jeudi 6 mars 2025

MOON KNIGHT : FIST OF KHONSHU #6 (Jed MacKay / Domenico Carbone)


Mis K.O. par Achilles Fairchild, Moon Knight est tancé par Khonshu qui se sent humilié mais qui a donné à Hunter's Moon les moyens de le sauver. Avec Tigra, Reese et Solider, Hunter's Moon tire des griffes de Fairchild et Carver. Mais, une fois remis, Moon Knight doit avoir une explication avec Tigra sur un sujet épineux...


C'est encore une fois un excellent épisode : le mois dernier, on quittait Moon Knight en bien fâcheuse posture et sur une révélation tonitruante au sujet d'Achilles Fairchild (que j'ai choisi de ne pas spoiler tant que c'est encore possible, mais encore une fois, tenez-vous éloigné des réseaux sociaux et des petits malins qui aiment gâcher les surprises).


Sans grande surprise, l'épisode de ce mois repose essentiellement sur la mission de sauvetage des amis de Marc Spector. On pourra juste s'étonner qu'ils réussissent si bien alors que Jed MacKay aurait pu faire durer le plaisir (et le supplice de son héros). Mais on peur aussi remercier l'auteur de continuer à nous surprendre en refusant justement de tirer sur la corde.


Néanmoins, le récit n'est pas dénué de facilités narratives, comme le moyen mis à disposition d'Hunter's Moon pour pister rapidement Moon Knight. C'est vraiment ce qu'on appelle un deus ex machina... De même, on pourra sourire de la naïveté de Fairchild qui fait transporter Moon Knight par des sbires au lieu de s'en charger lui-même ou de confier cela à Carver, son assistante.


Mais en vérité, MacKay semble surtout concerné par les deux grandes scènes d'explication de l'épisode : la première concerne Marc Spector et Khonshu sur la lune et le scénariste s'amuse visiblement beaucoup à broder sur la relation orageuse entre les deux. Marc apparaît comme le fils indomptable devant un père colérique - ou plutôt frustré de constater l'indocilité de son soldat.

Cela donne lieu à des pages magnifiques visuellement où Domenico Carbone ne pâlit pas de la comparaison avec Dev Pramanik, même si leurs styles diffèrent beaucoup. Pramanik est sans doute plus fort, plus audacieux, mais Carbone, dont le trait est influencé par celui d'Olivier Coipel, a quelque chose de très séduisant aussi.

Dans les deux cas, on a affaire à des artistes très inventifs dans leur découpage et avec eux deux la série s'élève très (mais alors très) au-dessus de bien des productions Marvel actuels (en attendant le retour aux affaires sérieuses de cadors comme Valerio Schiti et Javier Garron). Pour une fois que l'éditeur dispose d'un artiste régulier de haut niveau et d'une doublure quasi aussi forte...

Puis il y a ce dialogue entre Marc et Tigra qui remet sur le tapis Hank Pym. L'échange est tendu mais écrit de façon épatante, MacKay réussissant à exprimer les sentiments de chacun sans expédier ce moment de vérité. Il paraît inévitable qu'à court ou moyen terme Pym apparaisse dans la série et vu là où on l'a laissé (à la fin de l'éphémère Avengers Inc.), cela promet.

Là encore, Carbone se montre inspiré. Même si on peut trouver qu'il représente Marc Spector un peu trop rajeuni, son trait a quelque chose d'immédiatement accrocheur, avec des angles de vue accrocheurs, des compositions nerveuses. Graphiquement, Moon Knight : Fist of Khonshu est comme on le dirait d'une chanson impeccablement produit.

Ajoutez à cela quelques allusions bien senties (enfermer Moon Knight dans un endroit où il ne verra pas la lune, comme s'il tirait sa force du satellite de la Terre : brillante analogie avec Superman qui se régénère grâce au soleil) ou la fin de l'épisode qui annonce du costaud pour le mois prochain, et vous comprendrez qu'il ne faut absolument pas/plus passer à côté de ce titre.

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