samedi 19 juillet 2025

THE TIN CAN SOCIETY #7 (of 9) (Peter Warren / Francesco Mobili)


Adam, Greg, Val et Kasia viennent d'être sauvés des sbires de Hillary Cross, la veuve de Johnny Moore, par... Caliburn ! Mais qui est à l'intérieur de l'armure de leur défunt ami ? Et que mijote, pendant ce temps, Sharon Wagner, la nouvelle directrice de la compagnie de Johnny ?


On n'avait plus de nouvelles de The Tin Can Society depuis Mars dernier et il faudra attendre Septembre pour lire le 8ème épisode et Octobre le 9ème et dernier (avant que tout ça soit collecté en album en Janvier 2026). A l'évidence, Francesco Mobili a obligé la série à faire une pause pour qu'il ait le temps de produire de nouvelles planches.


C'est le prix de la qualité et c'est déjà une sorte d'exploit que l'artiste ait réussi à livrer les six premiers épisodes d'affilée. A titre de comparaison, The Nice House by the Sea s'est aussi interrompu au #6, mais là, par contre, on n'a aucune nouvelle concernant son retour (toujours rien dans les sollicitations DC d'Octobre qui viennent de tomber).


Comme toutes les très bonnes séries, The Tin Can Society reste bien en tête, même après plusieurs mois sans nouveau numéro. C'est le signe que l'histoire est mémorable. Après se pose la question toujours angoissante de savoir si c'est toujours aussi bien. Et je ne ferai pas durer le suspense. Oui, c'est toujours aussi bien.


Toutefois, arrivé à ce stade de l'intrigue, donc dans sa dernière ligne droite, son dernier tiers, ça devient bigrement compliqué de ne rien spoiler. Je me suis efforcé de rester le plus vague possible dans le résumé de l'épisode mais aussi dans le choix des images qui illustrent cette critique. Mais je me demande franchement comment je vais m'en sortir le mois prochain.

Nous avions laissé Kasia, Greg, Adam et Val aux prises avec des hommes lourdement armés sur le point de les abattre pour récupérer un nourrisson trouvé dans une armure de Caliburn. Mais c'est alors que l'armure s'est réactivée et a neutralisé tous ces tueurs. Et que son porteur a enlevé son casque, laissant sans voix les témoins de la scène.

Evidemment, je pourrai vous dire tout de suite qui c'est. Ou vous le laisser le deviner. Mais ça ne vous dirait pas comment il est possible que le porteur de l'armure soit là. Peter Warren réussit un sacré coup de théâtre et va consacrer une partie de l'épisode à l'expliquer. Est-ce que ça tient la route ? Là encore, pas de suspense : c'est un grand "oui".

Un bon coup de de théâtre, c'est quand il s'inscrit dans la logique de l'histoire et de son contexte. Quel est le contexte ici ? Cette série nous a montrés que le clonage d'un être humain était possible et donc à partir de là, la justification que donne le scénariste est crédible. Elle découle naturellement de ce postulat.

Mais Warren y ajoute les détails de l'opération si je puis dire. On est dans une logique de polar, avec acquisition d'un cadavre, la mystification savamment orchestrée du méchant de l'histoire, et le fait de cacher tout ça même aux plus proches de Johnny Moore. Donc, ça fonctionne parce que le scénario ne nous prend pas pour des idiots et ne s'en sort pas par quelque chose de tiré par les cheveux.

Dans le deuxième tiers de l'épisode, on assiste à la révélation du plan du méchant. Ce n'est pas un spoiler de dire que Sharon Wagner, la nouvelle directrice de la compagnie de Johnny Moore, tire les ficelles. Déjà parce que, tout simplement, on sait depuis quelques épisodes, qu'elle était en conflit ouvert avec Johnny quand l'exploitation de Caliburn.

Le dernier tiers de l'épisode va nous montrer comment Kasia, Greg, Adam et Val (et quelqu'un d'autre) vont tenter de contrecarrer les plans de Sharon Wagner depuis les eaux internationales... L'épisode a clairement un côté transitoire : la série touche à sa fin, il faut à la fois ménager encore un peu ses effets pour aboutir à un grand final et en même temps commencer à lâcher les chevaux.

Entre l'explication qui survient dans le premier tiers, ce qu'a organisé Sharon Wagner dans le deuxième tiers, et la tentative de riposte dans le dernier tiers, la structure du scénario est celle d'une rampe de lancement avant les deux prochains numéros. On peut avoir le sentiment d'un épisode moins dense que d'habitude, et en même temps, ça continue à être riche et palpitant.

Visuellement, Mobili réussit encore à impressionner. Cette fois, il ne dispose pas de scènes très spectaculaires, même si on a droit à un flashback sur la mort de Johnny Moore qui est très brutal, et il y a cette pleine page sur une plateforme en mer (voir ci-dessus) qui est impressionnante. Mais la vraie performance est plus discrète.

Dans un épisode qui se veut d'abord explicatif, tout doit passer par l'expressivité des personnages. Mobili se montre très subtil face à des situations qui auraient pu vite tourner à du mauvais mélodrame. La manière dont il cadre les visages, dont la gestuelle trahit les émotions, est remarquable. Et comme toujours les couleurs de Chris Chuckry sont magnifiques.

Tout est encore là, bien en place, et cela annonce un finish très accrocheur. De quoi conforter The Tin Can Society dans le top des meilleures mini-séries actuelles.

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