve. Mais celui-ci refuse qu'elle l'exfiltre et lui fait un aveu terrible.
 

Le récit file donc à toute allure, sans laisser le temps aux héros et au lecteur le temps de reprendre son souffle. C'est bien et ça prouve que Phillips a intégré parfaitement le format court dont elle dispose mais surtout qu'elle ne compte pas faire de cette mini-série anniversaire un travail de commande paresseux et convenu.

La narration est déconstruite puisqu'on démarre par une scène en Sibérie quand Black Widow capture Mikhail et ensuite on remonte le temps en diversifiant au maximum les angles d'attaque. Phillips convoque Bobbi Morse / Mockingbird, l'ex-femme de Hawkeye, pour un dialogue bien troussé et qui entretient le doute. Puis c'est une succession de plages d'action assez formidablement construites.

C.B. Cebulski, qui est aujourd'hui le directeur éditorial de Marvel, en était auparavant un chasseur de têtes réputé et, récemment, il a confié vouloir de plus en plus faire son marché en Italie. C'est un choix avisé dans la mesure où beaucoup d'artistes transalpins ont été formés à l'exigeante école des fumetti pour lesquels ils doivent livrer beaucoup de pages dans des histoires en tout genre. Cette productivité en fait des dessinateurs qui s'adaptent facilement aux cadences et particularités narratives des comics américains.

Même si, toutefois, tous les italiens n'ont pas ni le talent ni la progression d'un Valerio Schiti, il est rare qu'ils ne finissent pas par trouver facilement du boulot une fois qu'ils traversent l'Atlantique. Paolo Villanelli est un de ces candidats à la gloire et Black Widow & Hawkeye est son ticket d'entrée pour ça. Auparavant, il a surtout illustré des épisodes de Star Wars.

Son style épouse idéalement la narration nerveuse de Phillips avec des planches peu fournies en cases mais avec un découpage très dynamique, aux compositions soignées et variées. Sa manière de dessiner les personnages souffre d'un peu de précipitation et n'échappe pas à quelques clichés (voir la scène entre Natasha et Bobbi où la première porte une robe de soirée ultra sexy alors que son amie arbore un look streetwear, le tout dans un bar chic).

Mais comme on demande à cette série de tout miser sur l'action, Villanelli est dans son élément. Les scènes de baston sont très énergiques et mettent en valeur les talents d'archer de Hawkeye et les pouvoirs acquis par Black Widow - la veuve noire semble quand même avoir les faveurs de l'artiste qui lui offre quelques poses iconiques, faisant penser que c'est plus elle que Clint Barton la vedette de cette intrigue.

C'est du comics pop-corn, divertissant, sans conséquence (nul doute que tout ça finira par la justification d'un gros malentendu et la révélation d'un complot ourdi par quelque méchant manipulateur). Mais Stephanie Phillips fait le job en jouant sur les origines des deux héros rendus à leur condition d'outlaws.

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