Lois Lane, Clark Kent, leur fils Jon et les grands-parents de ce dernier sont sur la toit du Daily Planet. Lois et Clark confient Jon aux Kent qui doivent quitter la ville sous la menace d'un robot géant qui la dévaste. Superman se lance à son assaut et s'en débarrasse rapidement. Lex Luthor retrouve Superman et Lois dans une ruelle et les informe qu'il a détecté un signal correspondant à l'arrivée de ce robot très loin de la Terre.
Superman va à la rencontre des agresseurs. A la Tour de Guet de la Justice League, Green Arrow et Black Canary sont obligés d'évacuer urgemment quand une armada menace de détruire le bâtiment. La Terre fait face à une attaque sans précédent contre laquelle ses plus puissants héros ne peuvent pas résister longtemps. A la tête de cette armée se trouve Maxima et le cyborg Superman : elle a été autrefois repoussée par Superman dont elle voulait un enfant et compte bien se venger en tuant d'abord Lois.
Batman évacue Lois pendant que Lex fait diversion. Cependant, Ma et Pa Kent font face aux soldats de Maxima qui veulent enlever Jon, mais Steel les empêche. A l'abri, Batman et Lois tentent de contacter Superman, introuvable depuis son combat contre le robot et dernier espoir de l'humanité...
Alors que le film Superman de James Gunn est sorti hier en France (j'ai hâte de le voir mais il n'est pas encore à l'affiche par chez moi), ce one-shot Superman Treasury 2025 : Hero for All s'inscrit dans le "Summer of Superman". Il se distingue par son format, très grand, et Urban Comics le traduira dès cet automne (pour un prix de 25 E... Contre 14,99 $ en vo !).
On doit le scénario à Dan Jurgens, un des scénaristes les plus fameux de Superman, qui signe également les dessins des pages 40 à 48. C'est d'ailleurs le point noir du projet pour moi : si le bonhomme est un auteur valable, en revanche je n'ai jamais apprécié son art et je trouve que la séquence qu'il illustre jure vraiment avec ce qui précède et suit.
Revenons au scénario proprement dit : ce qui étonne, et peut frustrer légitimement, c'est qu'une bonne partie de cette histoire censée célébrer Superman se passe sans lui. Certes, il y a des flashbacks avec Clark Kent enfant puis adulte, mais tout de même c'est curieux de faire sortir du cadre Superman aussi longtemps.
Jurgens le justifie dans la dernière ligne droit en expliquant pourquoi le man of steel est hors champ, mais le parti-pris me semble pour le moins maladroit, en tout cas déplacé pour un récit pareil où on attendait qu'il occupe le devant de la scène tout du long. Cela suffit-il à gâcher notre plaisir ? Non. Mais un peu quand même.
La Terre est la cible d'une attaque d'envergure perpétrée par Maxima, une vieille ennemie de Superman dont elle voulait un enfant mais qui a repoussée ses avances jadis. Ayant appris qu'entre temps il a eu fils avec une terrienne, Maxima décide donc de se passer les nerfs sur toute l'humanité, avec, à ses côtés, le cyborg Superman (création de... Jurgens) dont elle a fait son nouvel amant.
Problème donc : Superman, parti à la rencontre de ceux qui avaient envoyé en éclaireur un robot géant pour dévaster Metropolis ne répond plus aux appels qu'on lui lance. La Justice League voit sa Tour de Guer détruite et ses membres balayés par l'armée de Maxima - oui, je sais, ce n'est guère crédible, mais jouons le jeu pour cette fois.
Jurgens convoque donc une multitude de super héros tout en privilégiant le cercle rapproché de Kal-El : ses parents adoptifs, son fils, sa femme, mais aussi Batman, Wonder Woman. Les autres, dans leur grand nombre, ne font que de la figuration (même si le Limier Martien et le couple Green Arrow-Black Canary ont droit à des scènes plus consistantes mais tout de même très brèves).
Ce qui va intriguer le plus efficacement le lecteur dans le dispositif narratif de Jurgens, ce sont des flashbacks où le jeune Clark voit Pa Kent mourir, puis arrivé à Metropolis être pistonné par Lex Luthor pour intégrer le Daily Planet tandis que Lois Lane va épouser Lex et avoir deux enfants avec lui, et enfin Clark devenir le rédacteur en chef du Planet.
Evidemment il y a un loup, mais on passe un bon moment à se demander à quoi joue le scénariste et c'est assez malin. Jurgens réemploie Glyanna (aperçu dans les back-up stories de Action Comics qu'il écrivit pour Lee Weeks il y a deux ans) et Jon Kent est encore le gamin adorable qu'il était avant que Brian Michael Bendis ne le fasse prématurément vieillir durant son run.
Maintenant, on ne va pas se le cacher, derrière ce récit classique, sans surprise, sans originalité, ce qu'on vient chercher et qu'on trouve, ce sont les dessins. Et là, par contre, impossible de faire la fine bouche puisque c'est Bruno Redondo qui est aux commandes. Et que dire, sinon que sa prestation justifie à elle seule l'achat de ce one-shot ?
J'ignore ce qu'il va dessiner dans les prochains mois, mais si Joshua Williamson le récupère sur la série Superman, j'en serai ravi. Evidemment, Redondo n'est pas un artiste capable d'enchaîner les arcs de cinq-six numéros, mais il est fait pour dessiner Superman. Son trait élégant, son découpage fluide et énergique à la fois, tout ici prouve qu'il est fait pour ce personnage.
Comme d'habitude, il est accompagné par le coloriste Adriano Lucas et sa palette de couleurs très vives (qui font beaucoup penser à ce que les bandes annonces du film de James Gunn ont montré), et cela sert à merveille l'incarnation du super héros positif, idéaliste, coriace qu'est Superman. C'est vraiment ainsi que je l'aime, que j'aime le voir dessiné.
Redondo tire parti au maximum de ce très grand format en soignant les décors, en composant chaque plan comme du cinémascope en comics, avec des angles de vue, des valeurs de plan qui soulignent la générosité de chaque image. Imaginez si on avait un artiste pareil chaque mois sur la série Superman, ce serait le kif absolu.
Hormis donc les huit pages dessinées par Jurgens, on a droit à un numéro oversized de 70 pages avec un Bruno Redondo au top, pour une histoire certes loin d'être aussi inspirée mais divertissante. J'ignore si DC a prévu d'autres Treasury comme celui-ci (sur Superman ou d'autres personnages), mais ça vaut son prix (et j'espère qu'Urban reviendra à la raison pour que les vf-istes en profitent).
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