vendredi 26 décembre 2025

SUPERMAN #33 (Joshua Williamson / Hayden Sherman) - Tie-in à DC K.O.


Un affrontement oppose Lex Luthor à Etrigan le démon dans le tournoi pour devenir le Roi Oméga en vue du combat contre Darkseid. Cependant, dans la forteresse de solitude de Superman, Superboy Prime et Lois Lane enregistre les archives de Lara Lor-Van dans une des répliques robotiques de Superman...


Plus encore que les derniers épisodes, ce 33ème n° de Superman est impacté par l'event DC K.O. dont il est un tie-in direct. Le héros kryptonien n'y apparaît d'ailleurs pas et Joshua Williamson va et vient entre deux sites : le terrain de l'affrontement entre Lex Luthor et Etrigan le démon et la forteresse de solitude où se trouvent Lois Lane et Superboy Prime.


Sur la première partie, je dois avouer que j'ai été déçu. D'abord parce que le combat entre Luthor et Etrigan n'est guère palpitant, même si son issue modifie profondément la nature du démon. On sent surtout que le Luthor de Williamson diffère largement de celui qu'écrit Scott Snyder dans DC K.O. (et avant dans son run sur Justice League).


Pour Snyder, Luthor est l'ennemi définitif de Superman ; pour Williamson, leur relation est plus complexe et subtile et l'event DC K.O. l'a à l'évidence obligé à changer ses plans en revenant au Lex de Snyder, plus manichéen. C'est dommage parce que Williamson avait, depuis le début de son run sur Superman, réussi à explorer une direction moins classique.


Enfin, comme c'est indiqué sur la couverture, il s'agit du 7ème Round : DC a procédé bizarrement en publiant une série de one-shots avec les duels opposant plusieurs prétendants au titre de Roi Oméga. Ainsi a-t-on eu droit à Superman vs Captain Atom, Wonder Woman vs Lobo, Harley Quinn vs Zatanna, Red Hood vs le Joker. Des épisodes détachés de toutes séries régulières.

Et puis, de manière inexplicable, on se trouve, comme ici, avec des épisodes de séries régulières qui sont aussi des combats du tournoi, avec donc Lex contre Etrigan, mais aussi dans Aquaman #12, Titans #30 et The Flash #28. Editorialement, c'est mal fichu et pour le lecteur, ça donne des épisodes peu passionnants à lire, réduits à de la baston, souvent avec des duos improbables.

On sent là aussi que Williamson se prête à l'exercice sans passion, même si évidemment le sort du combat a dû être convenu en interne - et c'est heureux puisqu'on sait qu'Etrigan le démon va avoir droit à sa propre série dans les prochains mois (par James Harren au dessin et, peut-être, au scénario) et que sa situation s'en trouve largement affectée.

Williamson en revanche trouve la place, le temps de quelques pages, pour développer l'intrigue sur laquelle il a la main, à savoir ce qui occupe Lois Lane et Superboy Prime dans la forteresse de solitude où ils ont mis la main sur des archives de la mère de Kal-El contenant une révélation de taille sur celui qui pourrait vraiment vaincre Darkseid.

Ce mois-ci, Eddy Barrows et Dan Mora laissent leur place au dessin à Hayden Sherman, l'artiste régulier d'Absolute Wonder Woman (qui a dû réaliser ce numéro pendant les deux mois de "break" sur ce titre où lui-même a été remplacé par Matias Bergara). Sherman déploie le grand jeu avec un découpage toujours aussi ahurissant, multipliant les cadres de toutes les formes.

Cela n'est jamais gratuit car le duel Luthor-Etrigan se passe dans un environnement où les lois physiques sont abolies et permettent donc à l'artiste de s'amuser avec les dimensions des cases, leur enchaînement, leur physionomie. Le résultat est à la fois jubilatoire, virtuose et très dynamique. En outre, Sherman s'amuse même à imiter le trait anguleux de Mora et prouve encore une fois sa plasticité technique.

Sur le fond donc, ce n'est guère passionnant. Sur la forme, c'est franchement jouissif. Et sur le plan de l'édition, DC aurait gagné à cantonner les duels dans des one-shots.

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