Renvoyée du Gotham City Police Department, Renee Montoya est recruté par Batman, Superman et Wonder Woman pour devenir la responsable de la sécurité de la Tour de Guet de la Justice League Unlimited. Très vite un meurtre y est commis et tout le monde est considéré comme suspect...
Sorti la semaine dernière, j'ai attendu que soit paru le premier numéro de Justice League Unlimited, dont j'ai posté la critique il y a quelques heures, pour vous parler de The Question : All along the Watchtower, qui est son spin-off. Il s'agit d'une mini en six numéros (peut-être plus en cas de succès ?) qui est une sorte de complément de programme.
La Justice League est donc maintenant une énorme équipe dont chaque super-héros est un membre s'il le souhaite et qui agit partout dans le monde. Tout ces super-héros ont pour base la Tour de Guet, une station en orbite autour de la Terre, équipée de tunnels Boom (empruntés à la technologie de New Genesis) par lesquels les héros peuvent se rendre n'importe où.
On peut voir dans Justice League Unlimited que Red Tornado, dans l'attente d'un nouveau corps, est une Intelligence Artificielle qui dispatche les membres de la Ligue en fonction de leurs compétences face aux menaces détectées. On a aussi pu voir dans Titans #16 (le mois dernier) que le bâtiment avait une sorte de shérif chargé de la sécurité : la Question.
Ce personnage a longtemps été incarné par Vic Sage, une création de Steve Ditko lorsqu'il a travaillé pour Charlton Comics avant que cette maison d'édition ne soit rachetée par DC. Mort dans la maxi-série hebdomadaire 52, puis à nouveau en vie depuis l'ère Rebirth, Vic Sage avait transmis le flambeau à Renee Montoya, une flic du G.C.P.D., latino-américaine et lesbienne, créé par Greg Rucka dans la série Gotham Central (donc : une brune sexy forte tête).
Si on n'a plus trop vu Vic Sage depuis Event Leviathan (de Brian Bendis & Alex Maleev) et The Question : The Deaths of Vic Sage (par Jeff Lemire & Denys Cowan), Renee Montoya fait donc son grand retour sur le devant de la scène grâce à l'écrivain Alex Segura dans cette mini.
Segura est un fin connaisseur des comics (il a eu des responsabilités chez Archie Comics, puis DC) grâce aux romans qu'il écrit et qui interroge le mythe du super-héros (à ma connaissance, ses ouvrages ne sont hélas ! pas traduits en France). C'est donc l'occasion pour lui de se faire enfin connaître comme scénariste, en surfant sur la vague du succès prévisible de Justice League Unlimited.
Renee Montoya vient d'être renvoyée du GCPD, où elle avait certes pris du galon mais s'était souvent opposée à la politique anti-Batman du maire de Gotham. Batman, justement, et Superman l'abordent alors pour lui proposer de devenir chef de la sécurité de la Watchtower - et on notera que le sous-titre de la série est un clin d'oeil appuyé à la chanson de Bob Dylan popularisée par la reprise de Jimi Hendrix.
Pourtant, elle va vite découvrir qu'elle n'a pas les coudées franches : Wonder Woman lui présente les héros susceptibles de l'aider dans sa tâche - des deux Blue Beetle en passant par Animal Man jusqu'à Batwoman... Avec laquelle les relations sont plus que tendues puisque Renee et Kate Kane furent amantes. Mais un meurtre survient après l'intrusion d'un vilain vite neutralisé et qui a visiblement fait diversion...
Segura articule donc son récit sous la forme d'un whodunnit ? (qui l'a fait ?), à ceci prêt que tous les suspects sont les membres de cette Justice League XXL. Pour l'instant, l'épisode s'est contenté de présenter les protagonistes et la situation, donc tout reste à faire, mais le procédé est accrocheur et permet surtout de visiter la Tour de Guet, personnage à part entière. C'est efficace, à défaut d'être renversant.
On pourrait dire la même chose des dessins de Cian Tormey, un jeune artiste sur lequel DC mise en lui confiant, intelligemment des minis, histoire de voir comment il tient le coup (on a pu le voir avant cela sur Alan Scott : The Green Lantern, publiée en parallèle de Justice Society of America, le dernier run récent de Geoff Johns).
Tormey est un artiste appliqué : il s'emploie à livrer des planches propres, à la narration fluide, et fait en sorte que tous les personnages, au premier comme en arrière-plans soient immédiatement identifiables. Je ne sais pas par contre s'il a redesigné lui-même le costume de la Question, avec un chapeau plus grand et un long manteau, avec un fusil dans le dos, qui lui donne un faux air de cowboy sorti d'un western de Sergio Leone. Disons que ça change de son précédent look, tirant plus sur le Spirit de Will Eisner.
On sent en tout cas un bon potentiel chez Tormey, même si ses planches manquent un peu de dynamisme et que, dans le feu de l'action, ses compositions manquent d'ampleur. Mais rien d'incorrigible.
L'un dans l'autre, c'est une lecture agréable et qui accompagne plaisamment Justice League Unlimited.
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