Robur le conquérant s'apprête à bombarder Paris et l'inspecteur Juve vient d'arrêter le capitaine Nemo, pourtant là pour stopper Robur. N'écoutant que son courage et profitant de la confusion, Lumen prend les commandes de l'Allonautilus pour défier Robur...
Et c'est - déjà - fini !... Ou presque. Car la bonne nouvelle de ce quatrième épisode, outre qu'il est aussi bon que les trois précédents, c'est l'annonce faite par le scénariste James Robinson dans sa postface qu'il conclut là le premier volume des Adventures of Lumen N.. Et donc, vous l'aurez compris, il prépare la suite.
Je dois dire que cela me réjouit car lire cette mini-série m'a comblé et franchement j'aurai trouvé ça frustrant d'en rester là. J'aimerai, tant qu'à faire, que Robinson donne aussi une suite à Welcome to the Maynard, qu'il a écrit juste avant, mais bon, on va se satisfaire de revoir Lumen Nemo dans un futur, je l'espère, proche.
C'est très plaisant aussi parce que, même si j'ai déjà eu l'occasion de le dire, James Robinson était quand même un peu donné pour fini, voire has-been. Il n'a guère brillé lors de ses dernières expériences chez Marvel ou DC, et pour beaucoup de fans, c'est comme si ses plus belles années étaient définitivement derrière lui.
Mais avec Welcome to the Maynard et The Adventures of Lumen N. (mais aussi The Monsters, que je j'ai pas lu), Robinson a non seulement prouvé qu'il n'était pas grillé, mais surtout qu'il semblait avoir trouvé un nouveau souffle en renouant avec de jeunes héroïnes comme à l'époque de Leave it to Chance (à ce propos, quand est-ce qu'un éditeur français va rééditer cette série, limité à ses premiers épisodes en vf du temps de Semic ?).
Dans ce quatrième épisode, Lumen doit affronter Robur le conquérant sur le point de bombarder Paris depuis son Albatros tandis qu'à terre, l'inspecteur Juve a arrêté le capitaine Nemo pour ses anciens actes de terreur. Le rythme du récit est très vif et, bien que l'issue ne fasse guère de doute, Robinson parvient à susciter chez le lecteur un véritable émoi, à provoquer un réel suspense.
Surtout on s'est attaché à cette dynastie des Nemo et à sa petite dernière. Robinson a toujours eu talent fou pour rendre ses héros humains avant d'être exceptionnels, et c'est ce qui leur donne une épaisseur, mais encore une vulnérabilité si précieuses. Grâce à cela, des thèmes comme la transmission, au coeur de son oeuvre, brillent d'un éclat particulièrement émouvant.
Avec Phil Hester au dessin, le scénariste a trouvé un partenaire à même de traduire en images son histoire parfaitement. Je n'étais pourtant pas acquis à ce choix mais ici Hester a accompli un merveilleux travail, son style épuré convient à ce genre d'aventures et correspond au récit initiatique et exotique de la série.
Hester est lui aussi un vétéran mais son enthousiasme et son énergie infusent ce projet. Son sens du design donne lieu à des apparitions magiques, comme quand l'Allonautilus s'envole, avec sa forme inspirée d'une raie manta. En peu de traits, mais avec une puissance évocatrice indéniable, ses plans suggèrent ce que d'autres artistes auraient dessinés en misant sur une profusion de détails.
Par ailleurs, je trouve que Marc Deering valorise vraiment le trait de Hester, et les couleurs de Bill Crabtree, subtiles, nuancées, ajoutent au charme qu'elles produisent.
The Adventures of Lumen N. sera, je croise les doigts, traduit en France parce que c'est un comic book qui mérite d'être lu par chez nous, notamment pour ses références à notre littérature (celle de Jules Verne en premier lieu). Et donc, à bientôt Lumen Nemo !





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