Discord, la première des immortelles, repêche dans l'océan la sarcophage de fer dans lequel, il y a 500 ans, a été enfermée Quynh à l'époque de l'Inquisition. Pendant ce temps, en Croatie, Andy et son équipe démantèlent un réseau de trafic d'armes dont ils ignorent encore le commanditaire. Après cette mission, Nile confie à Andy le rêve qu'elle a fait dans lequel une femme poignardait un bibliothécaire et s'emparait de plusieurs de ses ouvrages.
Tandis que Andy et Copley partent pour Séoul rencontrer Tuah, un autre immortel qui tient justement une bibliothèque secrète consacrée à ses semblables, Nile et Joe découvrent que Nicky est resté en contact avec Booker, leur ancien camarade, banni de l'équipe après les avoir trahi. Mais son domicile parisien porte les traces d'une lutte violente. Tuah, cependant, confirme que Discord lui a bien volé des livres, comme dans le rêve de Nile, et il se joint au groupe pour la retrouver.
Quynh torture Booker pour savoir où est Andy mais elle comprend qu'il ne parlera pas alors elle lui fait passer un message. Andy, bouleversée d'apprendre que son amie qu'elle n'a jamais réussi à retrouver, est bien vivante, part au rendez-vous qu'elle lui donne, accompagnée par Nile. Mais les retrouvailles sont tendues et Nile reconnaît la femme de son rêve dans les parages : il s'agit de Discord qui lui révèle qu'elle est la dernière immortelle, destinée à éliminer Andy et ses partenaires...
Je vous ai parlés il y a peu de The Old Guard, sorti en 2020 sur Netflix. La plateforme de streaming vient de mettre en ligne sa suite depuis quelques jours et je peux déjà vous dire qu'il y aura bien un troisième long métrage adapté des comics de Greg Rucka et Leandro Fernandez. Mais le souci, c'est que cette perspective rend ce deuxième volet extrêmement frustrant.
En effet, comme pour John Wick : Parabellum ou L'Empire contre-attaque par exemple, The Old Guard 2 s'achève sur un cliffhanger et nul ne sait à quand nous découvrirons la suite et fin, pour la simple et bonne raison qu'elle n'a pas été encore tournée et qu'aucune annonce dans ce sens n'a été faite. J'espère quand même qu'il ne faudra pas attendre encore cinq ans.
Ensuite, est-ce une bonne sequel ? Hé bien, c'est, disons, compliqué. Le très bon point, c'est que le film est moins long que le premier, qui souffrait de baisses de rythme assez pénibles. Là, en 100', c'est plié, et la réalisation de Victoria Mahoney, sans être meilleure que celle de Gina Prince-Bythewood (qui n'était déjà pas terrible), a au moins ce mérite de moins trainer en route.
Le scénario est cette fois co-écrit par Rucka avec Sarah L. Walker. Tout le challenge a consisté à trouver un ressort dramatique justifiant une suite. Les deux auteurs auraient pu facilement se contenter de ramener le personnage de Quynh dans la mesure où elle resurgissait dans une scène post-générique de fin du premier opus. Mais, un peu malheureusement, ils ont jugé que ça ne suffisait pas.
Cette fois, ils nous présentent donc Discord (un nom très... bof), la première des immortelles, dont on apprend qu'elle est si vieille qu'elle a assisté à la crucifixion de Jésus. Une autre révélation nous attend, mais je ne vais pas vous la spoiler, même si elle paraît très artificiellement créée pour faire écho à l'état de Andy.
On va surtout apprendre grâce à Discord que Nile sera la dernière des immortelles. Pourquoi ? Mystère. Ce point semble décrété par Rucka et Walker comme une manière de rendre l'enjeu de l'intrigue encore plus définitif, sauf que donc ce n'est jamais expliqué. Peut-être dans le troisième chapitre... En tout cas, Nile est désormais capable de tuer n'importe quel immortel et Discord compte bien la manipuler en ce sens pour zigouiller Andy et sa bande.
Mais, dans une étonnante pirouette scénaristique, Rucka et Walker, aussitôt cette information donnée, la contrebalancent en disant qu'un immortel blessé par Nile peut transférer son immortalité à un mortel de son choix. Bref, d'un côté, la fatalité, et de l'autre, l'espoir. Mais la façon dont les deux scénaristes vont employer ces éléments va désamorcer tout suspense (ou en tout cas une grosse partie).
En effet, souvenez-vous, dans le premier The Old Guard, Booker trahissait l'équipe contre l'assurance par celui à qui ils les livraient d'être tué car il était las de vivre éternellement. Banni du groupe à la fin de l'épisode, son moral ne s'est évidemment pas amélioré : il a plus que jamais envie d'en finir. Aussi s'arrange-t-il pour que Nile le blesse et qu'il puisse rendre à Andy son immortalité.
Dès lors, un (si ce n'est le) personnage le plus intéressant de l'équipe voit son sort scellé et le spectateur assiste sans surprise à sa mort. Une mort qui plus est écrite et mise en scène sans panache, sans valorisation alors qu'il s'agit quand même d'un sacrifice et d'une rédemption tragiques. C'est vraiment dommage.
C'est là ce qui plombe un peu l'affaire : entre des personnages qui deviennent des figurants (comme le couple Nicky-Joe ou Copley), d'autres de purs accessoires narratifs (Nile), d'autres des additifs bien pratiques (Tuah) et deux méchantes (dont l'une ne le restera pas) trop peu caractérisées, The Old Guard 2 n'en a a en réalité que pour Andy.
Il n'y a que deux scènes qui sortent du lot : la première quand Andy traverse des rues à Rome pour retrouver Quynh et que le décor remonte le temps jusqu'à l'époque de leur première rencontre ; et la seconde avec l'affrontement entre Andy et Discord, bien qu'on sache que ce n'est qu'un amuse-bouche en attendant le troisième film.
Chiwetel Ejiofor ne sert plus à rien. Kiki Layne hérite d'un rôle qui tient plus du prétexte qu'autre chose. Matthias Schoenharts surnage sans problème mais la disparition de son personnage me semble être une grosse perte et aurait mérité une fin plus respectable. Veronica Ngo, elle aussi, devra attendre la suite pour qu'on sache ce qu'elle vaut.
Si Charlize Theron est toujours aussi impeccable dans ce rôle très physique qu'elle assume pleinement (encore une fois, sans être doublée pour les cascades), j'aurais apprécié que le script lui donne un peu plus de dialogue creusant son rapport à la mortalité. En revanche, c'est une excellente idée de lui opposer Uma Thurman, l'inoubliable mariée de Kill Bill, contre laquelle elle aura du fort à faire.
C'est donc moins une suite en vérité qu'une rampe de lancement pour un acte 3. Forcément super frustrant. En espérant que la conclusion soit à la hauteur, ce qui nécessitera un(e) cinéaste plus inspiré(e) et une histoire plus intense.
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