Le corps transpercé par une épée, laissée pour morte par Lady White, Zatanna invoque un sort qui la transporte au Bar Oblivion où Madame Xanadu, Blue Devil et le Détective Chimp prennent soin d'elle. Mais lorsqu'elle est assaillie par une sinistre vision les concernant, elle préfère repartir pour les protéger...
J'avais beaucoup aimé le premier épisode de cette mini-série, entièrement écrite et mise en images par Jamal Campbell, et ce deuxième numéro ne déçoit pas. On sent que l'auteur est très inspiré par son personnage et son intrigue s'enrichit à la fois de nouveaux rebondissements et de seconds rôles qui lui donnent plus de profondeur et de mystère.
Résumons : Zatanna était sur le point de commencer un nouveau spectacle lorsque son équipe technique a été attirée dans le plan astral par Lady White, une magicienne qui fit les grandes heures de la salle de spectacle où tout ce beau monde se trouvait en répétitions. Zatanna a sauvé ses amis mais un des membres de son staff l'a trahie en la poignardant.
Le récit reprend donc là où on l'avait laissée et Zatanna invoque un sort pratiqué par des magiciens en détresse, qui la conduit au Bar Oblivion, où les pratiquants des arts occultes aiment venir se détendre. C'est Bobo le Détective Chimp qui a hérité de l'endroit (autrefois propriété du Nightmaster) et Blue Devil, son partenaire du Shadowpact, l'aide. Madame Xanadu, la médium, est également là.
Ils soignent Zatanna qui reste cependant transpercée par l'épée magique utilisée contre elle et qui va vite avoir une vision sinistre du futur où tous ses amis sont morts. Elle préfère donc partir pour réfléchir à une riposte et essayer de se débarrasser de l'épée elle-même. Mais Blue Devil l'a suivi, tandis que Xanadu tire les cartes pour y voir plus clair et que Bobo consulte sa bibliothèque.
Le rythme est très soutenu encore une fois mais Jamal Campbell maîtrise son affaire : jamais le lecteur n'a le sentiment que le récit est précipité ou confus. Les décors s'enchaînent en même temps que les péripéties et on sent que Zatanna veut à la fois épargner ses proches tout en étant clairement dépassée par la situation.
Dans une interview, Campbell a expliqué ne pas avoir voulu impliquer des héros trop connus dans son intrigue pour qu'ils n'éclipsent pas Zatanna. On a pourtant droit à l'apparition à la toute fin d'un personnage très familier mais néanmoins ce n'est pas gênant pour deux raisons : 1/ c'est qu'il a toujours été intime avec elle (non ce n'est pas John Constantine), et 2/ça intervient dans un contexte très spécial.
En revanche, je me réjouis que Campbell ait préféré employer les deux anciens du Shadowpact que sont Bobo et surtout Blue Devil, lequel est visiblement amené à jouer un rôle déterminant, tout comme Madame Xanadu. Pour ceux qui ont lu et aimé Justice League Dark (période New 52 puis Rebirth, ce sont d'agréables retrouvailles).
Du côté des méchants, Lady White renoue avec son frère Brother Night, un personnage créé par Paul Dini lors de son run sur Zatanna en 2010-2012. Campbell a bien révisé ses classiques et même si vous ne connaissez pas toutes ces références, vous n'êtes pas perdu. Ce ne sont que des bons points. Et c'est épatant de voir un artiste être aussi compétent pour ses premiers pas comme scénariste.
La partie graphique est évidemment un régal. Ceux qui connaissent le travail de Campbell sur des séries comme Far Sector, Naomi ou Superman apprécieront particulièrement la manière qu'il a d'assumer dessin et colorisation. C'est très numérique, mais tout de même très beau : il ne se repose pas sur les effets infographiques, c'est au service de la narration.
Il est remarquable de voir à quel point il s'approprie les personnages, soigne les décors, varie son découpage : tout est conçu pour divertir, dans le sens le plus spectaculaire du terme. C'est fluide, c'est énergique, c'est élégant. La maturité de Campbell en fait un des tout meilleurs dans sa partie et DC lui a chaque fois donné les moyens de s'amuser sans le tester sur des projets sans envergure.
Zatanna fait d'ores et déjà partie des joyaux de 2025 et après Bring down the house par Mariko Tamaki et Javier Rodriguez (dont le recueil HC vient de sortir, il est superbe), la maîtresse de la magie est décidément gâtée. Et ses fans aussi !
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