dimanche 23 mars 2025

BUG WARS #2 (of 6) (Jason Aaron / Mahmud Asrar)


Slade Slaymaker a découvert une amulette magique grâce à laquelle il peut rétrécir jusqu'à la taille d'un insecte et l'artefact s'est greffé à sa poitrine. Il se rend compte que le terrain entourant la maison où il vit avec sa mère et son frère est le théâtre d'une guerre entre plusieurs tribus d'insectes. Fait prisonnier par l'une d'elles, il est vendu à un marchand d'esclaves pour se battre dans une arène...


Cette série est une excellente surprise. Je m'y étais plongé sans trop savoir à quoi m'attendre, même si l'association Jason Aaron-Mahmud Asrar était a priori un gage de qualité. A la croisée de plusieurs influences, Bug Wars m'avait positivement étonné avec un premier épisode généreux et riche en émotions fortes.


Et disons-le sans attendre : ce deuxième épisode confirme toutes les belles promesses du premier. Jason Aaron en profite d'ailleurs avec Mahmud Asrar pour garnir chaque épisode de plusieurs pages de bonus pour nous instruire sur les différentes tribus d'insectes qui se font la guerre sur le terrain de Slaymaker et on voit que le scénariste comme le dessinateur ont bien bossé en amont.
 

Imaginez un mix, certes improbable, entre Games of Throne et Chérie, j'ai rétréci les gosses ! et vous n'aurez encore qu'un petit aperçu de ce que raconte Bug Wars. Ce numéro fait aussi penser à une version miniature de Gladiator avec son marché aux esclaves et son arène dans laquelle ces derniers sont jetés en pâture pour distraire un public avide de sang.


Comme le héros est un adolescent qui croit cauchemarder mais se rend progressivement compte de la fâcheuse situation dans laquelle il se trouve, on n'a aucun mal à s'identifier. Tout va vite, mais sans précipitation. Et surtout, ce monde de l'infiniment petit a quelque chose, paradoxalement, d'immense et d'effrayant.

La question que se pose le jeune Slade et avec lui, le lecteur, c'est pourquoi ces tribus se font la guerre alors qu'on a vu dans le premier épisode qu'une tempête a tout balayé et mis fin au précédent conflit. La réponse nous est livrés à la dernière page et évidemment je ne vais pas vous la dévoiler, mais elle est apparaît comme dramatiquement logique quand on a observé le comportement du frère de Slade.

Avant cela, on a eu droit à une scène dans l'arène particulièrement brutale. Le sort d'un des esclaves est réglé avec une sauvagerie impressionnante et on ne donne donc pas cher des quatre autres. D'autant que l'amulette de Slade, qui lui permettait quand elle brillait, de conserver sa force naturelle ne semble plus vouloir fonctionner...

La réussite de la série repose énormément sur les dessins de Mahmud Asrar pour qui Jason Aaron a écrit cette histoire sur mesure. L'artiste d'origine turque s'en donne à coeur joie et ça fait plaisir de le voir si investi. On comprend que ce récit l'inspire, davantage que les super-héros qu'il a abondamment illustrés auparavant.

Asrar met tout ce qu'il a sur ses planches et il a bâti un univers à l'esthétique puissante, fourmillant (c'est le cas de le dire...) de détails, avec des designs soignés, des décors très détaillés. Le fait que les insectes aient une forme humanoïde, même si le scarabée de Slade lui a conservé la sienne, peut dérouter, mais on est tellement pris par l'action qu'on ne s'en formalise pas.

Enfin, il faut mentionner la splendide colorisation de Matt Wilson qui contribue grandement aux ambiances fantastiques. Partenaire jusque-là fidèle de Chris Samnee (même si Mat Lopes le remplace sur Batman and Robin : Year One), il respecte le trait de l'artiste et le valorise, avec des nuances magnifiques.

Bref, c'est du tout bon. Vivement la suite !

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