vendredi 18 juillet 2025

TITANS #25 (John Layman / Pete Woods)

 

Match retour : les Titans vont-ils prendre leur revanche sur le Syndicat du Crime formé par Deathstroke ?



Titans fait donc partie de la charrette de séries que j'ai décidée d'arrêter. Ce n'était pas la pire, loin s'en faut. Je l'ai prise en chemin après avoir zappé le run de Tom Taylor qui avait relancé le titre dans la foulée de son run sur Nightwing. Et ce qu'en a fait John Layman ensuite m'a d'abord beaucoup plu, même si, à mon avis, il a un peu trop décompressé son affaire.


Toutefois, je ne veux pas écrire une critique trop sévère qui laisserait penser que ce n'est pas bon. Je doute que ces épisodes soient traduits par Urban Comics, qui semble avoir décidé de faire des coupes franches dans la gamme All-In (Prime en vf) de DC pour favoriser la ligne Absolute (plus facile d'accès), donc j'ai quand même envie de vous donner envie de vous procurer la vo.


Pourquoi, malgré mes réserves ? Tout d'abord parce que John Layman a réussi quelque chose que je n'ai pas trouvé dans une série Titans depuis des lustres : il a écrit un vrai team book, où chaque membre de l'équipe a pu briller, où la dynamique du groupe a fonctionné, et où l'intrigue qui a couru sur plus d'une année était solide.


Pourtant il a fait des choix : d'abord en confiant les rênes de l'équipe non plus à Nightwing mais à Donna Troy, ce qui a modifié toute la perspective et rafraîchi le concept, en écartant Wally West/Flash, en construisant toute une histoire qui questionnait les faiblesses du groupe face à un ennemi plus déterminé que jamais mais qui a su s'entourer.

Alors, certes, s'appuyer comme adversaire sur Deathstroke manque singulièrement d'originalité. Si Layman avait peut-être eu moins peur, il aurait fait du Clock King le seul leader du Crime Syndicate tant son rôle à été majeur et ça aurait même mieux fonctionné, car in fine Deathstroke a été effacé et n'a réellement servi au scénariste que par rapport à Terra.

L'autre point faible de cette saga, c'est qu'elle aurait gagné à être plus ramassée, concise, et donc plus efficace. Consacrer un épisode à chaque recrue du Syndicat du Crime, ça permettait certes de souligner pourquoi celles-là et pas d'autres, mais le vrai souci, c'est que Layman a encore rallongé la sauce en intercalant des subplots express (comme les difficultés de Raven avec son empathie).

Du coup, dix épisodes pour un arc, qui voyait l'arrivée d'un nouveau duo créatif, c'était trop. Et d'ailleurs même Pete Woods, un dessinateur hyper ponctuel, très expérimenté, et qui a été exemplaire, très inspiré, a montré des signes de fatigue. Ses fill-in ont tous été excellents toutefois. Mais les team books sont très gourmands et exigent des artistes avec une endurance exceptionnelle.

Cet épisode recèle même quelques surprises, ce qui n'est pas si fréquent quand il s'agit de conclure. Par exemple, un des crédos de Donna Troy quand elle accepte de diriger les Titans, ce n'est pas seulement de prouver à la Justice League Unlimited que l'équipe a une raison d'exister, mais surtout qu'elle doit aider ses ennemis au lieu de les envoyer systématiquement derrière les barreaux.

Layman a un peu oublié de montrer cet aspect rééducation/réhabilitation, mais dans cet épisode, on voit que Shimmer, la soeur de Mammoth, a vraiment eu droit à l'aide promise par Donna Troy et cela a un impact direct sur la bataille en cours. De même le Clock King est maté en douceur par Raven, dans le même esprit.

C'est intelligent et original. Et c'est aussi un peu pour ça que je regretterai Titans. Mais j'ai décidé de faire du tri : je suis trop de séries, au point de parfois ne plus trop savoir où j'en suis pour certaines. C'est énergivore aussi. Et coûteux !

Ecrire des critiques a quelque chose qui doit à, mon sens, rester assez fluide, organique. Quand je pars pour une semaine de lecture et de reviews, j'essaie de garder un certain flow, de conserver un certain enthousiasme, de rester positif. Bien entendu, il y a des déceptions, des coups de moins bien, des colères, des frustrations...

Mais l'important, c'est de ne pas écrire en étant blasé ou fatigué d'entrée. Des fois, j'ai moins envie et je me force un peu, et ça finit par revenir. Mais des fois, ça ne le fait pas et soit je traîne, soit j'expédie les affaires courantes, je me débarrasse. Je n'aime pas ça. Mais j'ai appris à identifier la cause de ce problème et ça vient du nombre, du volume de choses à lire et à critiquer.

En réduisant la voilure, je m'exposerai moins à cette fatigue, à ce manque d'envie. Je serai plus focus. C'est toujours emmerdant d'arrêter une série qui n'est pas si mal. Mais il faut mieux ça que de ne plus pouvoir acheter de séries vraiment géniales. Ou de se forcer à écrire sur dix titres par semaine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire