vendredi 28 mars 2025

ULTIMATE SPIDER-MAN #15 (Jonathan Hickman / David Messina)


Pour ne pas effrayer leurs enfants, Peter et Mary Jane leur on racontés qu'ils partaient en vacances. Ils stationnent leur camping-car dans un endroit perdu de l'Utah où vivent des ufologues et autres conspirationnistes. L'un d'eux les avertit de l'existence d'une base désaffectée à éviter car personne n'en est revenu...
 

Après le dénouement choc du précédent épisode (que je ne vous révélerai pas, tant que cela n'impactera pas la compréhension des résumés), il suffit de dire que les Parker (Peter, MJ et leurs deux enfants) sont en cavale. Ils ont quitté New York et se sont arrêtés dans l'Utah, au milieu de nulle part, avec pour voisins des excentriques anti système.


Jonathan Hickman n'entend visiblement pas s'attarder et ne perd donc pas de temps pour que les Spider-Men (Peter et son fils Richard, qui utilise le costume picotech que Tony Stark avait confié initialement à Peter) se mettent en action. Direction : une ancienne base désaffectée dont les curieux partis la visiter ne sont jamais revenus.


Encore une fois, le mystère est totalement éventé par la couverture puisque le lecteur sait que l'Homme Sable sera de la partie. En revanche, la petite May n'est pas mise en danger par le Sandman puisque c'est donc Richard, le fiston, qui va l'affronter avec son père - mais on sait que les couvertures sont dessinées bien avant la réalisation de l'épisode et donc des éléments y figurent parfois par erreur.


Autant le dire sans détour : Jonathan Hickman gâche complètement l'opportunité de nous présenter l'Ultimate Sandman. Il y a peu de chances qu'on le revoit un jour dans la série et c'est assez surprenant quand on sait qu'il est un des adversaires récurrents du Spider-Man classique. Là, le personnage sert uniquement de prétexte pour créer de l'action.

Même si Hickman explique rapidement les origines de cet Homme Sable et réussit à en faire un bonhomme aussi malchanceux que celui de la Terre 616, le scénariste échoue à traduire la tragédie de sa condition et la manière même dont il est intégré à l'histoire témoigne d'un manque d'inspiration assez criant avec sa base désaffectée qui alimente les fantasmes d'un complotiste.

Ce n'est, hélas ! pas le seul défaut de cet épisode : en effet, alors que les Parker sont sur la route, obligés de fuir New York, jamais on ne ressent l'urgence de leur situation, la détresse de Peter et Mary Jane - celle-ci adopte une attitude trop légère pour qu'on croit à une quelconque panique. 

Le couple raconte à sa progéniture qu'ils partent en vacances, mais on aurait aimé plus de contextualisation (par exemple en ce qui concerne la scolarisation des enfants puisque l'épisode se déroule en Mars et pas durant les congés scolaires). C'est comme si Hickman s'en fichait, au point que la dernière partie du récit est en total décalage.

En effet, Ben Parker et J. Jonah Jameson, eux, sont restés à New York, malgré la menace qui pèse sur eux. Ils reçoivent la visite de Wilson Fisk qui se moque ouvertement d'eux et de leur journal, malgré leur enquête à son sujet. Ces pages possèdent une tension absente du reste, même si on ne comprend pas du tout que Peter n'a pas convaincu son oncle de se mettre à l'abri lui aussi.

C'est donc une impression très étrange qu'on retire de cette lecture, renforcée par le retour de David Messina au dessin. L'artiste profite de l'occasion : il peut à nouveau mettre en images Spider-Man en costume, même si son découpage des scènes d'action manque toujours de ce dynamisme et souffre donc de la comparaison avec les planches de Checchetto.

Non, ce qui est presque dérangeant, c'est le fait qu'à Messina reviennent les épisodes les moins passionnants. Il devient évident que Hickman, quand Checchetto doit souffler, fait du remplissage ou du moins n'écrit pas d'une manière aussi dynamique. Le travail de Messina devient donc très ingrat, à devoir dessiner des histoires situées plusieurs crans en dessous des autres.

Outre le faible rendement de Checchetto (qui n'arrive pas/plus à enchaîner plus de trois épisodes à la suite), Messina, sans démériter franchement, semble ne pas convaincre Hickman de lui donner des scripts semblables en qualité à celui de son collègue. On est presque mal à l'aise avec ce partage des tâches où Messina est clairement traité comme un dessinateur de second rang.

Cela donne à la série une démarche claudicante : Hickman se fiche clairement de sa série quand Checchetto n'est pas là et ne donne que des scripts très moyens à Messina. Pour être comblé, il faudrait que Ultimate Spider-Man soit une série bimestrielle, ce qui permettrait donc de n'avoir que des épisodes dessinés par Checchetto et un Hickman motivé (par la présence de son artiste favori). 

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