Duncan et Samantha repartent en mission pour sauver Penny, leur fille. La reine Ashley et Brio ont planifié un assaut sur une forteresse dans les profondeurs du royaume où ils pensent que quelque chose de précieux est dissimulé. Battlebear les accompagne...
Alors, non, je préfère vous rassurer : cette planche ci-dessus n'est pas un spoiler. On y reconnaît Samantha, dans notre dimension, pleurant au chevet d'une personne alitée et intubée, donc visiblement pas en grande forme, MAIS il ne s'agit pas de sa fille Penny. Daniel Warren Johnson n'est pas fou au point de nous révéler dès le troisième épisode l'issue de son intrigue et je ne suis pas indélicat au point de vous "divulgâcher" un élément important de l'histoire...
... Bon, c'est quand même quelque chose qui a une importance dramatique, mais l'image ne fournit pas assez d'information pour que vous puissiez deviner de quoi il s'agit ni pour vous décourager de découvrir cette série quand elle sera traduite en France. Cela dit, et c'est tout le problème des critiques mensuelles, épisode par épisode, il y a pratiquement toujours un moment où ça devient impossible de tout garder secret. Mais on verra au fil du temps.
Donc, me voilà rendu à la fin de mes critiques concernant les nouveautés sorties cette semaine (en vérité, il m'en reste une sous le coude, mais je la garde pour la semaine prochaine parce que je crois que, vous comme moi, on a besoin de reprendre un peu notre souffle, ça été un programme chargé et, à ce sujet, il faudrait vraiment que les éditeurs US fassent un effort pour ne pas sortir autant de titres chaque semaine, surtout en fin de mois où ça frise l'embouteillage).
Mais venons-en à cet épisode. On l'aura compris, le principe de The Moon is following us, c'est un récit en narration parallèle : une partie de l'action se déroule dans notre monde et est mise en images par Daniel Warren Johnson, et l'autre partie se situe dans une autre dimension, qui n'est pas nommée mais qu'on appellera la dimension du sommeil, dont est prisonnière Penny, la fille du couple de héros, et qui est mise en images par Riley Rossmo.
Le mois dernier, c'était quasiment un épisode 100% Daniel Warren Johnson, scénario et dessin, qui revenait sur les origines de l'intrigue, ou comment un couple de parents en détresse apprenait que leur petite fille, Penny, ne cessait plus de dormir. La science était impuissante face à ce cas médical, mais un vieil homme du nom de Tash Severin abordait Duncan et Samantha Lamarr pour leur offrir son aide.
Et donc on comprenait que Penny ne se réveillait pas car elle était prisonnière de cette dimension parallèle. Littéralement prisonnière d'étranges créatures qui y régnaient dans un décor d'heroic fantasy mélangée à de la S.-F.. Tash disposait d'un équipement permettant de voyager dans cette dimension et avec l'aide des jouets de Penny, qui y étaient dotés de la vie, Duncan et Sam allaient s'employer à retrouver et réveiller leur fille.
Restait à savoir pourquoi la fillette était retenue dans cette dimension. La réponse se trouve à la fin de cette épisode et on a droit à un twist comme DWJ sait en inventer, un retournement de situation proprement renversant et bouleversant, digne de ce qu'il a écrit dans son chef d'oeuvre Murder Falcon et l'excellent (mais à mon avis un chouia en dessous) Do A Powerbomb !.
C'est toujours épique et singulier, en grande partie grâce au dessin de Riley Rossmo qui reprend largement les commandes de la partie visuelle (DWJ ne se chargeant, comme d'habitude, que des scènes dans notre dimension, cette fois très minoritaires). Il y a cette bizarrerie propre au trait de Rossmo qui n'a pas un dessin joli, séduisant : ses personnages ont de drôles de tronches, et c'est accentué par le fai qu'ils sont entourés de seconds rôles qui sont des jouets ou des peluches (un ours, une grenouille, une poupée).
Mais ne soyez pas rebutés pour autant. D'abord parce qu'au fil des années, Rossmo s'est quand même assagi (en comparaison avec ce qu'il produisait sur Harley Quinn par exemple) et donc même si ça conserve une authentique étrangeté, c'est moins appuyé. Et surtout parce que son découpage est extraordinairement fluide et énergique à la fois. Ce qui en fait le dessinateur parfait pour les parties dans la dimension du sommeil où l'action est omniprésente, avec des assauts sur une forteresse, des hélicoptères, des démons, etc. Et les couleurs de Mike Spicer, partenaire habituel de Johnson, font merveille aussi pour Rossmo.
Au fond, Rossmo et Johnson étaient faits pour se rencontrer et travailler ensemble car tous les deux ont en commun une personnalité graphique très forte mais surtout des sensibilités complémentaires. La force brute de Johnson est nuancée par la bizarrerie échevelée de Rossmo, au service d'un script très émouvant et sans cesse surprenant.
Sachant qu'on n'est à peine au tiers de cette série donne furieusement envie de savoir comment les deux auteurs vont poursuivre l'aventure en continuant à nous étonner. Mais avec ce tels talents, il n'y a guère d'inquiétude à avoir...
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