Alors qu'il essuie les feux nourris d'Ambrose et ses hommes, Batman couvre la retraite du Pingouin et de Harvey Bullock et appelle son Batplane à la rescousse. Les adversaires reculent et le Pingouin rattrape Ambrose qui est interrogé par Cobblepot et Bullock. Il ne tarde pas, sous la menace de la torture, à dire tout ce qu'il sait sur la tête pensante de l'organisation Elixir...
Bon, je ne vais pas vous mentir : cet épisode qui conclut ce petit arc n'est pas une grande réussite. Tout ça se lire gentiment lire parce que Tom Taylor a un sens de la caractérisation, à défaut de l'intrigue, qui fait passer la pilule, mais on sent bien qu'il vient d'écrire ces derniers épisodes pour surtout arriver le mois prochain au n° 1100 de Detective Comics.
En vérité, Taylor ne force ni son talent si son envie d'en finir avec ce récit. Alors qu'on avait laissé Batman en fâcheuse posture, Bullock blessé et le Pingouin obligé de coopérer avec eux, le scénariste les sort de là prestement grâce au Batplane et quelque missiles (non létaux !). Puis, avec une facilité déconcertante, le Pingouin met la main sur Ambrose afin de l'interroger.
Batman, qui rejette tout usage de la torture, fait au passage preuve d'une hypocrisie incroyable en préférant sortir de la pièce pour laisser Cobblepot et Bullock jouer aux good cop/bad cop - cette scène reproduit quasiment à l'identique une autre dans Secret Avengers alors écrite par Warren Ellis où Steve Rogers détournait les yeux pour que Moon Knight et Black Widow cuisinent des suspects...
Bon, après, c'est vrai aussi que le duo Cobblepot-Bullock s'avère étonnamment drôle - et efficace. Au point que le Pingouin propose même à l'ancien flic du boulot quand ils seront de retour à Gotham (mais Bullock ne donne pas suite) - ça, c'est du pur Tom Taylor, avec cet humour ironique qui donne un peu d'air dans un moment assez lourd.
Pour la suite et fin de l'épisode, Taylor se montre plus ambigu : en a-t-il vraiment fini avec Elixir ? Si oui, on a presque envie de dire "déjà". Et c'est bien pour ça que j'en doute : une telle organisation criminelle, avec de tels objectifs, ça m'étonnerait qu'on en reste là. Il faudra sans doute attendre deux-trois mois et regarder où la série se dirige pour être éclairé sur ce point.
Ce qui déçoit davantage, c'est Batman ici. Taylor le met trop en retrait, on a presque la certitude que s'il n'avait pas été là, ça n'aurait pas changé grand-chose (même si, en fait, c'est faux). C'est le problème de ce genre d'arc de transition avant un numéro anniversaire : il faut garder des cartouches avant la fête, quitte à produire un épisode frustrant.
Ce qui n'arrange rien, c'est la prestation de Lee Garbett qui a l'air bien absent. Il est évident qu'il ne fait pas d'effort pour livrer des planches susceptibles de relever le niveau et d'ailleurs sur cet arc entier, il aura été très en dessous de ce qu'il est capable de faire. Le découpage est mou, les décors sont absents, les personnages peu (ou pas) expressifs...
Et la colorisation de Lee Loughridge est au diapason, sans personnalité, comme s'il était lui-même impuissant, livré à lui-même avec le dessin paresseux de Garbett. C'est indigne de la part des deux qui ont brillé récemment sur The Big Burn.
Bref, vivement le mois prochain et cette historique n° 1100, avec le retour de Mikel Janin notamment au dessin.
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