- LA GUERRE DES ROYAUMES (Avengers #18-25)
Malekith, l'elfe noir, a rassemblé autour de lui les royaumes qui contestent la suprématie d'Asgard et une guerre a été déclaré pour éliminer Odin et ses sujets. Le conflit s'étend à Midgard/la Terre, protégée par Thor, le fils d'Odin. Les Etats-Unis d'Amérique, d'où provient la majorité des membres des Avengers, sont visés mais les autorités, dont ne dépendent plus l'équipe, ont d'autres arguments à opposer aux belligérants : l'Escadron Suprême, aux ordres de l'ex-agent du SHIELD Phil Coulson.
Le Céleste mort qui sert de quartier général aux Avengers est attaqué mais Captain America, Black Panther, Captain Marvel, She-Hulk et Blade sont absents. Ghost Rider et les agents du Wakanda doivent donc défendre leur base contre les hordes alliées de Malekith pendant que leurs camarades sont à New York.
Tandis que Thor, pour décrocher la victoire finale, voyage dans l'espace-temps pour trouver la version jeune et le roi Thor de la fin des temps, Jane Foster récupère le marteau du Thor de la Guerre. She-Hulk, elle, est éprouvée par son passé et ce qu'elle est devenue depuis son contact avec les Célestes...
Ce quatrième tome est particulier dans la mesure où il ne propose pas une histoire qui fasse avancer la série Avengers et pour cause, tous les épisodes sont rattachés à l'event War of Realms (La Guerre des Royaumes) qu'écrit au même Jason Aaron dans la lignée de la série Thor.
Pour le scénariste, cet event doit marquer la culmination de son run sur Thor (même s'il y ajoutera la mini-série King Thor, qui sera la vraie conclusion de sa prestation). En tout et pour tout, Aaron aura animé le personnage pendant 7 ans (2012-2019) !
Pourtant, dans Avengers, Thor Odinson reste un membre peu mis avant avant et après ce tome 4, comme si Aaron voulait bien signifier aux fans que, non, il n'en fait pas une obsession. Thor est là parce qu'il est un membre fondateur de l'équipe et un des trois membres de la "trinité" (avec Iron Man et Captain America).
L'avantage quand on écrit un event et deux des séries les plus importantes qui sont impactées parc celui-ci (Thor et Avengers donc), c'est qu'on peut faire ce qu'on veut dans les épisodes qui sont rattachés à la saga centrale. A cette époque, Marvel ne refuse rien à son scénariste vedette et il convoque des personnages qui lui sont familiers (comme Wolverine, le Punisher - qu'il a écrit dans sa version Max) et d'autres auxquels il n'a jamais touchés (comme Daredevil, investi des pouvoirs de Heimdall). War of Realms est un bon event, très spectaculaire, avec des dessins magnifiques de Russell Dauterman (dont ça reste à ce jour le dernier travail mensuel).
En ce qui concerne les épisodes tie-in de Avengers, Aaron, sans doute déjà bien occupé à ce que son event soit respecté par tous ses collègues qui doivent composer avec, se montre très basique. Hormis l'épisode 18 et l'épisode 21, qui ouvre et ferme ce tome, peu ou pas de surprise au menu. On démarre par l'implication de l'Escadron Suprême et on finit par une séance de spa dans le QG des Avengers.
L'Escadron Suprême a été introduit dans le tome 2 de façon fugace : Black Panther refusant que les Avengers reste une équipe soumise aux autorités américaines, le gouvernement confie à l'ancien agent du SHIELD Phil Coulson la mission de composer un groupe de surhommes capable de défendre les Etats-Unis, éventuellement contre les Avengers. On trouve donc Hyperion, Nighthawk, Power Princess, the Blur et Doctor Spectrum (respectivement les versions Marvel de Superman, Batman, Wonder Woman, Flash et Green Lantern).
Surtout, entre deux séances de bourre-pif contre des géants des glaces, on découvre que ces quatre individus, autrefois héroïques, sont en fait victimes d'un conditionnement orchestré par Phil Coulson, un véritable lavage de cerveau en règle pour en faire des soldats dociles. Mais Coulson lui-même ne semble pas tout à fait dans son assiette : et pour cause, il étai mort durant l'event Secret Empire (écrit par Nick Spencer) !
On va là aussi apprendre comment il a pu revenir d'entre les morts et la réponse est (SPOILER)... Grâce à Mephisto ! Le diable, comme je vous l'avais dit, est partout dans le run de Jason Aaron sur Avengers et il se sert de la nature de Coulson (similaire à celle d'Amanda Waller chez DC), c'est-à-dire un agent obsédé par les super-héros et la menace potentielle qu'ils incarnent, pour le transformer littéralement en agent dormant qui oeuvre à la destruction des Avengers avec le concours de l'Escadron Suprême.
Je vous laisse penser ce que vous voulez de cette caractérisation, mais pour ma part, ça ne m'a pas choqué dans la mesure où, que ce soit au cinéma, à la télé ou dans les comics, Phil Coulson n'a jamais été un personnage auquel j'ai réussi à m'attacher. Alors en faire le sbire de Mephisto, certes, ce n'est pas très subtil, ça ne lui donne pas davantage de charisme, mais lui ou un autre... De toute façon, pour moi, la vraie connerie qu'a faite Marvel, c'est d'écarter Nick Fury et de le remplacer par son fils, Nick Jr., afin de coller (physiquement) au personnage joué par Samuel L. Jackson dans le MCU.
L'épisode 20 mérite aussi une pause puisqu'il met en avant She-Hulk en train de latter des elfes et autres comparses de Malekith. Dans la série, la cousine de Bruce Banner est devenue surpuissante, une vraie bombe gamma ambulante, qui perd beaucoup de son intelligence quand elle se transforme. Aaron a pris cette direction car il ne pouvait pas disposer de Banner et qu'il lui fallait un Hulk. Ce n'est pas ce que je préfère dans ce qu'il a fait, tout comme cette romance improbable qu'il développe entre Jennifer Walters et Thor (parfaitement grotesque).
Mais dans cet épisode précis, Aaron montre quand même au fan de Jennifer Walters qu'il n'a pas effacé d'un trait de plume qui elle était. On la voit déchirée entre qui elle fut et qui elle est devenue. Après elle embrasse son côté le plus sauvage, bestial, violent, et les circonstances favorisent ce choix. Et sans trop en dire, avant la fin de son run, le scénariste y reviendra et rendra vraiment justice à She-Hulk...
Ed McGuinness réussit à enchaîner quatre épisodes à la suite, ce qui n'est pas un mince exploit. Mark Morales à l'encrage a dû turbiner pour tenir les délais de cet artiste fâché avec eux. Il est dans son élément avec des chapitres bourrés d'action et de démesure et il a l'occasion de dessiner des héros à la musculature hypertrophiée comme il les apprécie et des héroïnes plantureuses comme il les adore.
Lorsque Jason Masters signe l'épisode 21, qui ferme le ban, le changement esthétique est radical et le manque de maîtrise aussi. Les maladresses dans la composition des plans, le découpage besogneux, tout concourt à rendre une copie médiocre. Mais l'essentiel a déjà été fait, c'est juste un épisode "aftermath", assez quelconque.
Un tome 4 qui est finalement dispensable même si visuellement péchu.
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