GUARDIANS OF THE GALAXY, VOLUME 1 : GROOTFALL
(Guardians of the Galaxy #1-5)
Les Gardiens de la la galaxie étaient devenus une équipe très fournie défendant tout l'univers. Un an s'est écoulé depuis et il ne sont plus que cinq : Star-Lord, Drax, Gamorra, Nebula et Mantis. Quid de Rocket Raccoon ? Et de Groot ? Ce dernier a subi une transformation dramatique en muant en une horde d'astéroïdes qui dévaste tout sur son passage : le Grootfall.
Alors qu'un de ces monstres va percuter les territoires Manifold aux confins de l'espace connu, les Gardiens se rendent sur place pour tenter d'évacuer ceux qui s'y trouvent. Problème : deux peuples, les Secteurs Unis et les Caps Blancsn s'y livrent une guerre sans merci pour la possession du Mysterium, un métal aux propriétés uniques. Et aucun ne veut partir malgré le risque
Nebula tente de résoudre l'affaire en volant le Mysterium aux mains des Caps Blancs, mais sans succès. Star-Lord a reçu entre temps une invitation pour une chasse sur la planète de son père et de sa demi-soeur. Il y emmène Drax dans l'espoir d'y trouver un des Groot. Avant que les chasseurs spartoi ne le détruisent, la créature demande à Star-Lord de réunir l'équipe, donc de ramener Rocket Raccoon.
Rocket est devenu le shérif sur la planète Refuge, qui sert comme son nom l'indique d'abri pour tous les rescapés du Grootfall. Mais un culte s'y installe, croyant que le monstre va en vérité purifier ce monde. Rocket tente de repousser le Grootfall, en vain mais il est sauvé par les Gardiens qui lui expliquent l'évolution de la situation...
Deux ans près la fin du run de Al Ewing, Marvel décide de confier le destin des Gardiens de la galaxie au duo Jackson Lanzing-Collin Kelly. Il est évident que l'éditeur ne compte plus trop sur ces personnages puisque leur trilogie au cinéma vient de s'achever. Mais sait-on jamais ? Une nouvelle histoire pourrait séduire les lecteurs et justifier la publication d'une nouvelle ongoing.
Al Ewing a terminé sa prestation avec une formation très élargie des Gardiens, plus proche de la Légion des Super-Héros de DC que de ses incarnations précédentes. En vérité, ils sont devenus les Avengers de l'univers, qui était d'ailleurs le projet initié par Bendis (non pas en termes de volume mais pour les rendre aussi attractifs commercialement).
Lorsque Lanzing et Kelly débutent leur récit, un an s'est écoulé depuis la dernière aventure contée par Ewing et l'équipe apparaît décimée. Il n'en reste plus que cinq membres actifs et dans un sale état psychologique : Star-Lord est hanté par la mort de plusieurs de ses camarades, Gamora est devenue alcoolique, Drax refuse de se battre, Mantis semble avoir perdu la raison. Seule Nebula paraît tenir le coup, ayant intégré la bande juste avant la tragédie qui l'a frappée...
Mais de quelle tragédie est-il question ? Groot est devenu un monstre, une nuée d'astéroïdes qui dévaste tout sur son passage, détruit des planètes encore plus rapidement que Galactus : c'est le Grootfall. Lanzing et Kelly vont faire durer le plaisir en ne révélant pas comment le gentil Groot s'est ainsi transformé avant le second tome.
Car, de fait, le run des deux auteurs sera effectivement bref. Est-ce parce que les ventes n'ont pas été à la hauteur ? Ou parce que les scénaristes n'avaient que cette histoire à raconter ? Sans doute un peu des deux puisque Lanzing et Kelly apprécient les histoires avec une fin, ils ne s'installent jamais très longtemps sur une série. Et peut-être que les fans n'ont pas apprécié l'intrigue.
Pour ma part, ce premier tome m'a séduit, tandis que le suivant m'a paru vouloir défaire ce qu'il avait posé comme si les auteurs avaient dû ranger leurs jouets afin que leurs successeurs n'aient pas à tout reprendre. Sauf que depuis ces dix épisodes et un Annual, Marvel n'a pas relancé de série Guardians of the Galaxy, les personnages sont comme tombés aux oubliettes et on ne voit pas qui les en sortira.
Etrange destin pour des héros qui ont connu un regain de popularité inouï depuis les runs de Dan Abnett et Andy Lanning et plus encore grâce à Brian Michael Bendis (qui a établi l'équipe telle qu'on l'a connu dans les films du MCU), puis Donny Cates et Al Ewing - autant de grands noms pour des prestations certes inégales mais au succès indéniable.
Lanzing et Kelly se les réapproprient brillamment dans une esthétique qui emprunte à la fois au space opera (normal) mais aussi au western (comme en témoigne le look de Star-Lord ou de Mantis) et à l'heroic fantasy (voir le look de Drax). Contre toute attente, ce mélange des genres fonctionne parfaitement et le mystère autour de Groot s'avère accrocheur tout ses ravages spectaculaires.
Les deux auteurs soignent également l'aspect psychologique en montrant des Gardiens cassés, brisés, ce qui avait été peu traité avant mais qui est intéressant quand on sait toutes les épreuves qu'ils ont endurés (ce sont tous des vétérans, ayant servi dans des guerres cosmiques). C'est certes moins fun mais digne d'intérêt.
En prime, la série est dessinée par Kev Walker. Un artiste que j'ai mis longtemps à apprécier mais qui est taillé pour ce job. Son imagination est sans limites et il a le sens de la démesure requise. Avec lui, on accède à des mondes et des peuplades bizarroïdes et on s'éloigne de tout réalisme classique, ce qui colle avec les Gardiens de la galaxie.
Son découpage comme son trait est brut de décoffrage, avec une ampleur, une générosité dans les détails et en même temps quelque chose d'un peu frustre. Walker ne flatte pas particulièrement le physique des personnages, y compris féminins, mais justement cela fait ressortir leur côté freaks, outsiders, et c'est raccord.
Moi qui ai longtemps espéré que Chris Bachalo dessine la série (ce qui ne risque plus d'arriver puisque, hélas ! il ne fait quasiment plus rien), avec Kev Walker, on s'en rapproche dans le baroque. En outre, sur ces épisodes, on profite de sublimes couvertures de Marco Checchetto, ce qui ne gâche rien (et qui donnerait envie de voir l'italien à l'oeuvre sur les pages intérieures d'un tel titre, mais là aussi, ce n'est absolument pas prévu).
Ces cinq premiers numéros sont très prometteurs et réussis. Et je ne tarderai pas à vous parler de la suite (et fin) de ce run... So, stay tuned !
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