- LE DEFI DES GHOST RIDER (Avengers #26-29)
Robbie Reyes emmène son jeune frère Gabe, paraplégique, à l'école à bord de son bolide infernal lorsqu'il perd le contrôle du véhicule. Furieux, il part dans le désert et défonce sa voiture à coups de maillet. Mais rien n'y fait : la voiture revient se garer devant chez lui, intacte. Il la conduit jusqu'à la base des Avengers pour leur demander de l'aider à s'en détacher. Black Panther appelle un expert en matière de démonologie : Daimon Hellstrom, le Fils de Satan, qui va pratiquer un exorcisme.
Mais la situation dérape méchamment : le Céleste mort qui sert de quartier général aux Avengers est possédé par le démon qui anime Ghost Rider tandis que Robbie Reyes est projeté avec sa voiture en enfer ! Là l'attend Johnny Blaze, le Ghost Rider devenu maître des lieux et qui le pousse à faire une course entre sa moto et son bolide pour déterminer lequel d'eux deux est le plus digne d'être Ghost Rider... Et pendant ce temps, Iron Man est en Turquie avec Thor où, dans un grotte, il trouve un fossile de son casque qui, à son contact, le fait disparaître !
Avec seulement quatre épisodes, ce tome 5 est le plus maigre de la collection. Je l'ai déjà dit mais Jason Aaron a écrit la série Ghost Rider par le passé et a intégré sa version la plus récente au sein des Avengers en la personne de Robbie Reyes, personnage apparu dans All-New Ghost Rider en 2014. Il en fait donc logiquement le benjamin de l'équipe mais aussi un jeune homme dépassé par ses pouvoirs qu'il considère véritablement comme une malédiction pour son âge.
Après avoir donc donné le beau rôle à Blade durant La Guerre des Vampires et à Thor durant La Guerre des Royaumes, le scénariste offre son arc dédié à Ghost Rider dans ce cinquième volume. L'intrigue, ou ce qui en tient lieu, montre cependant que Aaron n'était pas des plus inspirés à ce moment et que son défi à lui a été d'expédier cette affaire sans que ça se voit trop - raté !
En vérité, Aaron a peut-être un peu vite oublié qu'il avait traité le personnage de Robbie Reyes dans La Guerre des Vampires en montrant bien à quel point son pouvoir était un fardeau quand il était manipulé par le Colonel de l'Ombre et sa Légion des Morts. Y revenir, surtout pour une histoire aussi grotesque, a quelque chose d'embarrassant.
Car, enfin, ne nous voilons pas la face : le scénario est indigne d'un auteur comme Jason Aaron qui a maintes fois prouvé son aptitude à traiter convenablement du dilemme d'un héros surpuissant face à ses responsabilités en tant qu'individu et super-héros. Et là, assister à cette course entre Johnny Blaze et Robbie Reyes n'a rien de franchement passionnant ni d'original.
Blaze est représenté comme un parfait abruti qui enchaîne les coups tordus pour tester le petit nouveau tandis que, pendant ce temps, la montagne des Avengers est à son tour possédée par des force démoniaques. In fine l'équipe réussit à rejoindre son Ghost Rider et à l'aider à remporter la course, non sans avoir fait connaissance avec le Ghost Rider cosmique entre temps.
Cosmic Ghost Rider est une création de Donny Cates et Geoff Shaw dans la série Thanos. Cates s'attachera tellement à cet amalgame du Silver Surfer, du Ghost Rider et du Punisher (puisque le Frank Castle du futur a été investi de pouvoirs par Galactus afin d'être son énième héraut) qu'il lui consacrera une mini-série ensuite, puis en fera un membre des Gardiens de la Galaxie.
Mais les meilleures blagues sont les plus courtes et, hélas ! ce qui fonctionnait comme une pochade a fini par devenir un des personnages les plus insupportables qui soit, à peu près aussi finaud et bavard que Deadpool. Que Jason Aaron ait cru bon de s'en servir ici souligne encore plus la faiblesse de son idée. A part servir de prétexte à une baston avec les Avengers et jouer un rôle mineur dans la course entre Blaze et Reyes, le Ghost Rider cosmique est plus horripilant qu'utile.
Que peut-on sauver de ce naufrage ? Les dessins de Stefano Caselli qui ne fera que cet arc et c'est bien triste pour lui. L'italien est talentueux, il peut dessiner n'importe quoi - et il le fait littéralement ici. Mais comme son compatriote Marco Checchetto, après un début de carrière où il réussissait à enchaîner les épisodes sans faiblir, il n'arrive plus maintenant à le faire et c'est pourquoi il reçoit le renfort sur l'épisode 25 de Luciano Vecchio pour quelques planches. Ce n'est pas très glorieux quand même et décidément Avengers a bien du mal à trouver un artiste régulier et ponctuel.
On retiendra aussi la disparition de Iron Man dans des circonstances mystérieuses lors d'un déplacement en Turquie en compagnie de Thor et Okoyé. Un passage très bref qui va avoir des conséquences ultérieures... Mais ce subplot n'est ici que survolé - signe que Jason Aaron n'était pas très inspiré pour ce tome.
Surtout, sans être accablant, on se rend compte que le run de Jason Aaron achève sa deuxième année sans que rien d'époustouflant n'ait eu lieu. Il a beaucoup semé mais le lecteur n'a que peu récolté. Ses Avengers roulent au diesel sans faire d'étincelles, comme si son auteur hésitait à accélérer un bon coup. Il faudra être encore patient (le tome suivant montre des signes de mieux mais c'est avec le volume 7 que ça décollera franchement)...
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