samedi 28 septembre 2024

THE UNCANNY X-MEN #3 (Gail Simone / David Marquez)


Tandis que Charles Xavier reçoit une visite dans sa cellule, chez Marcus Benson, Malicia se réveille et trouve Wolverine sur le départ. Les jeunes mutants dont elle a acceptés de s'occuper vont recevoir leur premier entraînement mené par Diablo...


Je vais me répéter et je m'en excuse par avance, mais, franchement, ce n'est pas très bon. Ce n'est paradoxalement pas non très mauvais ni désagréable à lire, mais je crois simplement que ça ne fonctionne pas sur moi. The Uncanny X-Men cherche trop à plaire et... Hé bien, ça me déplait.


De ce point de vue, la série ressemble complètement à Gail Simone. Très active sur les réseaux sociaux, on sent qu'elle est très heureuse en ce moment, son agenda est bien rempli, elle déborde d'idées et ne manque jamais une occasion de faire la réclame pour les copains. D'ailleurs, c'est bien simple : tout est génial, jamais un mot de travers, un reproche, une critique négative, c'est formidable.


Je ne prétends pas qu'elle est insincère mais tout de même elle est très gentille, Gail. Plus corporate, tu meurs ! Plus confraternelle, tu peux pas ! Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Il n'y a que pour commenter la campagne de Trump et les sorties de J.K. Rowling (qui a le malheur de dire ce qu'elle pense du wokisme) que Gail Simone se fâche.


Et cette insipidité transpire par tous les pores de The Uncanny X-Men, une série si inoffensive qu'on se peut légitiment se demander à qui elle s'adresse sinon à des fans en manque de doudou, qui adore l'eau tiède et ne veulent surtout pas qu'on vienne les perturber à nouveau comme quand Hickman a osé rebâtir la gamme mutante autour de Krakoa.

La couverture avait pourtant de quoi me ravir : Diablo, mon mutant favori, allait enfin avoir droit à du temps de jeu après sa brève apparition dans le premier épisode (il était complètement absent du deuxième). Et en plus dans le rôle du coach pour les Outliers, ces jeunes mutants sortis de nulle part et recueillis par Malicia.

Mais patatras ! De Diablo, on ne profite guère : la plupart du temps il est montré de loin pendant que Gambit, Jubilé et Malicia commentent la manière dont les Outliers se débrouillent face à l'elfe. Encore plus aberrant : Kurt Wagner est effrayé par le pouvoir du nommé Deathdream (ou "manga boy" comme l'a surnomme Logan). Non mais de qui se moque-t-on ? Effrayé, un X-man aussi expérimenté que Diablo, ex-leader d'Excalibur et d'Amazing X-Men ? N'importe quoi !

A l'image de cette séquence d'entraînement, tout est raconté à distance, comme si Gail Simone ne se risquait jamais à entrer dans le vif du sujet. On est au troisième numéro, et on n'a toujours pas l'impression que quoi que ce soit a commencé, il faudrait se réveiller. La seule scène qui bouge vraiment se situe à la fin avec Logan qui découvre qui rode dans les parages et qui va se retrouver en fâcheuse posture.

David Marquez donne beaucoup d'énergie à la lecture mais j'ai cette impression tenace qu'il en garde sous le pied. Pour lui, dessiner cette série est un retour aux affaires, en plein jour. Mais pourtant on ne sent pas qu'il force son talent. Son dessin est séduisant, il est difficile d'y résister, mais pour l'instant il n'apporte rien de plus que son adresse naturelle. Et je ne peux m'empêcher de penser que c'est la faute du script qui ne lui donne pas beaucoup de fil à retordre, or un très bon artiste de comics a besoin d'être challengé, pas d'être cajolé par son scénariste. C'est comme ça qu'on voit ce qu'il amène au projet.

L'autre raison pour laquelle je suis contrarié n'a rien à voir avec cet épisode en particulier mais par la vérification d'une hypothèse que j'avançais dans la critique du précédent numéro. J'écrivais ceci : "vous pariez combien que Brevoort prépare un futur crossover conflictuel entre The Uncanny X-Men et X-Men avec baston à la clé pour 2025 ?".

Et devinez quoi ?


Tom Brevoort n'a pas pu résister : non seulement à peine commencées, les séries X-Men et The Uncanny X-Men vont partager une histoire, mais, quelle originalité, c'est pour se mettre sur la gueule ! Hé oui, c'est reparti comme en 40 ! Nouvelle baston entre héros, et entre mutants au programme. Oh, ce n'était pas difficile à prévoir : dès le premier n° de The Uncanny X-Men, une tension palpable, lors de leur échange téléphonique, était présente entre Malicia et Cyclope et dans le deuxième n°, avec l'arrivée de Jubilé, on savait que cette dernière revenait d'espionner l'institut Xavier transformé en prison par le Dr. Corinna Ellis. Donc, voilà X-Men et Uncanny X-Men vont aller se battre parce que, sûrement, Malicia va désobéir aux injonctions de Cyclope de ne pas y aller avant que lui ne l'ait décidé.

L'an dernier quand DC avait lancé l'event Knights Terror alors que plein de nouvelles séries étaient relancées, j'avais trouvé ça stupide de couper si vite des titres dans leur élan. Là, pareil. Mais en plus, comme je ne lis pas X-Men et que, jusqu'à présent, je ne peux pas dire que je sois conquis par The Uncanny X-Men, je sens le coup de grâce venir. Je n'ai pas envie de lire ça, surtout si vite. Je m'étais fixé la fin du premier arc de The Uncanny X-Men pour savoir si je poursuivrai et je vais donc aller jusqu'au n°5. Mais certainement pas plus loin, surtout pour me taper un crossover ensuite.

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