vendredi 18 juillet 2025

IMPERIAL #2 (of 4) (Jonathan Hickman / Iban Coello, Federico Vicentini)


La mort par empoisonnement de plusieurs dirigeants galactiques et l'assassinat de J'son de Spartax par un sniper wakandais a déclenché une guerre contre l'empire galactique de Black Panther. Les kree réussissent à percer une brèche dans le dôme de vibranium qui le protègent et les shi'ar capturent Shuri. Mais celle-ci démontre à Nova et Star-Lord que les meurtres ne viennent pas de son clan...


Le premier épisode de Imperial m'avait franchement laissé sur ma faim. Malgré une pagination étendue (comme ce nouveau numéro), ce dont souffrait cet event cosmique, c'était d'un souffle épique que Jonathan Hickman échouait à créer. Il faut dire que le projet a de quoi surprendre sans son format avec une saga principale de quatre chapitres et autant de tie-in.


L'autre curiosité, c'était que les protagonistes de cette intrigue étaient la famille Hulk (Bruce Banner, Amadeus Cho, Jennifer Walters) et l'empire du Wakanda côtoyant des forces comme les shi'ar, les kree, les skrulls, les kymméliens, les spartoi. Un peu comme si Hickman se moquait du temps passé et réintroduisait des concepts de Greg Pak, Ta-Nehisi Coates à la va-comme-je-te-pousse.


Le souci, en vérité, c'est que Hickman, chez Marvel, il l'a dit lui-même, est maintenant une sorte de lanceur d'idées, de concepts, mais une fois lancés, il ne s'occupe plus de les développer, laissant à son éditeur le choix de poursuivre et de sélectionner des auteurs pour continuer. Une implication minimale qui laisse songeur mais qui est la conséquence de sa mauvaise expérience sur X-Men.


En fait, Hickman synthétise à lui seul ce qui ne va pas chez Marvel : avec leur manie de relancer des séries tous les ans (et encore, ça, c'est quand ils ne les annulent pas avant), le lecteur n'a plus envie de s'investir, en temps et en argent, dans des histoires qui risquent d'être rapidement condamnées, faute de ventes suffisantes ou d'intrigues passionnantes.
  

Que Hickman ait eu une mauvaise expérience sur X-Men, c'est évidemment déplorable. Qu'il renonce désormais à s'engager sur le long terme dans des projets ambitieux pose d'autres questions : pourquoi continuer chez Marvel s'il ne s'y sent plus bien ? Dans quelle mesure lui-même est intéressé par ce qu'il produit ? Et le résultat ne souffre-t-il pas imparablement de tout ça ?

Imperial, c'est donc ça : une énième tentative pour Marvel d'exploiter son domaine cosmique mais sans grande conviction. Evidemment, mettre Hickman en première ligne est attirant pour le lecteur qui sait la capacité de cet auteur à bâtir des sagas, mais ça n'est pas non plus un gage de réussite commercial (G.O.D.S. est là pour le prouver).

Et puis, à part Les Gardiens de la Galaxie, quelle autre série peut-on citer chez Marvel qui a largement plu aux lecteurs ? Dan Abnett et Andy Lanning avaient initié le phénomène, mais c'est Brian Michael Bendis qui l'a vraiment popularisé, et après lui, ce fut une très longue dégringolade (Donny Cates, Al Ewing, Jackson Lanzing & Collin Kelly) jusqu'à la disparition effective du titre.

Quand chez DC, on peut compter sur Green Lantern depuis belle lurette, Nova, qui a été imaginé comme son équivalent chez Marvel, n'a jamais accédé au rang de vedette. Thanos, le pendant de Darkseid, est usé jusqu'à la corde, comme tous les antagonistes kree-skrulls. Et ne parlons pas d'Adam Warlock, Captain Marvel, Silver Surfer...

Une fois qu'on a dit ça, qu'en est-il de ce deuxième numéro de Imperial ? C'est donc la guerre déclarée contre l'empire du wakanda. La majeure partie du chapitre est une longue bataille, très confuse, notamment à cause de dessins épouvantablement mal fichus où on passe plus de temps à se demander ce qui arrive qu'à savourer l'action et ses rebondissements.

Que Marvel soit infichu de trouver un dessinateur valable pour un tel projet, c'est déjà pas glorieux, mais qu'on en ait deux qui produisent des planches aussi médiocres, c'est le pompon. Iban Coello est plus classique, donc plus facile à lire, mais c'est tout de même très décevant. Et Federico Vicentini commet des dessins d'un niveau tellement bas qu'on se demande comment il a pu être retenu.

Hickman, lui, enfile les péripéties comme des perles. Jamais on ne vibre pour ce qu'il nous raconte, c'est totalement désincarné, le signe qu'il s'en branle ouvertement. Ses personnages n'ont aucune épaisseur, leurs interactions sont mécaniques, on se fiche de ce qui leur arrive. Même les bastons sont ennuyeuses. C'est terrible.

Il y a pourtant de bons ingrédients, mais tout est tellement balancé à la figure du lecteur, qu'on sent bien que le coeur n'y est pas. Et quand les vrais méchants se démasquent, on soupire en se disant : "encore eux !". Honnêtement, c'est pénible et je ne suis plus motivé pour les deux prochains épisodes, au point que j'ignore si j'en ferai la critique. Quelle débâcle !

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