Tandis que Sarah Gaunt tabasse Malicia, Gambit, Diablo, Jubilé et Wolverine font face à la horde. Les jeunes mutants décident de se mêler à la bataille pendant que Malicia découvre le secret de Sarah avec l'aide d'un allié inattendu...
Ce sera donc le dernier épisode de The Uncanny X-Men que je critiquerai. Cette relance avait, sur le papier, beaucoup pour me plaire, mais ça n'a tout simplement pas pris. La série n'a pas besoin de moi de toute façon, c'est un énorme carton qui se place en tête des ventes à chaque semaine quand un nouvel épisode paraît. Tant mieux pour tous ceux qui la réalisent.
Pour ma part, ça ne fonctionne tout simplement pas et je ne vais pas revenir sur ce que j'ai déjà dit dans mes précédents articles à ce sujet. Il me semble tout de même que les séries X se divisent clairement en deux camps : il y a des titres qui affichent ouvertement leur désir de plaire au plus grand nombre en ne lésinant pas sur les moyens, et ... Il y a le reste.
Et ce reste vit clairement dans l'ombre de X-Men, The Uncanny X-Men et Wolverine, avec Tom Brevoort qui, aux commandes, guide certainement les scripts de Jed MacKay, Gail Simone et Saladin Ahmed... Et s'intéresse certainement moins à Geoffrey Thorne (X-Force), Mark Russell (X-Factor), Eve L. Ewing (Exceptional X-Men) et tout le reste de la bande (sauf si un de ceux-là créent la surprise en attirant aussi un max de lecteurs). Et, ma foi, si ça reste ainsi, ça me convient puisque je souhaite à Exceptional X-Men et X-Factor de vivre leurs vies tranquillement.
Toutefois, il semble clair que Brevoort a misé gros sur des séries clairement conçues pour rompre avec le modèle Krakoa, flattant plutôt le fan nostalgique des années 90 et du cartoon X-Men'97 sur Disney + (qui a conquis un large public...Mais pas moi). Avec une scénariste qui attire la sympathie, grâce à sa bonne communication sur les réseaux sociaux, comme Gail Simone et un artiste ponctuel et efficace comme David Marquez, il a bien joué le coup.
Dans cet épisode qui conclut le premier arc de la série, on comprend comment Malicia pouvait récemment entendre les pensées d'autrui et même guérir de sévères blessures infligées par Sarah Gaunt. Toutefois, les explications fournies par le script sont réellement grossières et larmoyantes au possible, attestant que la fin justifie les moyens pour la scénariste - et ce n'est pas très glorieux.
L'action mise en scène par David Marquez est indéniablement efficace et spectaculaire, mais l'issue des combats est archi convenue, sans aucun suspense. Le dénouement est même sacrément expédié, comme si Simone avait hâte de boucler cet arc et de passer à autre chose. Marquez ne fait alors que suivre le train en marche mais lui aussi signe des planches qui témoignent d'un relâchement certain (les décors sont de plus en plus vagues, les personnages sont tracés à la va-vite).
Toutefois la question qu'on peut se poser, même en ayant décidé de ne pas poursuivre l'aventure, c'est : quel est le concept, la ligne directrice de tout ça - pas seulement de The Uncanny X-Men mais de toutes ces séries ? Les bonnes relances (de l'univers mutant ici, mais de toute franchise en général) sont celles qui s'appuie au minimum sur un concept, une idée directrice globale. A part revenir à des mutants parias persécutés, on a plutôt le sentiment d'une régression.
On n'est pas obligé de faire comme Hickman et de penser à une nation X, mais là, Tom Brevoort a lancé un tas de séries et mini-séries que rien ne relie. Les X-Men de Cyclope en Alaska, ceux de Malicia en Lousiane, la X-Force de Forge un peu partout dans le monde, X-Factor là où on lui dit d'aller, les Exceptional X-Men à Chicago, Wolverine dans la nature (et simultanément en Lousiane donc), Dazzler en tournée, etc. Tout ça pose question d'autant que plein d'autres mutants semblent avoir disparus (par exemple le populaire Colossus ou les New Mutants). Krakoa rassemblait les mutants géographiquement et pour une cause, mais apparemment quelque chose a motivé leur éclatement... Sauf qu'on a oublié de nous dire quoi !
Et puis commencer accepter le fait que les X-Men, en général, ait laissé le manoir de Westchester devenir une prison ? Pourquoi et comment les actes criminels de certains sont restés sans suite (dans la mini Fall of the House of X, on a quand même vu le massacre de centaines d'agents d'Orchis resté impuni : d'accord, c'étaient les méchants, mais personne ne demande de comptes ? Pas même les Avengers ?). On nous avait pourtant promis que l'époque Krakoa et sa chute et les répliques des mutants contre leurs adversaires ne seraient pas oubliées...
Tout ça n'est pas que la faute de The Uncanny X-Men, même si Gail Simone et quelques-uns de ses collègues, et surtout Tom Brevoort ont complaisamment mis la poussière sous le tapis. Pour cette série en particulier, en tout cas, rien de ce qui s'est passé avant ne paraît compter beaucoup, sinon de contenter les anti-Krakoa qui souhaitaient, en masse apparemment, lire des mutants "comme avant". Mais n'était-ce pas les mêmes lecteurs qui trouvaient avant 2019 que les séries X n'étaient pas si bonnes ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire