THE AVENGERS, VOLUME 2 : TWILIGHT DREAMING
(The Avengers #7-11)
Tous les Avengers dans la Cité Impossible sont sous l'emprise de Cauchemar. Seuls Scarlet Witch réussit à s'en échapper et elle retrouve Vision, insensible à cette attaque psychique mais qui la prévient que la Cour du Crépuscule a investi le bâtiment pour qu'on leur livre Kang.
Scarlet Witch et Vision tentent d'affronter Lancelot, Galehaut, Parsifal, Artur, Bedivere, Mordred et Bercilak mais ils sont surclassés. Cependant, les autres Avengers questionnent Cauchemar pour savoir à quel prix il les libérera et accède à sa demande. Une bataille s'engage ensuite entre le Cercle et les héros réunis au terme de laquelle ces derniers prennent l'avantage mais réalisent qu'il s'agit d'une nouvelle ruse.
En effet, pendant ce temps, Myrdinn est au chevet de Kang, non pour l'achever mais pour savoir ce qu'il a appris au sujet de l'Instant Manquant qui donnera à celui qui le retrouvera le contrôle du temps. Réalisant que son rival en est au même point que lui, Myrdinn fait en sorte de l'handicaper mentalement. Kang, furieux que les Avengers aient failli, s'éclipse...
Ce deuxième tome d'Avengers est peu ou prou de la même facture que le premier. Il conclut quasiment la première année du run de Jed MacKay comme scénariste des Avengers et on peut surtout mesurer à quel point l'auteur a surtout mis ce temps à profit pour installer une intrigue amenée à durer, même si les mois suivant cet arc il investira d'autres pistes.
Le début du récit est déstabilisant, mais dans le bon sens du terme : on trouve des Avengers défaits dans un décor apocalyptique et Vision a laissé la vie face au Presbytre Noir, un monstre gigantesque... En vérité, il s'agit d'un leurre car les héros sont prisonniers de la dimension de Cauchemar, un vieil ennemi du Doctor Strange.
Logiquement, les deux seuls à échapper à son emprise sont Scarlet Witch qui comprend la situation et Vision qui, étant un androïde, n'est pas atteint pas cette ruse psychique. Mais ce dernier annonce à Wanda Maximoff que la Cité Impossible est prise d'assaut par le Cercle du Crépuscule de Myrdinn - ce même Myrdinn qui a failli tuer Kang et qui est venu terminer le travail.
Passée cette introduction (qui dure quand même un épisode entier), Jed MacKay retombe dans les travers de son premier arc narratif : très vite, les Avengers prisonniers de Cauchemar parviennent à rejoindre Scarlet Witch et Vision et on assiste à une bataille en règle entre eux et les membres du Cercle. Pour les battre, les héros comprennent vite qu'ils doivent les surprendre car leurs pouvoirs semblent correspondre aux leurs.
Mais, là encore, c'est un leurre car Myrdinn, absent de la baston, est déjà au chevet de Kang sans vouloir néanmoins l'achever. Cette répétition du motif est assez habile même si elle aboutit à une petite déception : plutôt que de développer l'improbable alliance qui s'est nouée entre Kang et les Avengers, le scénariste l'abrège quand le conquérant temporel estime que les héros ont failli à le protéger.
On se rend compte que MacKay a dû respecter des consignes éditoriales correspondant au statut de Kang dans le MCU où de vilain majeur il est devenu un poids mort. Autrement dit, il est temps de la sortir, au moins provisoirement, de la partie en cours pour que les Avengers aient à nouveau les mains libres en vue d'autres menaces.
C'est un peu dommage dans la mesure où MacKay, lui, contrairement à Kevin Feige, ne se prenait pas les pieds dans le tapis d'une intrigue exploitant le multivers : son objectif, c'était ce fameux Instant Manquant, la clé pour contrôler le Temps, convoitée par Myrdinn et son Cercle et Kang donc. Mais récemment, l'auteur a pu renouer avec cette histoire et je suis curieux de savoir où il va aller maintenant qu'il a gagné un peu d'indépendance.
L'arc principal couvre les épisodes 7 à 10 et le n°11 est self-contained qui met en scène le retour de Edwin Jarvis qui, invité dans le nouveau QG des Avengers, prépare la Cité Impossible à dorloter ses occupants entre deux batailles. Toutefois, MacKay en profite pour inclure le Penseur Fou qui a élaboré un plan pour visiter quasiment incognito le bâtiment et y glaner de précieuses infos...
C.F. Villa dessine les épisodes 7, 8 et 10 et fait preuve de la même irrégularité que précédemment. On sent qu'il est plein de bonne volonté et qu'il fait son possible pour rendre justice au script et à ses aspects les plus spectaculaires. Mais il s'avère trop juste pour ça, comme en témoigne le combat fictif contre le Presbytre Noir qui manque trop de tenue pour être aussi déchirant qu'espéré.
Francesco Mortarino lui succède sur l'épisode 9. L'artiste évolue dans un registre similaire, avec un trait moins gras, mais sans plus d'éclat. On ne peut que déplorer que Marvel et l'editor de la série (Tom Brevoort assisté de Annalise Bissa) n'aient pas mis sur une telle série un artiste plus expérimenté, plus solide techniquement.
Enfin Ivan Fiorelli fait déjà ses adieux au titre en dessinant le n°11 : il s'en sort mieux que ses collègues même si son style ne paraît pas non plus très adapté aux Avengers. Mais disons qu'il fait plus d'efforts, soignant les décors, le découpage, signant de belles compositions. Il y a là un dynamisme et une substance supérieurs.
On peut déjà dire que cette première "saison" de Avengers par Jed MacKay est quand même décevante. Par rapport au run de Jason Aaron, le scénariste n'a pas le luxe d'artistes vedettes et de talents équivalents à son prédécesseur. Mais il échoue aussi à livrer un récit vraiment palpitant et accrocheur. Toutefois, MacKay a de la ressource et il le prouvera vite...
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